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C’est une démarche qui peut surprendre dans une compétition mécanique qui exige le plus haut niveau et le dépassement des limites. Mais c’est la réalité d’un Moto2 au fournisseur de moteur unique. Quoi donc ? L’amende infligée par Triumph aux écuries dont les pilotes se rendent coupables de surrégime. Elle est annoncée à 9 000 euros. Shocking ?

En Moto2, il faut être le plus rapide, mais dans le style. Pas question de pousser la mécanique dans ses ultimes retranchements. Sinon, c’est l’amende Triumph. Une situation qui peut paraître surprenante et qui est décortiquée par le site Speedweek. Une conjoncture qui fait aussi jaser, car elle est plutôt présentée comme… un partage des coûts ! Tous les pilotes ne sont pas enthousiastes à propos de cette solution. « Si Triumph ne peut pas construire de moteurs de course robustes, ils ne devraient pas fournir les moteurs uniques », est-il rapporté. « Nous n’avons jamais rien vu de tel en course. Grâce à l’électronique Magneti Marelli, il doit être possible d’empêcher le surrégime lors du rétrogradage. Et même si cela est présenté comme un partage des coûts, en réalité c’est une punition. »

Selon nos informations, cette nouvelle méthode en vue de protéger le trois cylindres anglais a été introduite après une réunion avec les équipes à Brno mais elle leur avait déjà été signifiée dès le Qatar. Le problème vient des rétrogradages trop “musclés” qui, au dessus de 14 500 tr/mn, détériorent non seulement les soupapes mais peut obliger Triumph à changer également les pistons et les bielles.
L’amende peut alors s’élever jusqu’à 9 000 euros.

Après chaque journée, les hommes d’Externpro, en charge de la maintenance des moteurs, passent dans chaque box pour récupérer les datas. En cas de légers dépassements, ils se contentent d’un avertissement verbal. Pour prendre les devants, la plupart des équipes ont également monté leur système d’alerte permettant de signifier au pilote des rétrogradages trop virils à tel ou tel endroit du circuit.

Le directeur technique du MotoGP, Danny Aldridge, donne sa version : « nous avons défini quelques paramètres dans lesquels les pilotes doivent se comporter lorsqu’ils rétrogradent. Si ces paramètres ne sont pas suivis et que nous devons supprimer un moteur de l’allocation, cela impacte le contrôle les coûts. Il se peut que nous devions remplacer des pièces endommagées et fournir rapidement un moteur supplémentaire. Ces coûts sont répercutés sur les équipes ».

Le même Aldridge insiste : « ce n’est pas une punition, c’est juste un partage des coûts au cas où les ordres de Triumph ne seraient pas suivis. À l’avenir, aucun pilote ne sera autorisé à dépasser les limites définies lors du passage du rapport. »

Aldrigde a confirmé que le quatrième du championnat, Jorge Navarro, qui a fini second en Angleterre, fait partie de ceux qui prennent trop de tours lorsqu’ils rétrogradent. Mais Aldridge assure : « nous avons généreusement fixé les limites. Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes Moto2 sur cet aspect et avons trouvé cette solution avec eux. »

Les 9000 euros mentionnés ne constituent pas un prix fixe, le montant de l’indemnisation de Triumph et du fournisseur de services ExternPro dépend exactement de l’effort nécessaire et de l’étendue des dommages. Le directeur de l’équipe, Jochen Kiefer précise cependant : « il y avait aussi une telle répartition des coûts dans le temps avec Honda. Nous avons également dû payer une fois, c’était en 2012 avec Max Neukirchner, si je me souviens bien. Vous devez limiter les surrégimes, sinon trop de moteurs sont en panne. »

Speedweek rappelle que les moteurs de l’unité Triumph, échangés et révisés après trois Grands Prix, coûtent à l’équipe par pilote et par saison, 20 000 euros par an. Dorna subventionne les coûts des moteurs trois cylindres de 765 cm3 en provenance d’Angleterre.

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