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Honda

Yamaha ne fait pas mieux mais c’est pourtant surtout sur Honda que le paddock se lamente, à commencer par une génération qui y voit toutes ses certitudes et ses valeurs sombrer avec le navire HRC en Catalogne. Ce sont ceux les mêmes qui avaient raillé l’arrivée des premiers ailerons sur la Ducati, appendices que les Japonais ont ensuite essayé d’interdire, ainsi que l’a révélé Maio Meregalli de son box officiel Yamaha. Les marques du pays du soleil levant ont échoué dans leur manœuvre et il faudrait maintenant que ceux qu’ils ont tenté de condamner les aident à revenir dans la partie. En attendant, l’ancien Champion du Monde Alex Criville a mal pour son ancienne marque …

Alex Criville n’en revient pas lorsqu’il lit les feuilles des temps et des classements dans ce Grand Prix de Catalogne où systématiquement les dernières places sont trustées par les Honda et les Yamaha. Et pas qu’un peu : « je n’ai pas souvenir d’avoir déjà vu une moto officielle se situer à deux secondes du sommet de la hiérarchie » commente l’Espagnol sur motosan.

Alors que se passe-t-il avec Honda ? Il tente de répondre : « ce dont ils souffrent est quelque chose de plus. C’est quelque chose de plus sérieux. Et plus difficile à résoudre ». Il explique : « la Honda est une moto que l’on voit de l’extérieur et on peut penser : ‘Comme elle est belle, comme elle est bien faite’. Mais il y a un manque de technologie, un manque de changements, un manque d’aérodynamisme, d’évolutions électroniques. Ils devraient améliorer cette moto avec un concept différent et regarder la Ducati et l’Aprilia ».

Alex Criville : « il y a quelque chose qui ne va pas, c’est un mauvais concept de Honda »

Nous y voilà. En fait, il faut tout nettoyer, du sol au plafond, une reset déjà réclamé par Joan Mir qui ne cesse d’appeler à un « nouveau concept ».  « La vérité est que pire est impossible » reconnait Alex Criville. « Marc Marquez est toujours le pilote le plus rapide, mais ils sont dans un monde différent. Il est à une seconde et demie de la tête, et le reste des Honda à plus de deux secondes. J’en suis arrivé à la conclusion que l’on peut certainement désormais commencer à travailler sur les carénages, les hauteurs, le set-up, mais en fait, le concept est faux. Il y a quelque chose qui ne va pas ».

Et il conclut : « peu importe ce que vous faites, car le concept de base est erroné. Vous améliorez un peu l’appui, cela fait moins de wheelies… Mais cela ne suffit pas, parce que c’est un mauvais concept de Honda ».

Après sa signature chez LCR, Johann Zarco s’est montré convaincu qu’avec sa puissance industrielle et financière, Honda avait les moyens de rectifier sa copie rapidement. Cependant, pour en arriver à un tel plantage technologique et sportif, il faut aussi se poser la question sur les compétences et l’organisation générale, comme sur la capacité d’adaptation à un nouveau monde du premier constructeur mondial. Une remise en question fondamentale de l’entreprise elle-même qui tombe mal.

Car nous sommes en 2023 et le règlement actuel prendra fin en 2026. Un nouveau se met en place et il imposera encore des changements et de nouveaux concepts, ce qui demandera des ressources. Pourquoi les dilapider déjà pour simplement deux ans de compétition avec un résultat non garanti ? Mais comment aussi continuer encore ainsi jusque-là ? C’est toute la question politique et stratégique qui se pose aujourd’hui au MotoGP.

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