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Cal Crutchlow

Cal Crutchlow l’avait promis : il serait plus rapide dans son actuel remplacement d’Andrea Dovizioso qu’il ne l’avait été lors de ceux de Viñales et de Morbidelli l’an passé. Et effectivement, dans le pourtant toujours plus sélectif MotoGP d’aujourd’hui l’Anglais, pilote test de la marque d’Iwata, a ramené des points à chacun des deux Grands Prix auxquels il a participé jusqu’à présent. Une bonne série qu’il compte bien poursuivre jusqu’à la fin de sa pige, qui coïncidera avec le terme de cette saison. Cela étant dit, l’ancien pilote LCR Honda fait aussi parler son expérience en analysant ce qu’il voit chez Yamaha depuis un certain temps. Et le scénario lui semble bien familier, ce qui n’est pas forcément de nature à rassurer les fans de la marque…

Lesdits fans de Yamaha sont ainsi heureux de voir que Fabio Quartararo arrive à garder la marque aux diapasons toujours en haut d’un peloton où les constructeurs japonais se font de plus en plus rare. Mais il faut bien aussi reconnaitre qu’il est le seul à pouvoir le faire, ses équipiers de marque étant loin de pouvoir lui donner le change et ainsi pérenniser le constructeur d’Iwata, en toute circonstance, parmi les leaders. Un coup d’œil au classement du championnat de cette année le montre : sans Fabio Quartararo, Yamaha serait dans une position aussi mauvaise que Honda. Sur les 275 points que les pilotes Yamaha ont accumulés au cours des 16 courses de la saison jusqu’à présent, 219 reviennent au champion du monde en titre…

Une impression de déjà vu que confirme Cal Crutchlow, et d’autant plus qu’il a déjà vécu cette situation ailleurs… « Ce que nous voyons chez Yamaha, c’est l’effet Marc Marquez », dit-il, en comparant avec la situation de son ancienne base Honda. « Les autres pilotes Yamaha ne sont pas aussi rapides que Fabio, même si je ne pense pas qu’ils fassent du mauvais travail », développe l’Anglais sur motorsport-total. « Fabio fait un travail incroyable. La moto manque de puissance, c’est pourquoi il faut compenser ce manque. Ce que Fabio fait avec la moto est très particulier à cet égard », souligne le pilote RNF.

Il développe : « je dis que c’est l’effet Marquez parce que je sais comment il le fait. Je peux voir comment il le fait. Mais vous ne pouvez pas le faire vous-même. C’est la différence entre les pilotes. Je peux peut-être des choses qu’il ne peut pas faire, mais il peut faire neuf choses mieux que moi », explique le joueur de 36 ans.

« Mon rythme de course n’est pas mauvais. Mais je me bats dans des domaines où ‘Dovi’ a également eu des problèmes », admet-il. « Et je sais pourquoi. Fabio n’a pas ces problèmes et je sais pourquoi. Il n’est pas aussi lent dans les virages que nous. Il n’a donc pas besoin de relancer autant à l’accélérateur et il n’y a pas de roue arrière qui patine ». Il détaille encore : « je ne pilote pas de manière fantastique. Quand j’étais derrière Fabio lors des essais libres, je ne roulais pas très bien par rapport à lui. Comment il pilote et comment il peut prendre le virage, toujours sur la bonne ligne sont pourquoi il est si rapide et tellement meilleur que les autres pilotes Yamaha ».

Crutchlow Miller

Cal Crutchlow : « ce n’est pas parce que Fabio pilote comme ça que tout le monde peut aussi rouler comme ça »

« Il est sans aucun doute le meilleur pilote de Yamaha en ce moment et tire le maximum absolu de la moto. Mais je pense que nous pouvons travailler là-dessus en termes de réglages pour nous en rapprocher » prévient un Crutchlow qui dévoile ainsi la seconde face de la pièce Yamaha… « Nous devons essayer de faire en sorte que les autres pilotes se sentent mieux, pour leur permettre de faire ce que Fabio fait. D’un autre côté, il faut aussi se souvenir : ce n’est pas parce que Fabio pilote comme ça que tout le monde peut aussi rouler comme ça ».

« Marc Marquez roule comme il roule et tire le meilleur parti de la Honda – tout comme Fabio avec la Yamaha. La plupart des pilotes roulent plus comme moi. Ce n’était pas différent avec Honda. À cet égard, les situations sont les mêmes. J’ai plus d’un style de conduite normal par rapport à Marc et aussi à Fabio » dit l’Anglais qui rappelle ainsi le dilemme : « bien sûr, vous voulez rendre Fabio encore plus rapide pour remporter le titre. Mais vous voulez aussi rendre les autres pilotes plus compétitifs ».

Cal Crutchlow termine sur les impératifs du MotoGP d’aujourd’hui : « la seule façon de tirer le meilleur parti de la moto et des pneus, en particulier des pneus, est de relâcher les freins et de profiter de cette vitesse de virage massive. C’est ce que Fabio fait avec la Yamaha. Vous le voyez aussi avec Martin, Bagnaia, qui freine aussi très tard, donc il a le meilleur des deux mondes. Je pense qu’aujourd’hui, tout dépend de la vitesse dans les virages, pas de la rapidité avec laquelle vous ouvrez l’accélérateur, ni de la durée avec laquelle vous freinez. Il s’agit de rouler dans le virage et de dire : maintenant, lâchez le levier de frein. Cela semble plus facile que ça ne l’est ».

Cal Crutchlow, Withu Yamaha RNF MotoGP™ Team, Motul Grand Prix of Japan

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