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Jorge Navarro

Notre partenaire David Dumain, journaliste émérite, ancienne voix du MotoGP sur Canal+, et aussi auteur, pilote, tout comme impliqué dans l’aventure anglophone mais bien française Brough Superior, a dressé son inventaire d’une saison 2022 qui n’a pas été avare en rebondissements. Voici ses cartons rouges et ses bons points, des prises de position qui feront forcément jaser… 

David Dumain est un incontournable dans le paysage moto tricolore et son expertise livre toujours un éclairage particulier puisque sortant des sentiers battus. Sur FranceRacing, il a donné son sentiment sur la saison 2022 de MotoGP, des prises de position franches que l’on retrouvera ici, tous les midis, jusqu’à épuisement du stock…

Il avait commencé sa réflexion en s’interrogeant sur la politique KTM en termes de ressources humaines avec le cas Remy Gardner. Il a ensuite poursuivi sur Fabio Quartararo, avec une révélation sur son intersaison qui a fait réagir le Champion du Monde et mis en émoi son entourage. Poursuivant sur l’élan français, il s’est arrêté sur le cas de Johann Zarco. Puis il a allumé le feu d’alerte au sujet du retrait prématuré de Suzuki qui, remis dans un contexte de stratégie industrielle, pourrait faire jurisprudence. Son dernier billet concerné le cas d’un Enea Bastianini promis pour le Français à un bel avenir. Voici à présent que c’est sa fibre de pilote qui s’exprime au sujet de certains événements vus cette année et qui l’interpelle même au-delà de la seule question de sécurité…

Ce n’est rien de dire que l’événement vu lors de la course de Moto2 en Australie est resté en travers de la gorge de David Dumain. On rappellera qu’à cette occasion, Jorge Navarro et Simone Corsi se sont accrochés. Le premier cité est resté assis, proche de la piste, le casque retiré, du fait d’une double fracture à la jambe. Jamais le drapeau rouge n’a été sorti pour évacuer le malheureux, ni protéger les commissaires de piste qui ont dû se débrouiller sous régime de drapeau jaune.

David Dumain

David Dumain : « on peut s’approcher d’une certaine réduction des risques en étant humain et intelligent. C’est ce qu’on demande à une direction de course« 

La procédure a été ensuite reconnue par Carmelo Ezpeleta, mais bien après, comme certainement une erreur. Mais pour David Dumain, ça ne passe toujours pas : « le zéro risque n’existe pas en sports mécaniques, et notamment à moto à cause du risque de percussions » commence l’ancien pilote qui a connu les affres de la blessure. « A partir du moment où il a des risques de percussions, il n’y a pas de zéro risque. Entre le zéro risque et faire rouler des motos à quelques mètres d’un pilote blessé qui a retiré son casque et proches des commissaires qui n’ont rien demandé, et qui ne sont pas là pour jouer leurs vies, il y a une différence ».

Il ajoute : « on peut s’approcher d’une certaine réduction des risques en étant humain et intelligent. C’est ce qu’on demande à une direction de course et qu’importe les horaires TV, ça ne vaut pas une vie ! Un pilote accepte le risque, c’est ce qu’on appelle le risque accepté ». Il précise aussi sur cet événement : « c’est de la lâcheté managériale, par rapport aux responsabilités qu’on leur confie ! Ils doivent prendre la responsabilité de repousser les horaires pour sauver des vies. Il faut que ce sport se hisse au niveau où il doit être ».

Puis il termine sur le projet d’un bouton au guidon des MotoGP que les pilotes actionneraient pour demander un drapeau rouge, la direction de course se chargeant ensuite de comptabiliser les voix pour aider à leur décision… David Dumain semble assez dubitatif et d’autant plus que « les commissaires de piste renseignent suffisamment la direction de course sur la piste. Ce n’est pas très difficile de savoir qu’il y a des situations risquées. En Australie, ça tombait sous le sens » conclut-il. Rendez-vous demain midi même endroit pour la suite…

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