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David Dumain

Notre partenaire David Dumain, journaliste émérite, ancienne voix du MotoGP sur Canal+, et aussi auteur, pilote, tout comme impliqué dans l’aventure anglophone mais bien française Brough Superior, a dressé son inventaire d’une saison 2022 qui n’a pas été avare en rebondissements. Voici ses cartons rouges et ses bons points, des prises de position qui feront forcément jaser… 

David Dumain est un incontournable dans le paysage moto tricolore et son expertise livre toujours un éclairage particulier puisque sortant des sentiers battus. Sur FranceRacing, il a donné son sentiment sur la saison 2022 de MotoGP, des prises de position franches que l’on retrouvera ici, tous les midis, jusqu’à épuisement du stock…

Il avait commencé sa réflexion en s’interrogeant sur la politique KTM en termes de ressources humaines avec le cas Remy Gardner. Il a ensuite poursuivi sur Fabio Quartararo, avec une révélation sur son intersaison qui a fait réagir le Champion du Monde et mis en émoi son entourage. Poursuivant sur l’élan français, il s’est arrêté sur le cas de Johann Zarco. Puis il a allumé le feu d’alerte au sujet du retrait prématuré de Suzuki qui, remis dans un contexte de stratégie industrielle, pourrait faire jurisprudence. Voici à présent qu’il s’arrête sur le sujet Enea Bastianini. Et pour cause : ce dernier, et c’est le moins que l’on puisse dire, s’est imposé dans le paysage Ducati cette saison…

Enea Bastianini a ouvert sa saison en ouvrant tout aussi bien son compteur de victoires au Qatar. Puis il a aussi brillé de mille feux à trois autres occasions, se montrant à ce point sous la lumière qu’il a rejeté dans l’ombre un Jorge Martin jusque-là promis à prendre la place de Jack Miller dans le team usine, aux côtés de Pecco Bagnaia. Et pourtant, il a montré qu’il n‘était pas docile tandis que son parcours accompli hors des traces de l’académie VR46 ne le donnait pas gagnant d’avance. Mais heureusement, l’ange Fausto Gresini a veillé sur lui tandis que le diablotin et manager Carlo Pernat a su le piquer comme il faut pour le faire avancer dans la bonne direction…

Bastianini

David Dumain : « avec Enea Bastianini on peut faire un parallèle avec la F1 en parlant de Michael Schumacher« 

« Il ne fait pas partie du team VR46, c’est un peu un franc-tireur dans le clan Italien en particulier » commente David Dumain qui ajoute : « on a une solidarité Italienne autour de VR46 qui est un formidable travail de recrutement et de promotion des pilotes italiens. Enea Bastianini est avec Carlos Pernat. Il est un peu à part. Il a explosé parce qu’il a un talent fou. Il m’a étonné. Je ne l’attendais pas. Il a joué sa chance, il a bousculé les consignes de course. C’est le genre de pilotes qui a une confiance absolue en ses capacités. C’est un tueur ! ».

Le Français ajoute : « avec Valentino Rossi, avec Marc Márquez, et avec Casey Stoner avant lui, on sait que c’est ce genre de profil de pilotes sans pitié sur la piste, dans leur pilotage et leur volonté de gagner, qui vont le plus loin. On peut faire un parallèle avec la F1 en parlant de Michael Schumacher, qui n’était pas apprécié à ses débuts, voire détesté. On sait ce que ça a donné ».

David Dumain insiste sur cette particularité qui fait du « Bestia » une pépite : « avec Enea Bastianini, on revient sur un phénomène humain, tout ce qui est nouveau déplait. Il est nouveau dans le paysage MotoGP, il est nouveau comme favori, comme prétendant à la couronne, et les nouveaux ne sont pas appréciés. Francesco Bagnaia a dû se faire une place, tout comme Fabio Quartararo aussi. Il y a toujours un moment où on n’a pas le costume et il faut passer ce cap ».

Il termine sur son passage à la Ducati rouge en 2023 : « c’est un choix logique qu’Enea Bastianini aille au sein de l’équipe d’usine à la place de Jorge Martín. Il a montré beaucoup plus de solidité. Au niveau du talent, les deux se valent. Ils sont inconstants tous les deux. Mais Enea Bastianini a enchaîné plusieurs victoires avec la manière. Jorge Martín a été présent mais un cran en dessous. Je pense que ça ne se joue pas à grand -chose. La pilule a dû être difficile à avaler pour le pilote Pramac. On est dans un monde sportif mais je pense que rien n’a été promis. Ducati a fait un choix qui n’est pas contestable ».

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