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L’inflation des Grands Prix au calendrier du MotoGP est un fait acquis qui se traduira dès la saison prochaine. En 2020, il y aura en effet 20 meetings avec l’installation de la Finlande. Demain, on ira jusqu’à 22, ce qui pose des problèmes d’organisation sur l’année. Car avec un tel rythme, on ne sait plus où caser les tests d’intersaison et les essais privés. Une situation qui a déjà eu des conséquences puisque Valence a vécu ces dernières évaluations hivernales qui lançaient aussi l’intersaison. Mais il faudra plus de marge pour assumer la nouvelle donne, si bien qu’un nouveau format de Grand Prix est débattu. Et il supprimerait la journée du vendredi.

La situation est la suivante pour le promoteur Dorna : il faut ouvrir les Grands Prix au monde avec de nouvelles épreuves dans des contrées jusque-là inconnues, mais à l‘économie émergente. Faire des meetings rapporte de l’argent, au contraire des tests qui coûtent, et pourtant, il faut bien faire des essais et avoir du temps en piste, notamment pour les jeunes qui arrivent. Deux impératifs s’opposent dans un calendrier qui n’est pas ductile. Il faut donc faire des choix.

L’alternance entre les Grands Prix en Espagne ou encore la réduction des tests d’intersaison aident ce choix, mais ce n’est pas suffisant. Si bien que l’on parle à présent sérieusement de supprimer la journée du vendredi. Une solution qui pourrait être appliquée en 2022, lorsque 22 Grands Prix feront la saison.

« Nous suivons actuellement la route de l’Amérique, où ils réalisent plus de 30 courses en un an », déclare Valentino Rossi en faisant allusion à la NASCAR. Mais supprimer le vendredi n’est pas anodin : « les jeunes pilotes ont besoin de temps sur la piste », commente Massimo Rivola, directeur de Aprilia Motorsport. Il faudra penser à un nouvel horaire en ce qui concerne les qualifications du samedi, si le vendredi devait tomber. « Peut-être que vous pouvez le faire dans un format différent », déclare Rivola, qui ajoute : « c’est formidable que nous ayons les MotoGP, Moto2 et Moto3 le même week-end, vous pouvez regarder les pilotes de l’avenir et nous ne devons pas perdre ce schéma. »

Et les pilotes, qu’en pensent-ils ? « Donc moins de jours, mais plus de courses que je ne connais pas, mais il faut bien y penser » déclare Joan Mir. « Vingt-deux courses, c’est beaucoup. Être toujours à 100%, dans toutes les courses, sera un défi. Si on me demande si j’aime ça, non, je n’aime pas ça, je pense que 20 courses, c’est bien, mais 22 ou plus… Seulement piloter samedi et dimanche ? Je pense que ce ne serait pas un problème. »

Au passage, la Formule 1 en est à 22 courses. Et elle veut ajouter plus de courses au calendrier. Cette catégorie a déjà réduit sa période de tests mais il existe une différence importante, car en Formule 1, il existe des simulateurs qui ne conviennent pas au Championnat du monde de moto. « Bien sûr, ce n’est pas la même chose de passer un test que de faire la course », a déclaré Davide Brivio, le patron de l’équipe Suzuki. « C’est un effort pour minimiser un peu la tension, mais cela reste exigeant, en particulier avec 22 courses, mais l’idée de compresser le week-end pourrait être une possibilité, et personnellement, je l’envisagerais. Je ne sais pas si c’est possible ou non, mais nous devrions y penser. »

En Formule 1, on discute également de la possibilité d’annuler le vendredi. Une décision n’a pas encore été prise. Dans le paddock MotoGP, ces premières considérations sont arrivées. Mais il n’y a toujours pas de plan ou de décision. Selon Brivio, il convient également de garder à l’esprit les aspects positifs du calendrier plus long : « heureusement, le MotoGP devient de plus en plus populaire et suscite beaucoup d’intérêt, ce qui est bien car nous pouvons nous ouvrir sur plus de pays et nous avons maintenant le meilleur compromis. Nous avons parlé du raccourcissement possible du week-end de course en interne, il faut le considérer. » L’idée fait donc son chemin…

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