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Fabio Quartararo

Fabio Quartararo arborait la tête des mauvais jours au sortir de cette première journée du Grand Prix d’Espagne qui a été une totale désillusion. Et pour cause. Sur un tracé de Jerez où il a toujours brillé en MotoGP, et où il pensait vivre une parenthèse enchantée avec une chance enfin de briller cette année, c’est une totale désillusion qui l’attendait au tournant. Sur un de ses circuits fétiches, la Yamaha n’y est plus, et son équipier Franco Morbidelli, classé juste derrière lui, soutient la même thèse. Car il ne s’agit pas d’un accident de parcours. Le Français prévient que la suite du meeting sera du même tonneau. L’occasion de s’interroger sur l’évolution technique de la M1 ces dernières années, ce que le tricolore fait sans indulgence. Un piège dont il s’est lui-même enfermé jusqu’à fin 2024…

Fabio Quartararo passera sans doute une mauvaise nuit à Jerez, miné par la déception d’un vendredi qu’il va falloir étudier de près pour comprendre les raisons de ce qu’il faut bien appeler un désastre. Car le tracé de Jerez ne s’est jamais montré aussi ingrat pour une Yamaha que lors de cette première journée du Grand Prix d’Espagne. Les deux M1 d’usine pointent ainsi seulement 16e et 17e places. Soit très loin du compte.

Lorsque l’on écoute le Champion du Monde 2021, on se rend compte que le mal est profond : « c’est difficile d’identifier ce qui n’allait pas… En fait tout… La sensation sur la moto qui entre dans le virage, je ne sais même pas si je vais rester assis. J’étais tout temps à la limite ». Une situation qui a engendré de la colère, celle du désespoir : « dans le dernier tour, je me suis dit : je me fiche de ce qui se passe. Puis j’ai perdu l’avant au virage 7 et je suis allé loin. Presque tout le monde s’est amélioré dans l’après-midi. Je ne pense pas qu’un tour rapide le matin aurait changé quoi que ce soit à nos problèmes actuels ».

Fabio Quartararo poursuit ainsi son analyse sur motorsport-magazin : « le problème est que je ne sais pas pourquoi nous sommes si lents. La moto est très agressive et nous ne pouvons pas tourner. C’est très difficile. Même le rythme de course est mauvais. Si vous êtes mauvais sur un tour mais que vous avez un bon rythme, vous pouvez toujours en tirer quelque chose. Avec les pneus neufs, j’étais plus lent que beaucoup de mes concurrents. Pour le moment, un résultat comme la deuxième place de l’an dernier est impossible ».

Fabio Quartararo : « c’est maintenant ma cinquième année en MotoGP avec Yamaha, et je n’ai jamais fait un grand pas en avant »

Au passage, son coéquipier Franco Morbidelli a également confirmé les impressions de Quartararo : « nous souffrons avec des pneus neufs. Il y a certainement un problème. C’est encore pire à haute température. C’est dur ».

Un unisson qui s’est révélé être ensuite l’occasion de vider son sac… « Chaque année, nous perdons plus de points forts du passé. La vitesse de virage était meilleure il y a quatre ans, il y avait plus de stabilité. Nous avons perdu cela ». Morbidelli n’a pu que confirmer la régression : « la moto est beaucoup plus difficile à piloter. Certains pourraient penser que je suis trop stupide pour ça ou que ma blessure au genou a changé mon pilotage, mais non. Le package est juste complètement différent de ce à quoi j’étais habitué avant ».

Fabio Quartararo n’a connu que la Yamaha depuis son arrivée en MotoGP en 2019. L’an dernier, il a prolongé son contrat avec l’équipe d’usine japonaise jusqu’en 2024.  Et il ne se réjouit plus trop de ce bail renouvelé… « C’est maintenant ma cinquième année en MotoGP avec Yamaha, et je n’ai jamais fait un grand pas en avant.  Nous faisons beaucoup de tours et chaque année je ralentis et nous ne savons pas pourquoi. C’est de là que vient la frustration ».

Pour la suite du meeting, le Français prédit : « ça allait un peu mieux le matin, mais il faut apprendre à comprendre pourquoi on a de si gros soucis. On va regarder de près où on en est. Je perds du temps. J’espère que nous trouverons une solution. Je peux certainement aussi adapter certaines choses à mon style de pilotage afin d’être au moins un peu meilleur ». Reste qu’au vu de la situation, il lui sera difficile de sortir de la Q1, avec notamment le champion du monde Francesco Bagnaia et le leader du championnat du monde Marco Bezzecchi comme concurrents directs…

A Jerez, Fabio Quartararo veut reprendre le chemin du succès

Résultats combinés P1-P2 du Grand Prix d’Espagne MotoGP à Jerez :

Crédit classement : MotoGP.com

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