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Fabio Quartararo

Entre Fabio Quartararo, tenant du titre en MotoGP, et son employeur Yamaha, ça semble sincèrement mal parti pour un renouvellement rapide et dans la liesse de l’histoire commencée en 2019 sous l’auvent Petronas. Et d’abord parce que le résultat à Losail est sans appel : il s’agit là d’un tracé amical pour la M1 qui y a concrétisé à dix reprises sur les 18 Grands Prix qui s’y sont disputés depuis 2004. Or, la neuvième place prise par le Français lors de la dernière joute près de Doha qui lançait la campagne 2022 est tout simplement le plus mauvais résultat jamais réalisé par une Yamaha sur ce circuit. Et Fabio Quartararo n’y est pour rien…

Il n’y est pour rien parce qu’il a bouclé son Grand Prix du Qatar 2021 en 42’23.741 après 22 tours contre 42’23.997 cette année. Si Yamaha dit encore que ses ingénieurs ont travaillé sur la M1 durant l’intersaison, on cherche toujours la plus-value d’une telle mobilisation… Les mots de Fabio Quartararo à l’arrivée étaient plein de retenue mais assez clairs sur le sentiment général : « j’ai très bien commencé. J’ai attaqué au maximum puis le pneu arrière s’est détérioré. Pour être honnête, je ne sais pas pourquoi. Avec un peu plus de rythme, on n’aurait pas pu faire mieux. C’est ça le problème ». L’amertume est claire : « j’ai donné 100 %, je ne peux pas faire plus ».

Son manager Eric Mahé a vécu au plus près cette frustration mais il reste diplomatique : « on a parlé de progrès technique avec Yamaha en fin de saison passée. Pour des raisons que je ne saurais citer, c’est moins prometteur que prévu, donc là on essaie plutôt d’évaluer ce que peut être 2023, en ce qui concerne le paquet technique ».

Fabio Quartararo (photo Ansa)

« La colère de Fabio Quartararo ne devrait même pas s’expliquer »

Voilà pour les intéressés, mais les observateurs qui n’ont aucun enjeu dans le dossier peuvent se lâcher. Et dire tout haut ce que la majorité pense tout bas. Prenez le cas d’Oscar Haro, ancien directeur sportif de l’équipe LCR Honda, qui s’exprime ainsi sur Corsedimoto : « la façon dont ils ont commencé le championnat est une catastrophe. Il est évident que les ingénieurs et les techniciens n’ont pas fait leur devoir. Je ne peux pas dire qui m’a donné l’information, mais quand un pilote vous dit que son moteur manque de puissance, vous ne pouvez pas lui dire que c’est un 4 en ligne. Parce que Suzuki a aussi cette configuration et c’est un avion. Yamaha s’est reposé sur ses lauriers, ils avaient une moto très équilibrée. Honda a fait un pas en avant plus que quiconque, Suzuki a fait de même et Yamaha est resté. La colère de Fabio Quartararo ne devrait même pas s’expliquer ».

Et maintenant ? « Mon travail, c’est d’être préparé et concentré pour chaque course. Je donne mon 100% dans toutes les conditions. C’est quelque chose que je continuerai à faire » dit Fabio Quartararo qui attend le Mugello. L’étape italienne se tiendra du 27 au 29 mai, à cette date, selon Tuttomoriweb, le champion Yamaha en titre s’attend à une mise à jour importante pour gagner quelques dixièmes au tour, notamment sur certaines pistes où le phénomène du wheelie est moins flagrant. On parle bien sûr d’un nouveau carénage : « l’ancien package est celui de 2019, mais je pense qu’on pourrait en avoir un autre au Mugello. Nous avons testé cet aérodynamisme à Sepang et nous n’avons pas perdu grand-chose » souligne le niçois. Mais nous avons clairement besoin d’un package aérodynamique avec moins d’ailes. Nous avons besoin de plus de vitesse ».

Quant au marché des transferts, Fabio Quartararo a beau être une opportunité, tout est moins ouvert et la table sur laquelle sont déposées les clés est plus réduite depuis le Grand Prix du Qatar. Pol Espargarò semble plus que capable de viser des résultats importants chez Honda et Livio Suppo, maintenant en fonction chez Suzuki semble déterminé à renouveler le contrat d’Alex Rins et de Joan Mir. Ducati, pour sa part, a plus d’un talent à la maison et KTM, avec Pedro Acosta en Moto2 et Raul Fernandez en MotoGP peut en dire autant. Peut-être qu’Aprilia reste, mais ils peuvent déjà compter sur Aleix Espargarò et Maverick Viñales. Sans compter que l’addition à payer pour s’attribuer les services du Français pourrait être trop salée. Et tout ceci, Yamaha l’a aussi évalué.

 

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