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L’édition 2022 du Grand Prix de France MotoGP a été une véritable fête de la moto et a rencontré un immense succès populaire.

Avec 110 003 spectateurs présents le vendredi et 225 000 au total le weekend, cela en fait sans doute le plus gros événement sportif, et peut-être même non sportif, de cette période marquée par la volonté féroce d’oublier les années Covid !

Mais au-delà du nombre de passionnés qui se sont déplacés dans la Sarthe pour voir un spectacle unique et vivre un moment inoubliable, nous avons été interpellés par le côté bon enfant de la foule venue soutenir Fabio Quartararo et Johann Zarco !

 

Il s’agissait de la première édition à ouvrir largement ses portes après la crise sanitaire, et avoir deux représentants qui brillent dans la catégorie reine des Grands Prix ne peut que favoriser l’engouement des spectateurs français. Le soleil bien présent toute la semaine a également sans doute suscité des décisions de dernière minute, mais il est indéniable que le public a changé : bien sûr, les nuits sont encore ponctuées du bruit des rupteurs qui gênent tous les acteurs qui essaient de dormir, et bien sûr on rencontre encore ici ou là quelques spectateurs dont le degré d’alcoolémie ferait sans doute exploser l’éthylotest, mais cela est devenu une toute petite minorité qui continue à entacher l’extrême majorité d’un public familial venu simplement se remplir les yeux et les oreilles du spectacle des héros des temps modernes au sommet de leur art.

Ce sentiment profond d’un changement de public a été ressenti par tous les intervenants auxquels nous nous sommes adressés, et en premier lieu desquels par Claude Michy, l’organisateur de ce rendez-vous annuel unanimement salué par la presse étrangère.

L’homme qui en est à sa 29e organisation du Grand Prix de France nous partage son ressenti : « On a une nouvelle clientèle. C’est beaucoup plus familial et il y a beaucoup d’enfants. Dans l’ensemble, les gens se sont bien tenus. Vu l’affluence, on pouvait toujours craindre quelques débordements, car quand on va dans ces volumes-là, ça peut être compliqué, mais il n’y en a pas eu. Je pense qu’il faut reconnaître la qualité des choses et des gens qui sont venus. Bon, on a toujours quelques  » ingénieurs  » qui travaillent sur les rupteurs, et ça, il faudrait quand même qu’il y ait une heure où cela s’arrête, car il y a des pilotes qui dorment sur le circuit et la majorité du public a besoin d’un peu plus de tranquillité. Mais je n’ai pas la solution. Il ne faut pas enlever l’ambiance, mais il faut aussi essayer de trouver un juste milieu. »

À quoi attribuez-vous ce changement partiel de public ?
« Cela ne date pas d’aujourd’hui. Avant la Covid, au fur et à mesure du temps, on a progressé avec les familles parce qu’on insiste beaucoup sur la gratuité jusqu’à 16 ans, donc je pense que cela incite les familles. C’est la première chose. Deux, je pense que depuis que Canal est arrivé, peut-être que l’information est différente dans les foyers sur ce qu’est la moto. Et trois, le titre de champion du monde de Fabio a médiatiquement largement élargi la cible, très largement même. Il a 22 ans, c’est un garçon bien élevé et il ne change pas : le titre ne l’a pas changé, c’est toujours un garçon agréable malgré toutes les sollicitations qu’il reçoit. Et en plus, dans la tendance du monde d’aujourd’hui sur le digital, il a quatre fois plus de gens qui le suivent qu’un Teddy Riner par exemple, comme me l’a expliqué Isabelle de RTL. Donc tous ces éléments s’additionnent un peu comme un millefeuille, et puis ça fait 30 ans qu’on bosse, donc, au fur et à mesure du temps, différent éléments se sont additionnés les uns aux autres pour qu’aujourd’hui on puisse y voir un peu plus clair et essayer de trouver la bonne solution pour satisfaire tout le monde. Donc peut-être que tous ces éléments là, additionnés les uns aux autres, font le succès déjà là en 2018 et 2019 et les années avant, mais qui s’agrandit au fil du temps, et on arrive là un niveau d’affluence qui est presque au maximum pour la qualité de l’accueil. »