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Davide Tardozzi

Avec les deux GP21 de Pecco Bagnaia et Jack Miller ainsi que la GP19 de Luca Marini en première ligne, le Grand Prix d’Émilie-Romagne aurait pu, aurait dû, être une démonstration de force de Ducati sur ses terres. Au lieu de cela, ce fut un désastre pour la firme de Borgo Panigale, avec la chute de ses deux pilotes officiels complétée par celle de Jorge Martín, et le recul de Luca Marini en 9e position, juste devant son frère parti de la dernière position sur la grille.

 

 

L’honneur de Ducati a toutefois été sauvé par Enea Bastianini, parti 16e pour arriver sur la dernière marche du podium, et par Johann Zarco, qualifié 10e avant de  franchir la ligne d’arrivée en 5e position.

Mais pour Gigi Dall’Igna, seules comptent vraiment les Ducati entièrement rouges, et à cet égard le technicien italien fait une différence entre ses deux pilotes, même s’ils ont connu le même sort, et prévient à mots à peine cachés un certain Jack Miller

Luigi Dall’Igna : « Sincères félicitations à Yamaha pour ce titre bien mérité. Fabio Quartararo s’est distingué par son talent et sa régularité sans faille, obtenant toujours des résultats de haut niveau et commettant le moins d’erreurs par rapport au reste du peloton. Les nôtres ont probablement été conditionnées par le choix du pneu avant dur : Une option qui présentait des risques compte tenu de la température de l’air, mais qui était certainement la plus performante. Pour Pecco, compte tenu de son style de pilotage et du résultat qu’il devait viser, c’était la meilleure décision. Je défends cette décision et je la reprendrais. Pour Jack en revanche, c’était une solution que, avec le recul, je considère franchement comme erronée. Une concentration maximale sera impérative pour les deux dernières courses à disputer. Nous devons viser le classement des constructeurs mais aussi honorer au maximum notre travail, en respectant l’engagement toujours prodigué par les hommes et les femmes de Ducati Corse, que je remercie d’ores et déjà abondamment. Le magnifique podium de Bastianini mérite des applaudissements particuliers : Un avenir qui, pour notre équipe, est déjà une réalité. Et enfin, une pensée toute particulière va à Valentino et son extraordinaire carrière, dans ce qui fut son dernier Grand Prix en Italie. »

Francesco Bagnaia et Jack Miller sont partis tous les deux avec exactement la même configuration pneumatique, pneus avant dur et arrière médium.

 

 

Ce sont les deux seuls pilotes à avoir utilisé cette configuration et, à lire les propos de leur chef, on comprend que ce ne sont pas eux qui ont choisi…

Qualification quasi identique, même pneumatiques et même sort en course, dans le même virage. Pourtant, Gigi Dall’Igna fait une nette différence entre ses deux titulaires : « Pour Pecco, compte tenu de son style de pilotage et du résultat qu’il devait viser, c’était la meilleure décision ; je défends cette décision et je la reprendrais. Pour Jack en revanche, c’était une solution que, avec le recul, je considère franchement comme erronée. »

On peut comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de quitte ou double pour Pecco Bagnaia, contraint de tout risquer pour préserver ses toutes petites chances de titre au championnat pilotes, alors que Jack Miller aurait dû partir avec une monte plus traditionnelle (medium avant/soft arrière) pour marquer des points aux championnats constructeurs et teams.

Pour leur part, les intéressés ont déclaré :

Francesco Bagnaia : « On avait la possibilité de maintenir encore nos chances au championnat en remportant cette course. J’ai tout donné, à chaque tour. J’avais chaussé le pneu dur à l’avant et cela s’est avéré être un bon choix. J’ai pu attaquer à chaque tour, mais le problème c’est que j’ai légèrement relevé la pression pendant un tour, le pneu s’est refroidi et il était dès lors très facile de chuter. Je peux vous assurer que ce n’était pas parce que j’ai perdu ma concentration… Bien au contraire j’étais en train d’attaquer comme un beau diable. Je tenais vraiment à aller chercher cette victoire et au final j’ai chuté. Je pense que le choix de pneus a été bon, car c’était le seul qui me convenait dans les phases de freinage. Mais le truc avec le pneu dur à l’avant, c’est que vous êtes contraint d’attaquer à chaque tour pour le maintenir dans sa bonne température de fonctionnement. C’est pour cela que je dis que j’ai eu mon accident : J’ai un peu soufflé l’espace de quelques virages, puis je suis arrivé dans le virage 15 et j’ai chuté. »

Jack Miller : «  Nous avons décidé d’utiliser un pneu avant dur pour la course, mais cela ne s’est probablement pas avéré être le meilleur choix. Vers 13 heures, le ciel s’est couvert, et les températures ont chuté beaucoup plus bas que prévu. Au virage 8, j’étais trop proche de Pecco ; j’ai freiné plus tôt, et cela a peut-être affecté la température du pneu avant. Puis au virage 10 j’étais encore plus proche et il a aussi freiné tôt. Je ne sais pas si on a assez forcé (sur le pneu) et quand je suis arrivé au virage 15, j’ai perdu l’avant, et je n’ai rien pu faire pour éviter la chute. Je suis très déçu, tant pour l’équipe que pour moi, mais nous avons donné le meilleur de nous-mêmes tout le weekend. »

Si le titre des pilotes s’est envolé pour Ducati, la firme italienne reste en lice pour celui des constructeurs, qu’elle mène de 12 points devant Yamaha, et celui des teams où l’équipe Ducati Lenovo Team concède 13 points à Monster Energy Yamaha MotoGP.

 

 

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