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Être un pilote d’essai, ce n’est pas seulement fiabiliser des pièces validées pour qu’elles soient ensuite mises à disposition des homologues titulaires. C’est également faire des tests, au sens premier du terme. Pour tout dire, dans ce cas, c’est être un cobaye, un franc-tireur envoyé au combat. Une période enthousiasmante, mais aussi dangereuse qui a marqué l’esprit de Vittoriano Guareschi lorsqu’il était chez Ducati…

Vittoriano Guareschi en a fini avec sa carrière de pilote qui a aussi été celle d’un team manager. Chez Ducati et au sein de la VR46, il a roulé sa bosse, ce qui fait des souvenirs à raconter. Parmi les choses qui restent gravées dans sa mémoire, il y a sa période de pilote d’essai chez les rouges. Il en raconte quelques épisodes au micro de GPone, et notamment au sujet d’un « holeshot » que la marque a amené sur la piste et qui se généralise en 2020. Mais en 2003 et 2004, la technique en était à ses balbutiements, ce qui veut dire qu’elle n’était pas sans danger…

Guareschi se souvient ainsi : « on appelait ça l’abaissement car la moto était plus basse pour les freinages. C’était en 2003 et en 2004, et on a fait beaucoup de kilomètres et d’expériences sur ce système. C’était une invention bizarre avec beaucoup de mise au point mécanique mais pas trop d’électronique. Et il y a eu pas mal de complications. »

Il se rappelle : « par exemple, j’ai eu quelques sueurs froides et notamment au Mugello après l’Arrabbiata 2 où la moto, plutôt que de s’abaisser, s’est au contraire élevée. J’ai cru être catapulté… » Mais il y a également eu d’autres expérimentations : « il y a aussi eu un embrayage électronique qui devait faire économiser de l’essence et faire aller plus vite en ligne droite. Concrètement, au freinage, la moto passait au point mort et le moteur coupait. Il reprenait vie en accélérant au milieu de la courbe. Tout était géré par le frein moteur et l’embrayage, avec de l’électronique et un système hydraulique. Il y avait à la fois des tuyaux et des composants électroniques. »

Oui mais voilà… « On prenait déjà pratiquement 350 km/h et une fois, à Barcelone, j’étais à 348 km/h lorsque la moto a tout simplement refusé de tourner. Mais ce n’était pas la spécialité de la GP4. » L’Italien termine non sans humour : « je suis un miraculé ! » Des confidences intéressantes et qui donnent une idée sur ce qu’il peut y avoir aujourd’hui dans la GP20…

 

 

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