pub

Johann Zarco aura animé à sa manière cette saison 2019 de MotoGP. A tout le moins, il aura démontré que le pilote est effectivement la pièce maîtresse de cette catégorie des sports mécaniques. On s’en doutait côté piste et face au chrono, mais on le savait moins dans les coulisses du paddock. Et pourtant, le Français a su imposer ses vues au terme de prises de risques majeures dans la gestion de sa carrière. Un parcours sur lequel son ancien patron Hervé Poncharal est revenu. Non seulement parce que le Cannois est un de ses anciens pensionnaires, mais aussi parce que ses prises de décision en ont fait un dégât collatéral…

Pour l’avoir eu pendant deux ans dans son team, Hervé Poncharal sait de quel bois est fait Johann Zarco. Néanmoins, le patron de Tech3 a eu du mal à suivre son compatriote cette année et il ne s’en cache pas. Une évaluation faite en tout respect ainsi qu’il le précise par ces propos préliminaires : « nous avons eu deux belles années avec Zarco en 2017 et 2018 », explique ainsi Hervé Poncharal, propriétaire de l’équipe Red Bull KTM Tech3. « Je lui en serai toujours reconnaissant. Nous avons eu de grands moments ensemble. Il a battu les pilotes d’usine Valentino et Viñales avec une vieille moto, en tant que rookie, c’est toujours un sentiment agréable. C’était génial. Et je n’oublierai jamais les réalisations qu’il a données à notre équipe. »

Ces bases posées, le patron tricolore entre dans le vif du sujet : « avec KTM, je pense que ce n’était pas la bonne approche. Mais que puis-je dire ? Il ne l’a certainement pas fait exprès, ce n’était pas prévu de cette façon. Cela n’avait rien à voir avec moi personnellement. Mais en quittant à la moitié du contrat, il a fait partir Brad Binder de l’équipe Tech3 pour 2020. Cela aurait été un travail incroyablement intéressant pour moi de travailler avec Brad. J’apprécie les compétences du Sud-Africain. J’étais vraiment impatient d’entamer cette collaboration. »

Mais les décisions de Johann n’ont pas seulement eu des répercussions sur le projet Brad Binder… « Il a percuté et blessé mon pilote Miguel Oliveira dans la course pour la 10e ou 11e place à Silverstone. À une époque où nous étions vraiment forts. Miguel venait de décrocher la huitième place avec le team en Autriche. Après la blessure à l’épaule en Angleterre, la saison était terminée pour Miguel, pour ainsi dire. Il aurait pu terminer la saison juste après cette course, mais nous avons attendu novembre pour une opération à l’épaule. »

« Je suis désolé pour Zarco. Quel choix avait-il après le Grand Prix de Valence ? Il aurait pu retourner en Moto2. Mais pourquoi ? Et puis il y avait Avintia–Ducati. Mais lorsque vous avez été un vrai pilote d’usine Red Bull KTM, cela ne peut pas être une opportunité… Il avait Red Bull comme sponsor principal, il était membre de l’équipe d’usine chez KTM, il y avait un programme de deux ans. Il savait à quelle vitesse KTM conduit le développement, et les progrès accomplis au cours de la saison 2019 étaient sans équivoque » assure Hervé Poncharal.

« Pendant ce temps, Dani Pedrosa a développé une nouvelle moto pour 2020 … Comment pouvez-vous abandonner à un moment où même pas 25% de la durée de votre contrat est terminée ? Je ne comprends pas, sauf si vous devenez ensuite un véritable pilote d’usine chez Honda. Cela en valait peut-être la peine. Mais si vous n’avez le choix entre Moto2 et Avintia qu’après cette résiliation de contrat… Mais c’est sa vie. Je n’ai plus rien à dire » termine le tricolore sur Speedweek. On rappellera que c’est avec Ducati que Johann Zarco a signé son bail, pour une GP19 chez Avintia suivie par des techniciens de Borgo Panigale.

 

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Red Bull KTM Tech3