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Johann Zarco

Johann Zarco a trouvé sa place à la fois en MotoGP et chez Ducati et il l’assume avec une certaine philosophie. Le Français, qui est un authentique motard en n’hésitant pas à prendre le guidon pour un road trip à l’occasion, peut se targuer d’un palmarès honorable en tant que pilote de Grand Prix. Double Champion du Monde de Moto2, il revendique 15 podiums et 8 pole positions en MotoGP. Mais aussi aucune victoire. Une absence qui pèse puisque cette improductivité est un record selon la statistique. Cependant, il est utile à l’usine Ducati et aussi à son écurie Pramac. Il explique de quelle façon tout en identifiant ce qui lui manque encore pour jouer en compagnie de Bagnaia et de Bastianini…

Johann Zarco est un pilote dur avec lui-même et un homme qui a son franc parler. Des caractéristiques qui ne sont pas si souvent partagées dans le paddock, mais il est vrai aussi qu’il est un trentenaire, face à des pairs de dix ans ses cadets. La génération est différente et cela se ressent également dans l’approche du métier. Mais le tricolore n’est pas dépassé pour autant. Sinon, Ducati ne lui aurait pas renouvelé sa confiance en faisant jouer très tôt son option. La question était ensuite de savoir où le mettre. Soit le laisser chez Pramac ou le faire basculer chez Gresini selon les arbitrages qui restaient alors encore à faire entre Jack Miller, Jorge Martin et Enea Bastianini. Finalement, le premier a décidé de filer chez KTM, et le troisième a été préféré au second pour la Ducati rouge. Chez Pramac, en 2023, la stabilité sera ainsi de mise avec la reconduction de la paire en place depuis 2021.

Sur cette issue, Johann Zarco a commenté : « j’ai dû attendre un peu jusqu’à ce que Ducati confirme toutes les places pour la saison à venir » confirme-t-il en guise de préliminaire. « Pour moi, il est important que je puisse continuer à rouler chez Pramac. Parce que l’équipe de course de Paolo Campinoti est la deuxième équipe d’usine Ducati depuis de nombreuses années. Nous aurons à nouveau du matériel très compétitif ».

Johann Zarco

Johann Zarco : « j’ai accepté le défi de la jeune génération »

Puis il ajoute en faisant comprendre qu’il sait où est sa place dans le tableau MotoGP : « c’est toujours un beau rêve de faire un jour partie de l’équipe officielle de l’usine. Mais je suis fondamentalement le vieil homme de cette catégorie chez Ducati. Je suis toujours assez performant, j’ai accepté le défi de la jeune génération ». Il explique ainsi son point de vue : « Ducati a pris Bastianini, 24 ans, qui peut certainement rouler en MotoGP pendant dix ans de plus que moi. Je ne dis pas que je ne roulerai que pendant une autre année. Mais dans dix ans, je n’y serai plus ».

Par ailleurs, il donne aussi une vision politique à sa fidélisation : « le fait que je pilote une troisième saison pour Pramac en 2023 a aussi ses bons côtés. Parce que chaque équipe satellite a besoin de sponsors. Et quand les jeunes pilotes repartent au bout d’un an, les financiers manquent de stabilité. Si un pilote expérimenté reste avec l’équipe plus longtemps, c’est positif pour les sponsors » assure Johann Zarco. « Je ferai tout pour donner à Pramac les meilleurs résultats possibles ».

Mais pour honorer cette promesse, il faut résoudre un souci… « Avec la Ducati, il faut un très bon feeling à l’avant. Pecco Bagnaia est le plus fort dans ce domaine. Il semble que la sensation de la roue avant soit ma faiblesse. Je ne sens pas la limite du pneu avant aussi bien que les autres. C’est pourquoi il me faut plus de temps sur certaines pistes pour obtenir les meilleurs temps, et même lorsque je suis compétitif, je n’ai pas un feeling optimal devant. Cela empêche de meilleurs résultats ».

Le tricolore en est maintenant à sa troisième saison avec Ducati. Avec le même schéma : une bonne première partie de saison, et une dernière plus discrète. Cette année encore, ce rythme se vérifie : après cinq courses, il avait 51 points. Mais il n’a récolté que 14 unités lors des quatre dernières courses. De fait, il reste perplexe : « je ne sais pas s’il vaut mieux adapter la moto à mon style de pilotage ou si mon style de pilotage doit mieux s’adapter à la machine. Peut-être que nous devons aller dans les deux sens. Si nous progressions ensuite, et la confiance nécessaire serait également là » termine-t-il sur Speedweek. Une démarche qui demande du temps et une complicité avec le chef mécanicien. Elle commençait à venir mais il lui sera enlevé en 2023 pour être mis au service d’Enea Bastianini

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