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Le quintuple Champion du Monde domine actuellement complètement la compétition en Superbike, mais il aurait volontiers franchi le Rubicon pour devenir pilote permanent en MotoGP. C’est avec Honda que la concrétisation de cet espoir a été la plus intense, sans malheureusement aboutir.

« C’était l’année où Dani Pedrosa parlait de sa retraite. Je crois que c’était vers le weekend du Mans, et Chuck Aksland, mon manager, a essayé de me faire monter sur la Honda Repsol. Cela aurait été bien. Mais la discussion est restée en suspens, j’ai été mis en veilleuse. J’avais alors l’impression que l’arrivée de Jorge Lorenzo devenait une réalité chez Honda » a expliqué le Britannique à worldsbk.com. Et Lorenzo fut choisi comme coéquipier de Marc Márquez pour 2019.

Rea et l’équipe Repsol Honda MotoGP se connaissaient déjà, depuis que Johnny lors du GP de Misano 2012 avait remplacé Casey Stoner forfait. Il s’était qualifié 9e, puis avait terminé 8e à 43 secondes du vainqueur. Lors de la course suivante, le GP d’Aragón, il s’était qualifié 7e, puis avait fini 7e à 32 secondes du vainqueur, son coéquipier d’alors, Dani Pedrosa.

Rea posa sa candidature pour 2019 chez Repsol Honda, sans succès : « Ça aurait été bien. Aprilia m’a fait une offre, mais ça ne m’a pas vraiment intéressé, c’était la place de Pedrosa que je voulais. »

« Je doute que Kawasaki revienne en MotoGP, a continué Rea. Ce serait un rêve, mais je n’ai jamais eu cette conversation et au fond, je ne le sens pas. Les options que j’ai eues ? Pas beaucoup, pour être honnête. J’entends toujours la même chose, « tu es ici et tu devrais faire ça ». Dans un monde idéal, j’aimerais choisir ce que je veux et le faire. Par le passé, il n’y a pas eu beaucoup de possibilités. Rien de bien concret, c’est certain. »

Rea estime ses adversaires : « Mon manager a parlé avec Ducati probablement chaque année, donc je sais à quel point le package de Chaz Davies est bon. Il accapare la plus grande partie du budget, donc je pense qu’Álvaro Bautista s’est peut-être senti assez sous-évalué. Puis Honda est venu avec une nouvelle proposition importante. Et quand vous mettez un logo de la HRC sur quelque chose et qu’ils vous disent qu’ils sont sérieux, vous devez penser qu’ils feront ce qu’il faut. Peut-être pas en 2020, mais je crois qu’ils sont là pour essayer de gagner. »

Du côté de Yamaha, Rea voit la principale menace venir de Toprak Razgatlioglu avec qui il a travaillé lorsque ce dernier officiait dans le clan Kawasaki. Les deux hommes étaient notamment coéquipiers sur la moto victorieuse l’an dernier lors des 8H de Suzuka, avec Leon Haslam. « Le jeune Toprak est issu de la famille Kawasaki et il est désormais chez Yamaha. J’ai un penchant pour lui parce qu’il avait un talent plutôt brut en Superstock, il a vraiment dompté la moto. Je l’ai toujours aidé pendant sa première année en WorldSBK, je le regrette un peu maintenant ! Il est vraiment doué. J’ai la sensation de ne pas en avoir terminé avec les Championnats du Monde, mais je sens qu’il sera le prochain. »

« Je m’entends avec les autres comme dans la vie normale, avec certaines personnes mieux qu’avec d’autres. Quant à la rivalité entre Tom Sykes et moi, il s’agissait de la gestion de nos égos en matière de développement, car Tom voulait que la moto soit comme ceci et moi comme cela. Mais plutôt qu’entre Tom et moi, il y avait davantage de rivalité entre nos deux chefs mécaniciens. »

Photos © Kawasaki, Repsol Media, et Johnny Rea perso