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L’évolution technique en MotoGP est d’autant plus coûteuse que les marges de manœuvre sont réglementairement réduites. Un paradoxe qui n’en est pas un. Car il faut aller chercher la différence dans des secteurs jusque-là sans intérêt. Il faut travailler sur des pièces sans jouer sur la sécurité. C’est toute la question du poids minimal qu’il faut atteindre. Une masse qui a été reprochée à KTM lors des débuts de sa RC16 à la structure particulière. Le constructeur autrichien connait bien les enjeux, car il est le seul du plateau MotoGP à tout maîtriser sur sa moto…

Un positionnement qu’a notamment rappelé Bradley Smith, ancien pilote officiel KTM et à présent pilote test Aprilia. Une puissance de feu qu’a aussi révélé Hervé Poncharal lorsqu’il a découvert le département compétition de la marque de Mattighofen. Les Autrichiens ont les moyens d’arriver à leurs fins.

Mais quid d’un poids qui, dans les sports mécaniques, est toujours l’ennemi ? Le poids minimum d’une moto MotoGP est de 157 kilogrammes conformément à la réglementation de la FIM. Le poids est principalement contrôlé après les essais ou après la course. La moto est pesée telle qu’elle a parcouru la piste, carburant, huile, autres liquides et équipement supplémentaire tel que le transpondeur pour l’indication du chrono et les caméras pour les émissions de télévision sont pris en compte.

Le poids et la répartition du poids jouent un rôle essentiel dans la performance, car la moto doit accélérer et freiner, le pilote doit la poser dans les virages et la remettre en ligne ou doit pouvoir changer de direction rapidement dans des combinaisons de courbes serrées. La condition physique des pilotes est mise à l’épreuve. Et plus la moto est facile à mener, plus il est facile pour le pilote de jouer à la limite.

« Travailler sur la limite de poids est déjà un développement sensible, car un jour, vous parlez de sécurité » déclare Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport, à « Motorsport-Total.com« . Il souligne : « Nous sommes responsables de l’intégrité physique des pilotes, vous ne pouvez pas dire que vous dépensez beaucoup d’argent pour construire une partie plus légère, puis voir votre pilotes s’envoler à  350 km / h ».

Tous les constructeurs dépassent légèrement le poids minimal. Les chiffres exacts ne sont pas révélés. « Je peux calmer les esprits » déclare Beirer du point de vue de KTM sur ce sujet. « J’ai les dernières données de poids et nous ne sommes pas si loin de la limite. Vous ne devriez pas aller au-delà de toute façon, car la masse de pneu perdue pendant la course, à cause de la dégradation,  fait déjà un kilo ».

Dans la classe Moto2, il existe un poids minimum combiné pilote et moto. C’est 217 kilogrammes. Cela vaut également pour la classe Moto3, où pilotes et motos doivent peser ensemble au moins 152 kilogrammes sur la balance.

Dans la catégorie MotoGP, il n’y a pas de poids total combiné, bien qu’il y ait des différences de poids entre les pilotes. Danilo Petrucci (181 cm / 78 kg) a dû faire face à une usure accrue des pneus par rapport à son collègue Ducati plus petit et plus léger, Andrea Dovizioso (167 cm / 67 kg). Allégez la moto, et vous optimisez la répartition du poids, ce qui améliore les performances.

Un exemple de composant plus léger est la tendance au bras oscillant en carbone. « Nous dépensons beaucoup d’argent pour trouver un kilogramme sur le bras oscillant » explique Pol Espargaró, pilote chez KTM. L’Espagnol pèse 62 kg. « C’est pourquoi nous utilisons également le bras oscillant en carbone, qui est non seulement meilleur, mais aussi plus léger ».

Néanmoins, le bras oscillant n’est qu’une pièce du puzzle de la moto complexe qu’est une MotoGP, comme le dit Beirer : « tout le monde pense que nous avons installé un bras oscillant en carbone et que tous les problèmes sont résolus. Bien sûr, il y avait beaucoup, beaucoup d’autres parties impliquées. Le niveau général de la moto est maintenant plus performant, les coureurs le sont aussi, nous avons toujours eu quelques problèmes en virage. Nous nous améliorons donc en ce qui concerne le châssis, l’adhérence, la réactivité, et quelques kilos en moins, bien sûr. Ce sont toujours des détails, mais nous pouvons lentement écarter le problème du poids ».

 

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