pub

Aujourd’hui, plus aucune épreuve de sport mécanique n’échappe à la tradition : Une fois la cérémonie de la remise des trophées terminée, les pilotes présents sur le podium s’aspergent généreusement de champagne.

C’est du moins l’image gravée dans les esprits, alors qu’en MotoGP, pas la moindre goutte du célèbre breuvage français ne vient éclabousser les membres des teams et les journalistes massés sous le podium…

Retour sur l’origine des faits.

En 1950, Juan Manuel Fangio remporte le Grand Prix de France qui se déroule à Reims pour la première année du Championnat du monde de Formule 1. Il reçoit comme récompense une bouteille de champagne offerte par Paul Chandon Moët et Frédéric Chandon de Brailles, deux producteurs locaux.

La mesure est étendue à l’ensemble du podium les années suivantes, puis aux autres épreuves au fil du temps, alors que la contenance des bouteilles a une tendance certaine à augmenter…

En 1967, les 24 heures du Mans atteignent une sorte de paroxysme avec la victoire du géant américain Ford sur Ferrari. Vexé de ne pas avoir pu finaliser l’achat de l’usine de Maranello, Henry Ford II a envoyé une véritable armada dans la Sarthe pour confirmer sa première victoire en 1966 et la tension est palpable tout au long de la course, d’autant que la Ford GT 40 Mark IV victorieuse de AJ Foyt et Dan Gurney a dû subir un harcèlement aussi limite que puéril de la part de la Ferrari de Michael Parkes pendant la nuit, alors que cette dernière comptait quatre tours de retard.

A l’arrivée, pour la première fois de l’histoire, Dan Gurney arrose tout le monde de champagne. Il explique : « J’étais tellement excité que lorsqu’ils m’ont remis le Magnum de Moët et Chandon, j’ai secoué la bouteille et j’ai commencé à arroser les photographes, les pilotes, Henry Ford II, Carroll Shelby et leurs femmes. C’était un moment très spécial à l’époque, je ne savais pas que j’avais inauguré une tradition qui se perpétue encore aujourd’hui dans le cercle des vainqueurs du monde entier ».

En Formule 1, le Moët et Chandon a été remplacé par du Mumm jusqu’en 2016, puis, devant l’augmentation des exigences financières des organisateurs (il se murmure que Pernod Ricard, groupe possédant Mumm, payait alors 5 millions d’euros par an pour voir ses bouteilles arroser le podium), par la production française actuelle à 3000 $ le Jéroboam entouré de carbone.

En MotoGP, on a d’abord substitué au noble breuvage une infâme copie espagnole pendant 16 ans (nous en conservons encore l’odeur en mémoire) avant de passer au Prosecco italien en vigueur depuis cette saison.

Contenance des bouteilles de Champagne:

Demi-bouteille ou Fillette – 37,5 cl
Bouteille – 75 cl
Magnum – 1,5 litres (2 bouteilles)
Jéroboam – 3 lites  ( 4 bouteilles)
Réhoboam – 4,5 litres (6 bouteilles)
Mathusalem – 6 litres (8 bouteilles)
Salmanazar – 9 litres (12 bouteilles)
Balthazar – 12 litres (16 bouteilles)
Nabuchodonosor – 15 litres (20 bouteilles)
Salomon – 18 litres (24 bouteilles)