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Pit Beirer

KTM en général et Miguel Oliveira en particulier étaient attendus comme les outsiders de choix dans cette rentrée du MotoGP après trois derniers Grands Prix probants accomplis juste avant la trêve estivale. Mais le feu d’artifice attendu de la part des Autrichiens s’est révélé être un pétard mouillé. La RC16 est retombée au fond de la feuille des temps aussi vite qu’elle en était remontée et les Autrichiens sauvent actuellement les apparences grâce à la pugnacité de leur Brad Binder qui sait se saisir de la moindre opportunité pour briller. Mais le mal est profond et le directeur sportif Pit Beirer le reconnait…

KTM a connu une embellie cette saison qui s’est révélée être finalement un feu de paille. Après une entame de campagne décevante au Qatar, les modifications amenées au début de la campagne européenne se sont révélées à ce point efficaces que la force de réaction rapide de Mattighofen a été louée. Mais au retour de la trêve estivale, le soufflet orange est retombé aussi vite qu’il était monté. Et de l’aveu même du directeur sportif de la marque Pit Beirer, cela reste un mystère…

Il dit ainsi sur Speedweek : « si nous pouvions expliquer cette baisse en détail, nous l’aurions corrigé avant Misano. C’est une situation vraiment difficile pour nous car nous avons eu un début de saison compliqué lors des deux Grand Prix de Doha. Ensuite, nous avons pris des mesures avec les dix points les plus importants et nous avons pu les mettre en œuvre toutes au Mugello fin mai ».

Il ajoute : « il y avait aussi un risque, car c’était un package que nous ne pouvions pas tester au préalable. Ensuite, nous sommes venus au Mugello avec et cela a fonctionné. Nous avons terminé deuxième au Mugello avec Miguel, nous avons gagné à Barcelone, nous avons terminé deuxième au Sachsenring et nous avons terminé quatrième à Assen ». De quoi se dire être sorti du sable. Et pourtant… « Tout le monde a poussé un soupir de soulagement et pensé que c’étaient exactement les bonnes mesures. Avec de tels résultats, vous ne doutez de rien. Nous sommes ensuite partis en vacances d’été et avons dit : “D’accord, nous venons de faire un bon pas, travaillons sur la moto pour l’année prochaine maintenant.” Nous n’avons pas pu faire une autre mise à jour complète pour 2021 ».

Pit Beirer et ses troupes ont vu la suite et tirent maintenant de nouvelles conclusions : « en vérité, ces trois pistes nous ont probablement un peu trompés sur le caractère de la moto. On s’est aperçu un peu à Assen avant la trêve estivale que c’était déjà plus difficile qu’au Mugello, Barcelone et au Sachsenring. Mais nous ne nous attendions pas à ce que chaque course après la pause estivale soit un peu plus difficile. Nous avons fait deux très bonnes courses à Spielberg. Mais les atouts que nous avions avant, par exemple la vitesse en virage, nous les avons perdus ».

Le directeur sportif fait objectivement cet état des lieux : « Brad Binder a remporté le deuxième Grand Prix de Spielberg. Mais sans l’averse, il aurait probablement terminé 6e avec les slicks. Mais ce n’est pas comme si une sixième place en MotoGP était un mauvais résultat. Et dans le Grand Prix de Styrie, il a terminé quatrième » ajoute le responsable KTM.

Pit Beirer, Red Bull KTM Factory Racing

KTM : “tout ce que nous avons changé n’a fait qu’empirer la moto

« Nous étions très compétitifs à Spielberg en 2020. À la suite des améliorations qui ont si bien fonctionné au Mugello 2021, nous pensions faire encore mieux cette année. Mais Spielberg a été le premier moment cette année où nous nous sommes réveillés et avons réalisé que quelque chose n’allait pas : il y avait certains types de virages et une phase d’accélération que notre moto n’a pas bien fait. Cela s’est répété sur d’autres tracés, y compris Misano. Tout ce que nous avons changé il y a une semaine à Misano vendredi et samedi n’a fait qu’empirer la moto. Nous n’avons pas apporté de nouvelles pièces d’essai pour le week-end de course non plus, car Miguel était un peu perdu. Il a remporté une course sur cette moto il y a trois mois en Catalogne. Nous lui avons dit que nous prendrions la moto de Barcelone pour lui maintenant, et qu’elle ne peut pas être devenue incontrôlable ».

« Nous n’avons donc rien testé avec lui le week-end de Misano. Il a pris la moto et l’a roulée. Avec Brad Binder, quelque chose a été changé pour l’Aragon. Il y a fait une belle course et a terminé à la 6e place. Alors on s’est dit : pour le week-end à Misano, on doit y être vendredi, puis les réglages suivront. Mais nous nous sommes retrouvés dans la difficulté dès ce vendredi… »

On voit qu’il semble pour le moins compliqué d’appréhender une situation qui se révèle être instable car changeante. Et pourtant, il faut bien en définir des éléments de compréhension pour avancer : « à Misano, on a eu soudainement trop d’adhérence à l’arrière ce qui a poussé la moto sur la roue avant. C’est pourquoi nous avons vu un nombre relativement important de chutes au cours des trois jours. Pas seulement avec nous. Nous pourrions maintenant avoir une longue discussion technique et développer ce que nous avons changé sur la moto depuis Spielberg. Mais le fait est que nous avons été trop lents lors des dernières courses d’août et de septembre ».

Beirer termine : « nous avons vu des progrès au test de Misano mardi et mercredi. Maintenant, nous espérons qu’ils feront également leurs preuves sur les quatre autres pistes ». KTM n’est donc toujours certain de rien sur le niveau de sa RC16.

Pit Beirer

 

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