Avec un Champion du Monde de la dimension d’un talentueux Fabio Quartararo de 22 ans, s’identifiant clairement comme ouvert aux négociations sur son avenir après 2022, cette année aura eu la particularité de n’avoir connu aucune trêve dans les coulisses du MotoGP. Le marché des transferts est ouvert et bat son plein. Le Français est la pièce principale d’un échiquier sensible où se déroule une partie qui ne l’est pas moins. Jouera-t-il la sécurité en restant sur une Yamaha qu’il connait très bien jusqu’à pouvoir compenser ses faiblesses, où changera-t-il pour un projet qui lui propose, sur le papier, une machine plus forte, mais qui relève du saut dans l’inconnue ? Le tout avec un salaire à la hauteur de son nouveau statut. Le débat passionne, la preuve…
Quid de Fabio Quartararo dans seulement quelques mois ? La question est d’actualité et la réponse pour le moment très aléatoire puisque, comme l’a dit son manager Eric Mahé depuis déjà plusieurs semaines « tout est ouvert » pour 2023. Une prise de position qui a provoqué une agitation qui ne s’arrête plus.
Sur ce thème de rester ou de partir à un moment de la carrière où on est forcément le plus convoité puisque Champion du Monde en titre, Jorge Lorenzo a déjà répondu à l’aune de son expérience personnelle : celui qui avait changé, incite à rester. Carlo Pernat a mis dans la balance une revendication salariale conséquente qui fera réfléchir dans les états-majors. La rumeur veut que l’entourage de Fabio Quartararo soit en contact rapproché avec Repsol Honda tandis que son actuel patron Lin Jarvis, qui a avoué une fatigue générale, souhaiterait se lancer dans la saison 2022 avec ce dossier traité.
« Si vous étiez Yamaha, laisseriez-vous partir Fabio Quartararo ?«
On en est là et c’est dans cette ambiance qu’intervient l’analyse de l’éminent Zoran Filicic sur Mowmag : « je ne sais pas ce qu’il pense, il est donc difficile de donner un avis » commence-t-il. « Mais Fabio est un pilote qui est bon en ce moment. Il vient de remporter le titre, en faisant preuve d’une incroyable maîtrise de la moto et d’une énorme résistance psychologique, alors je pense qu’il est temps pour lui d’élever un peu son niveau d’exigences ».
Cependant… « Attention aux managers et aux pilotes, c’est le moment où on joue le jeu vers le haut pour voir jusqu’où on peut aller. Il a maintenant le dessus : si vous étiez Yamaha, laisseriez-vous partir Quartararo ? Non, j’essaierais de faire tout ce qui est possible pour le garder. Aussi parce que les trois autres pilotes n’ont pas du tout réussi ».
Il ajoute : « chez Yamaha, ils ont remporté le dernier championnat en 2015. Je suis sûr que Fabio sait ces choses et son manager aussi. Sa valeur actuelle est incommensurable, mais si j’étais lui, j’essaierais quand même de rester à Yamaha, en pensant surtout à ceux qui ont vraiment fait ce pas ». On parle ici de Jorge Lorenzo ou encore de Valentino Rossi qui n’ont pas connu le succès ensuite, Vale revenant même sous l’auvent d’Iwata après deux saisons tristes au sein d’une usine Ducati qui n’était pas celle que l’on connait aujourd’hui.
