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Alex Rins

La question de la sécurité fait son retour par rapport à ce qui s’est passé le week-end dernier dans les catégories MotoGP et MotoE, avec les sauvetages de Johann Zarco et Marco Bezzecchi, la chute spectaculaire d’Alex Rins en course et celle de Jordi Torres, alors percuté par Niccolo Canepa et Xavi Fores.

Le sujet de la sécurité revient sur le devant de la scène après la chute dangereuse d’Alex Rins lors du Grand Prix de France. Nul doute que la première partie du circuit Bugatti au Mans est dangereuse pour les pilotes MotoGP, notamment l’extérieur des deux premiers virages, comme en témoignent le sauvetage miraculeux de Johann Zarco en FP2 vendredi et le quasi-miracle de Marco Bezzecchi le samedi en Q1.

La chicane Dunlop peut elle aussi être source d’accidents potentiellement dangereux, comme l’a montré la chute de Jordi Torres en MotoE ou celle de Miguel Oliveira en MotoGP. Tombant au milieu de la chicane, la moto et le pilote restent au milieu de la piste avec le risque sérieux d’être percutés par ceux qui sont derrière, et c’est d’ailleurs ce qui est arrivé en MotoE avec Jordi Torres qui a chuté, et a été percuté par Niccolo Canepa et Xavi Fores, avec une fracture de la jambe à la clé.

Mais quelle pourrait être la solution pour sécuriser la piste dans cette zone ? C’est une question sans réponse simple. Ajouter une échappatoire, comme cela existe aux Chemins aux Bœufs serait à double tranchant : dans un sens, cela aiderait les pilotes à ne pas aller tout droit dans les graviers à haute vitesse, mais en revanche ce serait délétère car l’asphalte ne ralentirait pas correctement les motos en cas de chute.

Pour Franco Morbidelli, qui a lui aussi dû couper dans cette zone, il a indiqué que « Heureusement personne ne passait sinon ça aurait été un gros problème. Il faudrait un peu d’asphalte pour ralentir en allant tout droit, sans atteindre la chicane 3-4 toujours à 190 km/h. On aurait aussi besoin de gravier en plus de l’asphalte parce que quand on dérape alors la moto arrive… on devrait en discuter en commission de sécurité. »

Pour Pecco Bagnaia, son avis semble plus mitigé : « Le sauvetage de Bezzecchi était le ‘meilleur’ ​​mais ce point est l’un des plus dangereux du Championnat. Peut-être que l’asphalte peut aider mais le problème c’est que si on tombe dans le virage 1, l’asphalte n’arrête pas la moto qui arriverait plus vite dans le virage 3-4 qu’avec du gravier. Le problème c’est que c’est un mélange de choses, si la moto plante aussi dans le virage 2 elle arrive aussitôt dans le virage 3. Honnêtement je ne sais pas ce qu’on peut faire pour arranger le problème. »

Quant à son coéquipier chez Ducati, Jack Miller, lui aussi est conscient du problème mais n’apporte aucune solution : « Au cours du week-end, il m’est arrivé de couper plusieurs fois. Je n’ai pas été aussi rapide que Zarco et j’ai réussi à redresser la moto plus tôt. Pour mettre de l’asphalte, le mur au-delà des courbes 3-4 doit être à 200 mètres devant car la moto ne s’arrête pas en cas de glissade. En tout cas, c’est une piste MotoGP qui a des points dangereux comme les autres. »

Enfin, Aleix Espargarò, qui a terminé sur le podium, serait de ceux qui veulent une échappatoire dans cette zone : « C’est difficile à dire, il faut trouver un compromis. Je dirais pas tout en asphalte sinon la moto ne s’arrêterait pas, mais un peu d’asphalte juste pour vous permettre de freiner si vous sortez un peu de la trajectoire pour permettre de réduire votre vitesse. C’est un point difficile à régler car si tu mets trop d’asphalte il faut aussi déplacer les barrières sinon tu arriveras trop fort. »

A ce jour, aucune modification du tracé Bugatti n’est à l’ordre du jour, et un accord liant Dorna Sports, PHA et Claude Michy, confirme que le Grand Prix de France aura lieu au moins jusqu’en 2026.

 

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