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Lucio Cecchinello

Lucio Cecchinello est le patron d’un team LCR qui est l’allié de Honda en MotoGP. Une position autrefois enviée, mais aujourd’hui, elle n’est souhaitée par personne à cause d’une RC213V qui semble être devenue le casse-tête majeur de ses ingénieurs. Certains disent même que HRC a perdu le contrôle d’un projet trop sous l’influence espagnole d’où vient le champion Marc Marquez et les finances… L’Italien fait le point en ne pouvant que se féliciter de voir des compatriotes imposer leur empreinte en Grand Prix, si profonde d’ailleurs que le premier constructeur mondial ne pourra sans doute pas l’effacer dès la prochaine saison. Mais il y travaille, avec notamment un nouveau chef de projet qui est tout sauf un inconnu…

Lucio Cecchinello sort tout autant éprouvé que ses troupes d’une campagne 2022 aux chiffres suffisamment évocateurs pour marquer les difficultés qui y ont été rencontrées ? Avec Alex Marquez 17e et Takaaki Nakagami 18e au championnat, le team LCR est loin d’imaginer que le centième podium de son histoire est pour bientôt. Et d’autant plus qu’il subit de plein fouet l’effondrement Honda en MotoGP : « le classement parle de lui-même » dit le transalpin dans les colonnes de GPOne. « Mis à part Marc Marquez, dont on sait qu’il est dans une catégorie supérieure à la moyenne, Pol, Nakagami et Alex sont arrivés les uns derrière les autres. Nous avons eu des problèmes dépassant tout ce que l’on aurait pu imaginer ». Et sur ce bilan annule, il termine avec ce sentiment évocateur d’une vraie frustration : « quand tu arrives le dimanche soir et que tu marques des points uniquement parce que quelques coureurs ont chuté, ce n’est pas facile ».

Honda en a bien conscience, puisque la marque n’a rien gagné en 2022, millésime noir de son histoire puisqu’elle y pointe dernière au classement des constructeurs dans les championnats MotoGP et WSBK… En revenant sur le terrain d’abord puis en course ensuite, Marc Marquez s’est fait entendre et a en quelque sorte taper du poing sur la table, ce qui a fait bouger l’organigramme HRC. Lucio Cecchinello précise ainsi : « un pilier du HRC tel que Shinichi Kokubo est de retour. Il a été le chef de projet MotoGP jusqu’en 2017, puis il est resté dans le groupe de travail mais a également été impliqué en SBK et Moto3. Une présence aussi importante de sa part n’était plus là jusqu’à ce que Marc fasse ses demandes, même si Honda avait probablement déjà pensé à ce retour ».

Il identifie aussi la période où le premier constructeur mondial a perdu le fil d’Ariane : « le plus gros problème a été l’absence de Marc Marquez, qui les a mis dans une position d’attente. Quand il s’est blessé, ils ont attendu. En fait, la moto 2021 était très similaire à celle de l’année précédente. De plus, la pandémie a joué un rôle, car tout était en retard : les ingénieurs japonais ne pouvaient pas se déplacer, les responsables du service technique devaient analyser les données sans pouvoir venir aux GP pour voir ce que faisaient les constructeurs européens. L’absence de Marc et la pandémie ont mis Honda en crise ».

Lucio Cecchinello, Press-Conference, Gran Premio Nolan del Made in Italy e dell'Emilia-Romagna

Lucio Cecchinello : « les constructeurs italiens ont lancé une nouvelle ère en MotoGP« 

On rappellera que Marc Marquez met aussi en avant la crise sanitaire comme une des causes majeures de l’effondrement Honda. Mais en signalant que les ingénieurs ne pouvaient plus un situ « voir ce que faisaient les constructeurs européens », Lucio Cecchinello précise aussi ce qu’ils ont raté : « Ducati, avec Dall’Igna et tous ses collaborateurs, a eu le génie de pouvoir sortir des sentiers battus. Les Japonais sont très schématiques, il leur faut plus de temps pour faire un changement, alors c’est le génie italien qui est récompensé en premier lieu. Jusqu’en 2018, les motos japonaises étaient compétitives, puis Ducati a apporté de vraies innovations, les ailes, l’écope, l’unité d’abaissement, et Aprilia a introduit l’unité d’abaissement avant et a étudié les applications aérodynamiques dérivées de la F1. Grâce à cet aspect, les constructeurs italiens qui sortent des sentiers battus ont lancé une nouvelle ère du MotoGP dans laquelle l’aérodynamisme est exploité ».

Honda doit donc se mettre à la page. En 2023, chez LCR, Alex Rins arrive : « nous sommes très heureux que Rins ait cru en notre projet, je suis personnellement fier car il a eu l’opportunité de courir avec Ducati et Aprilia, mais il a choisi LCR, aussi parce qu’il aurait eu une moto d’usine avec nous » dit Cecchinello qui ajoute néanmoins : « le premier contact a été positif des deux côtés et Alex a commencé son apprentissage sur la RC213V. Ce n’était pas le plus facile » … Et ce ne sera pas simple non plus en 2023 pour tout le clan Honda assure le même patron de LCR : « je pense que c’est utopique ou risqué de penser que la saison prochaine on sera tout de suite compétitif… 2023 sera le début d’une reconstruction ». Puis il termine avec cette conviction qui est aussi un espoir : « je ne suis pas au courant des stratégies futures, mais je reviens tout juste du Honda Thanks Day et je peux dire que Honda est capable de tout. Quand ils veulent faire des choses, ils les font ». Donc y’a plus qu’à…

Alex Rins, LCR Honda Castrol, Valencia MotoGP™ Official Test

 

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