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Aprilia

Aprilia est enfin entré dans le club fermé des constructeurs vainqueurs en MotoGP. Il n’est composé que de six membres et cette consécration se faisait attendre depuis le début de cette aventure en 2015. C’est la première saison abordée par la firme de Noale sous ses propres couleurs puisque, jusque-là, le parcours en Grand Prix se faisait en association avec le team Gresini, à présent restructuré autour de Ducati. Romano Albesiano a été là dès les premières heures et a longuement connu celles qui sont noires avant qu’elles ne soient belles comme en Argentine. Mais au fait, cette victoire peut aussi se révéler comme un cadeau empoisonné. Demandez à KTM…

Aprilia est à présent une marque gagnante en MotoGP avec une RS-GP dont on ne peut plus contester la maturité technique. Aleix Espargaró, qui la défend depuis six saisons, est définitivement entré dans l’histoire de la marque avec cette réalisation en Argentine qui succède au premier podium pris à Silverstone l’an passé. Romano Albesiano peut apprécier le chemin parcouru depuis les débuts. Longtemps il a été en charge avec le double rôle de directeur technique et sportif, un cumul que Sahara, chez Suzuki, n’a supporté qu’une saison…

« Dans les premières années, 75% du travail était bureaucratique, alors que j’avais aussi besoin de grandir techniquement », raconte-t-il à ‘La Gazzetta dello Sport’. Il se souvient de la transition entre le WSBK où la RSV4 était au sommet et le MotoGP avec la RS-GP qui en était d’abord dérivée : « l’impact a été choquant, mais nous avons eu la force de ne pas abandonner, notamment grâce au travail d’un professionnel comme Alvaro Bautista, rejoint plus tard par Stefan Bradl. C’était une traversée du désert, mais je savais que, même avec des hauts et des bas, on y arriverait ».

Après cet hommage rendu a postériori à deux pilotes du temps des vaches maigres et qui n’avaient pas été reconnus à leur juste valeur à l’époque par le patron du groupe Piaggio dont fait partie Aprilia, Romano Albesiano passe l’année 2019 où tout s’est accéléré avec un recrutement : Massimo Rivola, arrivé de la Formule 1 et de Ferrari. À partir de ce moment, Romano Albesiano a pu entièrement se consacrer à la partie technique du projet Aprilia et, grâce aux ressources disponibles, des personnalités techniques hautement qualifiées sont arrivées à Noale.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing, Gran Premio Michelin® de la República Argentina

Aprilia n’oublie pas Bautista, Bradl et Iannone

Un an plus tard, la conception du moteur du RS-GP change. « Le passage d’un V étroit à un V à 90° a facilité la vie des pilotes, d’un moteur bourré de couple en voici un plus équilibré et utilisable, dont le premier coup de gaz a été simplifié. En même temps il y a eu un retour des gens qui s’étaient formés à Noale, avec un renforcement global de l’équipe ».

Côté pilotes, Aprilia croyait fermement en Andrea Iannone. Mais l’affaire du dopage a mis fin à la collaboration, Aprilia perdant un temps précieux sur le marché des pilotes en attendant la condamnation finale. « Iannone avait donné des signaux de bon augure, je reste avec la curiosité de savoir ce qu’il aurait fait avec la moto 2020 ». Lors de la saison MotoGP 2021, l’opportunité s’ouvre de recruter un pilote de haut niveau comme Maverick Viñales, grâce à l’implication d’Aleix Espargarò. Malgré tant de moments difficiles, il n’a jamais baissé les bras et le jour du 200e GP, il a remporté une victoire historique.

Et maintenant ? « On ne pense pas du tout au Championnat du Monde, on n’a fait que trois courses, ça n’a aucun sens d’en parler. Pour l’instant, la seule chose que j’attends, c’est de consolider notre situation, d’emmener nos deux pilotes très haut, de vivre course par course. A commencer par Austin », dit Romano Albesiano. « Nous avons beaucoup d’idées très importantes dans le tiroir ».

En Argentine, en plus des 25 points de la victoire, Aleix Espargaró a marqué 3 points (4 au total avec le point de Silverstone 2021) dans un classement particulier mais stratégique. Ainsi, deux autres points enlèveront à la maison Noale les « concessions » qui lui permettent de continuer à évoluer plus vite que les autres. Un changement qui avait sérieusement impacté KTM dans l’organisation de son travail. Cependant, l’an passé, Austin, qui est la prochaine échéance à vivre dès ce week-end, avait été une catastrophe pour Aprilia et Aleix Espargaró. Le Texas sera l’occasion de vérifier le niveau d’évolution de cette RS-GP. Au fait, les constructeurs européens ont remporté les cinq derniers Grands Prix : Bagnaia au Portugal et Valence 2021 sur Ducati, Bastianini sur Ducati à Doha, Oliveira sur KTM à Mandalika et Aleix Espargaró sur Aprilia à Las Termas de Rio Hondo…

 Aleix Espargaro, Aprilia Racing, Gran Premio Michelin® de la República Argentina

 

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