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Pour son retour en MotoGP, Andrea Dovizioso a eu droit à une conférence de presse particulière lors de laquelle le pilote italien a répondu à toutes les questions des journalistes.

De sa quasi retraite à son arrivée au sein du team Petronas Yamaha SRT en prélude à une saison complète l’année prochaine, en passant par les essais effectués pour Aprilia, celui qui est né à quelques kilomètres du circuit de Misano a pu apporter son éclairage sur ce retour inespéré…

Vous trouverez ci-dessous la première partie de ses réponses, sans mise en forme particulière.


 

Fin 2020, vous aviez bien dit que vous ne preniez pas votre retraite…

Andrea Dovizioso : « (Rires) J’ai dit ça parce que je voulais courir en motocross. À la fin de l’année dernière, je n’étais pas préoccupé par ça, car je savais ce que je voulais. Si quelque chose de fou survenait, et que des portes importantes s’ouvraient, j’étais ouvert à prendre cela en considération. En sports mécaniques, c’est comme ça, et c’est survenu. Mais si cela ne s’était pas produit, je pense que je me serais peut-être retiré du MotoGP. Mais je n’ai pas laissé cette situation m’inquiéter ou me mettre en colère. J’étais simplement relax, comme à la maison. Mais vous savez ce qui s’est passé cette année et je suis très heureux d’être dans cette situation. Bien sûr, ce n’est pas la meilleure façon de commencer un weekend de course, car ma position (sur la moto) n’est pas parfaite, et après huit années passées sur une autre moto cela va prendre du temps. Mais d’un autre côté je suis chanceux car je vais pouvoir faire cinq courses et deux tests avant la prochaine saison. C’est ce que je recherchais et je suis donc heureux de ça. »

Durant cette saison, vous avez fait des tests pour Aprilia. Avez-vous envisagé de courir pour eux, et pourquoi était-il plus intéressant de signer avec Yamaha ?

« J’ai été très content de faire quelque tests avec Aprilia. Je pense que c’était bien de le faire, pour les deux parties, et ça s’est bien passé car j’ai eu la possibilité de piloter une MotoGP et j’ai pu apporter mon feedback à Aprilia. J’ai été heureux car notre relation était très bonne, l’ambiance était bonne aussi, donc j’étais content de le faire. Mais je savais ce que je voulais : Je voulais quelque chose qui n’était pas possible au début de la saison (rires), et puis finalement c’est arrivé alors je suis heureux. Je suis chanceux, je suis heureux, on a bien travaillé, appelez ça comme vous le voulez, mais c’est ce qui s’est passé. »

Avez-vous été surpris de ce qui s’est passé avec Maverick Viñales ?

« Tout le monde a été surpris de ça, également parce que personne ne sait ce qui s’est exactement passé en détail. Ils avaient une longue relation et il s’est assurément passé beaucoup de choses durant ces années, mais on ne le sait pas. Donc pour nous, pour ce monde, je pense que c’est une grosse surprise, en particulier pendant la saison, de rompre un contrat. Je pense que tout le monde a été surpris. »

Vous avez bien conscience que cela ne va pas être facile pour vous de revenir avec une Yamaha vieille de deux ans. À quoi vous attendez-vous ?

« Je ne peux pas savoir à quel point ma moto est forte pour ces cinq prochaines manches et je ne m’inquiète pas pour ça. D’abord parce que je n’ai à me battre pour rien au championnat et en termes de résultats. La chose importante dans notre accord était d’avoir une moto d’usine, un soutien de l’usine, pour l’année prochaine, et nous avons obtenu cela. Ce qui va être important cette année, c’est que je me sente bien en ce qui concerne ma position sur la moto et que je la comprenne. Il est certain qu’il faudra que je pilote cette moto d’une manière très différente comparé à la précédente, alors ça va prendre du temps. Cela prendra du temps, avant tout en ce qui concerne la position. Pour le début, je suis un peu plus inquiet au sujet de ma position que de la moto. Ensuite, quand je me sentirai à l’aise, je pourrai commencer à attaquer et à donner mon feedback. Nous verrons. Actuellement, le MotoGP, pour différentes raisons, est très serré. Le dernier est très rapide et très proche du premier en termes de vitesse, donc c’est très difficile. Mais je le sais et je ne suis pas inquiet à ce sujet pour le moment. Je n’ai pas à être inquiet. »

Selon vous, qu’est-ce qui a le plus changé durant votre absence de neuf mois ?

« Je n’ai pas de réponse claire, et cela m’intéressera de le comprendre quand je vais commencer à piloter cette moto, car depuis l’année dernière le championnat a beaucoup changé. Le seul gros changement concerne la carcasse du pneu arrière. Il est clair que ça a un gros effet, mais je ne sais pas à quel point. Est-ce seulement ça ? Est-ce que cela compte pour un gros pourcentage, plus une nouvelle génération ? Car l’année prochaine, je serai quasiment le seul de ma génération à être là, et c’est donc un peu étrange. Et comme vous pouvez le voir, les jeunes pilotes commencent tout de suite avec une très bonne vitesse. Mais je ne sais pas si la nouvelle carcasse les aide un peu, car il semble que vous devez moins freiner et garder plus de vitesse au milieu du virage, comme en Moto2 ou dans un championnat inférieur.
C’est mon opinion, mais je n’en suis pas sûr. Le fait de pouvoir piloter une moto complètement différente va peut-être m’aider à comprendre cela et à réaliser ce que je dois le plus changer dans mon style de pilotage. L’année dernière, quand il y a eu ce changement, j’ai eu beaucoup de mal, du premier test jusqu’à la dernière course, et je n’ai pas vraiment pu progresser suffisamment pour utiliser le potentiel du pneu. Mais cette moto est complètement différente, donc nous verrons. »

Avez-vous parlé à Cal Crutchlow récemment pour qu’il vous partage son expérience ?

« (Rires) Tout le monde connaît Cal ! Je lui ai parlé pendant une heure à Aragón et j’ai ri pendant une heure. C’est difficile de parler avec Cal (rires). Également par ce qu’on s’est battu par le passé chez Yamaha et Ducati. Il est tout le temps en train de crier et de rire, et c’est un peu compliqué si vous voulez comprendre les détails d’une moto (rires). Mais il m’a un peu expliqué les différences entre la moto de 2019 et celle de 2021. Ça semble assez clair, tous les pilotes disent la même chose, mais comme je l’ai dit avant, il y a un gros changement et des différences sur la moto mais pour le moment je ne suis pas inquiet pour ça. Mon changement est plus gros que les différences de la moto. J’aurai le temps pour comparer et tester, et l’année prochaine je n’aurai pas cette moto, mais lors des tests de fin de saison j’aurai la possibilité d’en comprendre un peu plus. Sur le papier, le moteur est plus lent, beaucoup plus lent, OK, et ce ne sera pas facile, mais quoi qu’il en soit je ne veux pas m’inquiéter. Je suis concentré pour m’adapter au niveau de la position car la taille de la moto est un peu différente, et assurément le style de pilotage sera très différent. »

Avez-vous pensé que votre carrière était terminée et avez-vous eu des doutes concernant votre retour ?

« Oui ! Oui ! Je me sentais bien à la maison et je faisais ce que j’aimais, mes passions. J’étais un peu plus relax, car quand vous ne courrez pas en MotoGP, vous êtes plus relax (rires), à 100%. Ma petite amie en particulier me l’a expliqué (rires). Mais vous savez, au début, quand cette porte s’est ouverte, j’y ai réfléchi mais je ne pouvais pas refuser, car déjà en 2012, après une bonne année dans une équipe satellite, mon rêve était d’être sur une Yamaha d’usine et ça ne s’était pas fait. Ce rêve est donc resté dans mon esprit. Avoir cette chance après huit ans sur la même moto, c’était ce que je voulais vraiment. Et c’était ma moto ! Je ne veux pas dire qu’avec cette moto je vais être le plus fort, le plus rapide et le meilleur, mais en tant que pilote on a une idée, un feeling quand on court pendant de nombreuses années contre un constructeur, et c’est quelque chose que je voulais vraiment faire. Bien sûr, pour moi il y a plus de risques que de chances de bien faire, selon beaucoup de personnes, c’est comme ça, mais je n’en ai rien à faire : je cours pour moi et parce que j’ai la passion de courir. Ça m’intéresse beaucoup d’avoir des sensations et de courir sur une moto complètement différente, pour une marque complètement différente. Je vais prendre ce risque, et ça ne me pose aucun problème ! »

Quel genre de résultats vous satisferaient dimanche, puis à Austin, puis à Misano 2 ?

« Je pense que je peux faire le championnat des plus de 35 ans contre Valentino (rires) ! En vrai, je ne parle pas de positions car tout le monde est très rapide. Si on compare l’écart entre le premier et le dernier avec ce qu’il était il y a quatre ans, il y a une grosse différence. La position en ce moment, au début, n’est donc pas le sujet. Si les résultats n’arrivent pas au début, ça ne sera pas le plus gros problème. Le sujet, c’est d’avoir un bon feeling, de bien ressentir la moto et de l’améliorer course après course, test après test. Comme je l’ai dit avant, j’ai la chance de faire cinq courses plus deux tests, ce qui est plus que ce que fait normalement un pilote qui change d’équipe : Il a les deux tests de pré-saison alors que j’ai deux tests plus la fin de saison, donc je pense que c’est juste positif, si vous regardez cela en considérant l’adaptation à la situation et pas les résultats. »

À quel point cela a été difficile de regarder les courses MotoGP depuis chez vous ? Cela a-t-il été difficile ?

« Un peu au Qatar car c’est une situation particulière et j’y ai toujours bien roulé. Mais à part ça, non ! Non, car j’ai très mal fini la saison 2020, et quand vous quittez ce genre de situation, vous ne voulez pas être là ! C’est pourquoi je n’ai pas vraiment… Je vivais bien, en particulier après 20 ans : Vous pouvez faire beaucoup de choses différentes, et si vous avez d’autres passions vous commencez immédiatement à les assouvir. À partir de ce moment, vous vivez comme vous le voulez, donc ce n’était pas mal. »

Vous avez déjà piloté la Yamaha, même si c’était il y a longtemps. Vous attendez-vous à retrouver des références ?

« Je vous le dirai. Je m’attends à une situation similaire. Je pense que l’approche des Japonais est différente de celle des Européens : Normalement, ils ne changent pas énormément. Mais je ne sais pas. »

A suivre…

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