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En ce jeudi 19 novembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome de l’Algarve en prélude au Grand Prix du Portugal à Portimao.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « Désolé pour dimanche dernier : Je n’ai pas pris le temps de parler car je ne voulais pas expliquer en détail pourquoi j’ai chuté. J’étais triste et c’était une sorte d’erreur sur laquelle je n’avais pas grand-chose à dire. C’était donc mieux de faire un simple commentaire plutôt qu’une longue interview. Mais maintenant, à Portimão, je suis excité et heureux de faire la dernière course ici. J’ai essayé la piste avec la Panigale, juste avant le Grand Prix de France, et j’ai apprécié le circuit. Maintenant que j’ai davantage le contrôle de ma MotoGP, j’espère vraiment que je vais bien tout gérer pour me battre pour la tête. Cela me procure vraiment une grande motivation, d’autant que j’ai une sorte de colère et de volonté de bien terminer après ma chute à Valence. J’espère que j’utiliserai bien cette colère lors de la dernière course. »
« La piste semble intéressante et je pense que nous pouvons nous y adapter assez rapidement. Quoi qu’il en soit, quelques MotoGP ont déjà testé ici, ce qui aide à déjà avoir une base sur laquelle travailler et ne pas découvrir et régler complètement tout. C’est pourquoi, je ne peux pas dire que je suis confiant mais je suis enthousiaste de commencer le weekend. Il y aura aussi deux séances plus longues le vendredi, ce qui aidera à appréhender les choses avec calme et bien se préparer, parce que 1h30 de test est long. Nous avons également un peu plus de pneus pour avoir un choix plus large et pouvoir faire tout le week-end. Donc tout se présente bien pour faire un bon travail. »

Quel bilan pouvez-vous tirer de cette saison de reconstruction ?

« Je dirais que depuis Misano, ce n’est que du positif car l’objectif principal de revenir au meilleur niveau, et avoir une moto compétitive et prochaine, est réalisé. Car même si nous ne savions pas (où j’irai) entre le team Factory Pramac, j’aurai la même moto. Je suis aussi content. Le team d’usine est un peu plus prestigieux mais je sais que je peux penser à la victoire chez Pramac, et j’adore ce sentiment. L’objectif principal est donc réalisé et depuis le moment où Aragon, j’aborde quasiment les courses comme un test pour l’année prochaine. Cela ne me procure pas davantage, car nous avons vu que je n’ai pas fini la dernière course alors que je m’attendais à une bonne bagarre pour le podium, mais j’ai chuté avant. Mais au moins, cela donne toujours une leçon et permet de ne pas trop paniquer par rapport au championnat, puisque je n’avais pas jusqu’à présent beaucoup de choses à y gagner ou à y perdre. Je suis donc heureux d’avoir trouvé cette stabilité ainsi que le moyen de performer à nouveau en travaillant sur la moto et sur moi-même. Nous avons les cartes en main et nous pouvons travailler. »

Quel a été le rôle de Ducati dans cette récupération de la confiance ?

« Simplement techniquement, la base de la moto m’a immédiatement apporté une meilleure confiance, et à partir de là, comme la première étape avait été positive, vous pouvez surfer un peu plus sur cette attitude positive. La façon dont j’ai pu m’adapter m’a également fait grand plaisir, et je pense que la course en République tchèque, avec la pole position et le podium, alors qu’il ne s’agissait que de la troisième course, m’a procuré de grands espoirs et une grande confiance en ce que je pouvais faire. Jusqu’à présent, je ne l’ai pas réédité, mais cette troisième course a apporté la vision claire que nous pouvions faire quelque chose. »

Les tests que vous avez faits ici avec la Panigale vous procure quel avantage ?

« Cela permet avant tout d’apprendre le tracé, mais comme la Panigale est aussi une moto très puissante, vous apprenez le tracé en utilisant quasiment les mêmes trajectoires qu’en MotoGP. C’est donc une bonne chose et vous pouvez également avoir un premier feeling de comment la moto se comporte globalement avec tous ces dénivelés. Nous aurons beaucoup de wheelies et peut-être une moto instable, mais cela permet de se préparer mentalement à ce qu’il va falloir faire sur la moto. Je pense nous économiser ainsi une journée de travail, et que demain, dès la première sortie et les 10 ou 15 premiers tours, si vous faites des runs de sept ou huit tours, vous êtes prêt à travailler, alors que si vous ne connaissez pas le circuit, cela nécessite quasiment la journée. »

Quelle note vous mettriez-vous cette année ?

« Je ne sais pas, car j’aime être régulier alors que je ne l’ai clairement pas été cette année. À cause de ça, je dirais que sur 10, je me mets peut-être 4 points je n’ai pas été régulier je n’aime pas ça, et j’ai clairement des choses à apprendre. Mais simplement parce que j’ai retrouvé le feeling est senti à nouveau que je pouvais être rapide, parce que j’ai fait de bonnes choses que j’ai eu la confirmation que je pouvais encore en faire et être prêt pour l’année prochaine, et pour ne pas me mettre une note sous la moyenne bien que je ne puisse pas aller beaucoup plus loin que cinq à cause des hauts et des bas, je dirais 5,5. C’est un bon nombre. »

Le fait d’arriver sur un circuit que personne ne connaît vraiment en MotoGP, est-ce que cela peut t’aider ?

« Je pense que ça peut m’aider parce que la motivation peut faire beaucoup. Et clairement, cette motivation de fin d’année est bonne, parce que j’ai l’impression d’être de plus en plus proche de pouvoir faire quelque chose de très bien. Je répète, le résultat blanc de la semaine dernière crée un peu une sorte de rage positive pour terminer sur une bonne note ce weekend. Après, le plus avantagé, ce sera sûrement Aleix Espargaró qui lui, quand même, a déjà roulé avec sa MotoGP sur ce circuit. On verra donc aussi comment il s’adapte, et peut-être dès les premiers tours pouvoir prendre exemple sur lui, ce qui me donnerait certains passages du circuit. A voir ! Pour le reste, j’ai vu que je me suis bien adapté avec la Panigale et j’aimerais bien avoir le même avantage ce weekend. »
« Pour revenir à ta question, je pense qu’en une dizaine de tours tu es déjà dans une zone intéressante et que tu peux donner des commentaires plus clairs à ton équipe, alors que si tu ne connais pas la piste, il te faut quasiment la journée. »

Dans quel état termines-tu la saison physiquement et mentalement ?

« Physiquement, je trouve que ça va. À chaque fois que l’on a deux ou trois jours de récupération, on sent quand même que ça fait du bien. Mais moi, d’enchaîner les roulages et les courses, ça me permet de prendre à chaque fois de plus en plus de feeling, donc ça me plaît bien. »
« Et mentalement, encore trop d’envie de bien faire, donc c’est une envie plutôt fraîche et qui me donne de la motivation. Clairement, cet hiver, comme ça va passer vite, il n’y a pas un feeling de coup de barre, alors que l’an dernier avec ce qui s’était passé pas très bien, puis le changement chez Honda et la signature chez Ducati, j’ai tout lâché pendant une semaine pour faire un voyage avec la série et partir aux Maldives. C’était vraiment le genre de voyage où tu coupes tout. Cette année, je n’ai même pas le souhait de faire quelque chose comme ça, j’ai plus envie de rester sur une régularité de physique, en course à pied ou en vélo si on est déconfiné, bien qu’en tant que sportif professionnel je crois que j’ai le droit de faire du vélo. Voilà, c’est presque passer à la fraîche le mois de décembre chez moi et d’aller vraiment générer du physique pour être prêt l’an prochain. Faire la continuité de ce que je suis en train de faire. »

Avec les deux séances rallongées de la première journée, vous allez avoir plus de pneus ?

« Oui. On a déjà quatre choix au lieu de trois, à l’avant comme à l’arrière, et en quantité, j’en suis quasi sûr. Je ne sais pas exactement combien, mais mon chef technicien m’a dit qu’on avait ce qu’il fallait. »

Est-ce que Portimão ne va pas être le Grand Prix le plus difficile physiquement, avec toutes ces montées et ces descentes ?

« Ce n’est pas le Grand Prix le plus chaud, donc je pense que le physique souffre aussi souvent beaucoup par la chaleur. Donc non, je dirais que ce ne sera pas le plus difficile, parce que pas le plus chaud. Au niveau technique, oui, mais le but est de trouver cette aisance qui fera qu’on s’amuse avec le dénivelé au lieu de le subir. Sur le papier, l’idéal, ce sera ça. »

Dans la lignée de la question précédente, aurais-tu un 10 ou un 9 à attribuer à quelqu’un dans le paddock ?

« Suzuki, hein ! Suzuki et Mir, car on peut clairement lui donner le 10 sur 10. Je n’ai pas regardé mais je pense qu’il a terminé toutes ses courses. Non ? Donc on peut lui mettre 10 sur 10, avec le titre de champion du monde. Et même si on avait été méchant, en disant qu’il aurait été champion du monde sans victoire, on lui aurait mis 9, mais là il a obtenu au moins une victoire. Donc sans aucun doute, c’est lui, et finalement même le team Suzuki en général. Connaissant Davide Brivio, je suis content pour lui, et il a vraiment fait du beau boulot. Le début des Suzuki, c’est 2015, et ça a bien avancé depuis. »

Au vu de la saison actuelle, peux-tu te projeter en 2021 et savoir ce que tu pourras faire chez Pramac ?

« J’aimerais bien vraiment être en mesure de pouvoir jouer le podium à chaque course. Pour moi, la performance doit être là, avec la régularité qui fait que, si et quand tu n’es pas au mieux, tu peux être 7e ou 8e quand tu es en difficulté. J’aimerais avoir ce niveau-là et j’espère aussi qu’il y aura un petit plus entre la moto 2019 et la moto 2020 qui me procurera encore plus de positif et me permettra d’aller vers ça. C’est pour ça que je donne vraiment le maximum pour me rapprocher déjà sur ces dernières courses, parce que pendant l’hiver, tu peux te projeter plus raisonnablement vers cet objectif si tu le touches déjà du bout des doigts sur la fin 2019. Donc voilà, c’est là-dessus que je veux pointer. A voir. C’est dur à dire parce que c’est vrai que des fois on a des surprises, mais sur le papier, même quand les Ducati ont du mal, il y en a toujours une qui performe, donc ça motive à penser que la moto est prête. Et si en plus elle arrange ses petits problèmes, elle peut redevenir la moto la plus forte, comme il y a deux ou trois années de ça. »

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