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Ne vous y fiez pas ! Remy Gardner a beau arborer un look et un logo de surfeur australien, son parcours a été tout sauf relax, malgré la notoriété de son champion du monde de père !

S’initiant d’abord en Australie à la vitesse en Dirt Track et en Supermotard à la dizaine passée, soit un âge relativement avancé par rapport aux écoles espagnoles et italiennes, Remy Gardner a dû suivre les traces de son père en 2011, c’est à dire émigrer en Europe, pour concourir dans la catégorie Pré-GP Moto3 sous les couleurs de l’équipe Monlau Competición en «Campeonato Mediterráneo de Velocidad» (CMV).

Après avoir terminé deuxième du championnat, il prend la décision définitive de déménager en Espagne afin de profiter de l’un des environnements les plus favorables à la compétition moto.

Basé à Barcelone, Remy Gardner participe pendant plusieurs saisons au FIM CEV avec l’équipe madrilène Calvo/Laglisse, terminant 16e en 2013 et 9e en 2014 d’une catégorie à chaque fois dominée par Fabio Quartararo.

Après trois wildcards en 2014, Remy a fait ses débuts en Championnat du monde à plein temps avec le team CIP en 2015, en terminant 30e au classement général au guidon d’une poussive Mahindra. Son meilleur résultat est survenu à Phillip Island où il figure dans le top dix devant son public, terminant à moins de 8 secondes du vainqueur à la fin de la course.

Aujourd’hui, Alain Bronec se souvient : « Remy était déjà extrêmement déterminé, mais pas très organisé dans le travail. On a vu son potentiel dès les premières sorties, puisqu’il avait déjà fait un bon chrono au Qatar en tant que rookie, et on a beaucoup travaillé là-dessus pour essayer de la cadrer. Il était très déterminé mais il faisait de grosse erreurs en tombant, en accélérant trop quand il n’arrivait pas à suivre. Aujourd’hui, il est devant quand il finit les courses, ce qui confirme le potentiel que nous avions décelé, et il reste toujours aussi sympathique qu’à ses débuts. Je suis content quand il est sur le podium ! »

Sympathique et vaillant , mais également passionné de mécanique, ce qui le différencie notablement de la plupart de ses adversaires ! Parmi la centaine de pilotes présents sur les grilles de départ des Grands Prix, combien ont déjà mis les mains dans un moteur ?

Quand il n’est pas en selle, le natif de Sydney a « les mains dans le cambouis », débutant en transformant des pistons en sculpture jusqu’à préparer aujourd’hui sa belle Alfa Romeo et sa Volvo comme un professionnel, sans parler de ses 2 temps de dirt track qu’il juge bien plus amusants que les habituels 4 temps.

La mécanique dans le sang, le jeune Australien continue son parcours en passant en Moto2 en 2016, en partie en FIM CEV avec l’équipe Race Experience, remportant une première victoire en Catalogne, avant de retourner dans le paddock du Championnat du Monde avec la Scuderia Tasca GP Racing. Une 9e position à Sepang en Malaisie a été le point culminant de cette première saison.

En 2017, Remy Gardner s’aligne aux côtés de Xavi Vierge, toujours en Moto2, mais chez Tech3.

L’expérience grandit malgré des chutes encore trop nombreuses, ce qui se traduit en 2018 par une qualification en première ligne de la grille du GP de Grande-Bretagne à Silverstone, ainsi qu’une 5e place lors de la finale de la saison à Valence, même si aujourd’hui, Wayne Gardner a la dent particulièrement dure en affirmant sur Speedcafe.com que « les motos d’Hervé (Poncharal) étaient des motos de 2014 et Remy courait dans le championnat 2018 ».

Cet argument est d’ailleurs repris au sujet de la saison passée par le champion du Monde 500cc 1987 au sujet de la Kalex #87 du team SAG : « Nous l’avons fait entrer dans l’équipe Stop and Go l’année dernière, et il y avait beaucoup de promesses faites là-bas, mais elles n’ont jamais été tenues. Par exemple, Remy était censé avoir une nouvelle moto pour 2020 mais il n’en a pas eu, il avait une moto 2019. Donc, nous avons passé deux ans comme ça, et ce ne sont que des drames que le public ne peut pas voir : tout ce qu’ils voient, c’est lui en train de faire le tour de la piste. Cela a toujours été une bagarre et personne ne sait ce genre de choses. [Le matériel] n’a jamais été le meilleur sous lui, ni le personnel. »

Quoi qu’il en soit, malgré des chutes encore sévères, la saison se termine au mieux pour le pilote de 22 ans à Portimão, avec la même superbe prestation que celle de Miguel Oliveira en MotoGP : pole position, record du tour et victoire !

Un « hat trick » final qui fait regretter le rejet de l’offre déjà faite de passer en MotoGP, mais que le 18 fois vainqueur en catégorie reine explique comme suit : « Rémy aurait pu déjà être en MotoGP. Il a eu une offre de rouler sur la KTM, qui était la moto de Iker [Lecuona]. Rémy était censé prendre ce siège, et Hervé voulait Remy parce qu’il connaissait son talent depuis qu’il roulait en Moto2 avec lui. Cependant, les résultats n’étaient pas là et Remy pensait qu’il n’était pas tout à fait prêt, il ne savait pas, et c’était un pari. Il ne voulait pas aller en MotoGP et ensuite ne pas performer, puis revenir en arrière. Quand vous avez une chance d’entrer en MotoGP, si vous performez, vous y êtes pour longtemps, mais si vous ne le faites pas, si vous n’obtenez pas de résultats, vous ne reviendrez pas; vous devrez retourner en Moto2, voire en Moto3 peut-être. »


« Ce n’est pas un parcours facile et c’est un choix de timing et de sélection de la bonne équipe. Cependant, les équipes le comprennent maintenant et Rémy a évidemment percé et a remporté la dernière course, ce qu’il n’aurait pas dû faire sur cette moto, mais il l’a fait.Bien sûr, maintenant, tout le monde le veut, tout le monde est ravi de lui. Tous les requins commencent à tourner, tous les managers. Tout le monde voit maintenant son potentiel. »

L’année prochaine, Remy Gardner sera sous les couleurs d’Aki Ajo qui, selon nos informations, est également devenu son nouvel agent : tout semble se mettre en place pour une arrivée en MotoGP chez KTM en 2022. Danilo Petrucci est prévenu, les jeunes poussent au portillon…



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