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C’est avec ardeur que Miller prenait la direction du circuit en cette deuxième journée, après un premier jour moyen. « J’avais eu un problème avec la première moto sous la forme d’une petite chute, expliquait l’Australien. J’ai sauté sur la deuxième moto, ce qui était de toute façon prévu, mais j’ai eu quelques ennuis avec cette machine, ce qui ne m’a pas permis de réaliser un tour rapide à la fin ».

Jack avait terminé la première journée en onzième position avec un temps de 2’00.383, à 0.762 du leader Marc Marquez, et il avait l’intention de faire nettement mieux en ce deuxième jour avec sa GP19 identique à celles d’Andrea Dovizioso (8e à 0.5 le mercredi) et de Danilo Petrucci (5e à 0.4).

Lors du début de la deuxième journée, Miller réalisait le huitième temps avant la mi-journée, 2.00.23, à 0.461 d’Andrea Dovizioso qui disposait d’une Desmosedici identique.

Classement à la mi-journée :

 A 23 minutes de la fin de la séance, Jack était le neuvième pilote à passer sous les 2 minutes, avec le neuvième temps en 1’59.998. Il n’était plus qu’à 0.436 de Dovizioso (à moto identique) et à 0.153 de Danilo Petrucci, alors sixième, qui pilotait l’autre Desmosedici GP19.

En fin de journée, Álex Rins tournait la poignée dans le bon sens et réalisait le meilleur temps en fin de séance en 1’59.424. Mais Maverick Viñales lui ravissait le chrono le plus rapide en 1’58.897 dans les tous derniers tours. On se rapprochait sérieusement du record officieux établi en 1’58.830 par Jorge Lorenzo (Ducati) l’an dernier lors des tests du 30 janvier 2018. Il n’y avait plus que six petits centièmes (67 petits millièmes) à gagner ! Viñales avait alors plus d’une demi-seconde d’avance sur le deuxième Álex Rins, excellent en ce jeudi.

Jack Miller leur offrait une opposition de qualité en réalisant le troisième temps en 1’59.517 à 0.6 de Viñales, se classant ainsi premier pilote indépendant. Il précédait par exemple les deux Ducati GP 19 d’Andrea Dovizioso et de Danilo Petrucci. Seule une petite chute contrariait sa progression, sans conséquence grave.

« Nous avons beaucoup travaillé sur les réglages en essayant de nombreuses solutions, a expliqué Miller. La sensation avec la moto est toujours très bonne et déjà avec le pneu moyen utilisé, j’ai réussi à descendre en-dessous de 2 minutes. Dommage pour la chute : c’est la deuxième fois en deux jours au virage 9. Demain, je dois mettre fin à cette mauvaise tradition .

« J’ai dû ajuster quelques réglages car nous étions un peu à la limite dans la zone de freinage, d’où les deux accidents, dans le même virage et dans le même style », a déclaré Miller. « Nous avons essayé d’ouvrir l’angle de direction et nous avons essayé de le fermer, puis nous avons finalement opté pour un ressort plus rigide avec moins de précharge et cela a semblé fonctionner pour nous.

« Pour le reste, la moto marche vraiment bien. Je ne suis toujours pas à l’aise à 100%, je pense que la moto a beaucoup plus de potentiel que nous n’en avons eu jusqu’à présent, même si dans le dernier virage de mon tour rapide, j’ai eu une frayeur en glissant de la selle, puis tout le long de la ligne droite, en perdant ainsi beaucoup de puissance. Je sais que j’ai beaucoup plus en réserve dans ma manche.

« L’un de mes plus grands drames est d’essayer de faire en sorte que les choses aillent bien en sortie de courbe. Je fais patiner la moto et elle devient instable, mais nous obtenons l’adhérence une fois qu’elle est relevée.

« J’avais déjà un hématome à la jambe en commençant le test, un gros vieil hématome à la cuisse, mais les gars de la Clinica Mobile y ont travaillé », a-t-il déclaré. « Je suis passé par-dessus le guidon et je suis retombé dessus. J’étais un peu raide, surtout dans les virages à gauche. Je sens que je ne peux pas trop me pencher de la moto, mais je travaille maintenant avec les gars pour régler le problème ».

Miller travaille également avec deux spécifications différentes du châssis Ducati, une nouvelle version à côté de celle qu’il avait utilisée lors des essais d’après-saison de novembre, mais il estime que les écarts entre les deux sont minimes et ne constituent pas un grand changement de performances. « Pas beaucoup de différence entre les deux pour être honnête », a-t-il déclaré. « Je ne peux même pas dire que l’un est meilleur que l’autre et je me ferais un plaisir de revenir sur l’autre et je serais capable de faire le même chrono. La différence entre ces deux châssis est très faible ».

Le grand bond sans passer par la Moto2

Passer directement de la Moto3 à la MotoGP a été une étape qui a permis à Miller d’imiter quelques pilotes tels que Garry McCoy et Leon Haslam qui sont tous les deux passés de la catégorie légère à la catégorie supérieure directement, mais sans la puissance de Honda derrière elles. La pression exercée sur ses épaules était énorme, mais en regardant en arrière, Miller n’aurait pas choisi d’évoluer autrement : « Il y a eu beaucoup de leçons depuis 2014 », a déclaré Miller en souriant à propos de son passage en MotoGP début 2015. « Je suis arrivé en MotoGP en tant que gars que les gens ont décrit comme un risque, mais ça a été. Lorsque Honda m’a appelé, je savais que de telles opportunités ne se présentaient pas tout le temps, seulement lorsque vous montrez votre talent et votre potentiel. Vous devez prouver que vous le valez bien et je suis fier des mesures que nous avons prises. Avoir une victoire en GP est évidemment une bonne chose, mais pouvoir dire que je suis un pilote de MotoGP établi qui avait un contrat de trois ans et qu’il était suivi d’un autre contrat, c’était bien.

« Je pense que j’ai prouvé que tout le monde avait tort, mais je savais à l’époque qu’avoir cette cible sur le dos était aussi une motivation. Quand vous rentrez chez vous et que vous lisez sur Internet que des gens disaient qu’il s’agissait d’une fin de carrière, c’est désagréable, mais j’en suis sorti. Je suis toujours en MotoGP et je me bats et deviens plus fort. Je me sens bien en ce moment et le prochain objectif est de devenir un pilote d’usine à l’avenir. La seule façon de l’obtenir est de devenir le meilleur pilote satellite, mais je sais que ce ne sera pas facile. Toutefois, si je continue à travailler fort, je peux y arriver ».

Résultats du deuxième jour de test :

Chronos de référence :

Record des essais officiels (pole position) : 1’59.053 par Dani Pedrosa (Honda) le 24/10/ 2015

Record officieux : 1’58.830 par Jorge Lorenzo (Ducati) lors des tests le 30/01/2018

Record du tour (en course) : 2’00.606 par Jorge Lorenzo (Yamaha) le 25/10/2015

Photos © Alma Pramac Racing

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