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À l’issue de la première journée de roulage effectuée avec la KTM RC16 sur le circuit Ricardo Tormo à Valence, Johann Zarco attribuait la responsabilité de sa modeste 17e position à un manque de temps en slicks avant l’arrivée de la pluie (voir son débriefing complet ici).

L’espoir était donc de mise, mais force est de reconnaître que celui-ci s’est amoindri après une 2e séance complète sur le sec dont le pilote français est sorti encore plus loin du pilote le plus rapide, en concédant non seulement 3 positions mais aussi 3 dixièmes de plus à Maverick Vinales.

Ce résultat décevant incombe au train avant de la machine autrichienne qui, pour le moment, ne convient pas du tout au Français, qui aura pourtant forcé jusqu’à la limite, jusqu’à la franchir sans gravité à 2 reprises.

Volontaire et quelque peu énervé par cette situation, Johann Zarco s’est néanmoins exprimé avec calme et lucidité devant la presse réunie le mercredi soir dans le paddock.

Johann Zarco : « Mon problème principal reste les entrées de virage car nous ne sommes pas en mesure de bien ressentir le pneu quand nous inclinons la moto et quand nous freinons. Nous travaillons donc là-dessus pour obtenir un meilleur feeling, pour essayer de trouver des informations et une direction pour peut-être développer la moto d’une certaine manière. Je suis triste d’avoir chuté 2 fois aujourd’hui et cela m’empêche vraiment d’aller plus vite. Mais pas de bobo ! C’était deux glissades, une à haute vitesse et l’autre beaucoup moins vite. En tout cas, ça met un peu en évidence le point faible qu’on a sur la moto, qui était sans doute un point fort de la Yamaha. Aujourd’hui, je me sentais mieux au niveau des sensations et j’avais un bien meilleur contrôle de la moto. J’ai eu d’entrée ces sensations dès le matin et il y avait donc du positif. On a quand même développé des choses je me sentais mieux sur la moto. Après, on n’a pas encore réussi à avoir la vitesse. On ne fait pas encore de bons chronos. Je m’attendais donc à mieux et à plus de progrès sur le chrono aujourd’hui. Je ne les ai pas eu, mais tant que l’on a des sensations correctes, ça ne reste pas si négatif que ça, et j’ai pu comprendre qu’à un moment donné, il va falloir aussi que je change ma manière de piloter pour exploiter au mieux les points forts de cette moto. Je ne peux pas encore dire en détail ce que j’ai pu apprendre, mais avec le temps je pense qu’il y a de quoi construire une belle aventure. Ce qui me plaît, c’est cette équipe autour qui a un gros potentiel et une vraie capacité de progresser. Mais petite déception sur le 2e jour. Pour l’instant, je suis triste de ne pas avoir pu faire de meilleurs chronos et d’être mieux classé. Je dois continuer à donner le maximum, et un moment cela va payer. Mais je suis honnête, même si on travaille, tant qu’on n’a pas la vitesse, on sera toujours dans une situation délicate comme aujourd’hui ».

Avez-vous déjà une idée en quoi consisterait ce changement de pilotage ?

« Ça sera exploiter différemment la manière de freiner, et sans doute exploiter différemment les entrées de virage pour diriger au mieux la moto sur les sorties. Mais par contre, il ne faut pas non plus oublier que ce qu’il y a à bosser sur la moto, c’est cette aisance en entrée de virage, parce que dès que j’ai voulu me relâcher un peu, j’ai chuté 2 fois. C’est donc le signe qu’il faut quand même pouvoir faire évoluer ce point là ».

Cela implique-t-il que vous changiez votre caractéristique qui convient très bien aux Yamaha, à savoir une vitesse de passage en virage élevée ?

« C’est possible. Je vais y réfléchir. J’ai déjà pensé à changer différentes choses sur mon style de pilotage, mais ce qui était fort sur les Yamaha doit aussi pouvoir être fort sur d’autres motos, car quand j’ai suivi Marc, j’ai pu voir qu’il était fort sur les entrées de virage, et pas seulement grâce à son talent. Même s’il possède peut-être quelque chose en plus des autres pilotes, c’est aussi parce que sa moto lui donne la possibilité de le faire. Et sans rendre la KTM comme une Yamaha, il faut quand même progresser dans ce domaine. Nous avons quand même amélioré le feeling, ce qui est une bonne chose, et je joue maintenant davantage avec la moto. Simplement, la vitesse n’est pas encore là ».

Avez-vous eu des alertes avant ces chutes ?

« Non, et dans la position que j’ai, je ne peux pas avoir des alertes et les rattraper. C’est donc une bonne chose que j’ai simplement glissé et cela n’a pas entamé ma confiance. J’ai donc dit au team que je voulais continuer à rouler et continuer à attaquer, car je pense que c’est aussi la façon de trouver la bonne limite pour le moment ».

Avez-vous noté que vos remarques les surprenaient et qu’ils apprenaient de nouvelles choses ?

« Je ne sais pas. C’est vrai que je fournis des informations nouvelles. Globalement, j’ai retrouvé un bon rythme à la fin de la saison 2018, et j’ai été assez compétitif pour monter sur le podium, donc cela signifie que je comprends comment aller à cette vitesse. Concernant l’accélération et le feeling sur la moto, je leur ai demandé si mon ressenti était étrange. Ils m’ont répondu, mais je n’ai déjà plus le même ressenti car je m’habitue. Mais c’est une sorte d’ouverture d’esprit et ils étaient content de cela ».

Dans une équipe d’usine, vous avez aussi un rôle de développement. Avez-vous déjà commencé à changer quelque chose, comme la méthode de travail ?

« Non ! Concernant cela, il y a beaucoup de gens autour de vous dans un team d’usine, mais mes commentaires restent les mêmes. Je roule sur la moto, je ressens la moto, je ressens si j’ai des problèmes ou si j’ai un bon feeling, et j’explique ce ressenti. J’essaie de l’expliquer dans les détails et toutes ces personnes autour de moi prennent ces détails et les analysent. Donc mon travail ne change pas, mais un team d’usine à davantage de capacité pour prendre tous les détails et travailler dessus ».

Avez-vous parlé avec Pol de la façon dont vous pourriez changer votre style de pilotage ?

« Pas encore. Nous venons juste de terminer la journée et je prépare tout pour quitter le circuit. Je n’ai donc pas le temps de parler de ça avec lui. Nous serons à Jerez ensemble et nous verrons. D’abord, j’ai besoin de bien ressentir et comprendre toutes ces choses, avant de partager mes sensations avec lui ».

Parallèlement à ces propos, nous avons également recueilli ceux de Guy Coulon, que nous publierons prochainement ici.

Il en ressort que la KTM a principalement été développée pour Pol Espargaro dont le pilotage est tout en agressivité. À l’époque, quand le pilote espagnol officiait chez Tech3, il avait fallu transformer la Yamaha pourtant si docile en une MotoGP relativement brutale.

Pour Johann Zarco, on peut penser qu’il va maintenant falloir techniquement faire le chemin inverse, ce qui se rapprocherait de la direction de développement préconisée par Randy de Puniet en tant que pilote d’essai KTM. L’arrivée de Dani Pedrosa devrait également aller dans ce sens.

En résumé, KTM possède l’envie et les moyens de faire performer le pilote français, et il faut juste laisser le temps au temps…

Techniquement, et indépendamment de l’arrivée du pilote français chez KTM, un bras oscillant en carbone sera essayé dès le prochain test à Jerez.

Pos Pilote Team Chrono Écart 1er Écart préc. Tours
1 VIÑALES, Maverick Yamaha Factory Racing 1:30.757 50 / 57
2 DOVIZIOSO, Andrea Ducati Team 1:30.890 0.133 0.133 39 / 57
3 MARQUEZ, Marc Repsol Honda Team 1:30.911 0.154 0.021 39 / 53
4 MILLER, Jack Alma Pramac Racing 1:30.939 0.182 0.028 63 / 66
5 PETRUCCI, Danilo Ducati Team 1:30.959 0.202 0.020 57 / 60
6 MORBIDELLI, Franco Petronas Yamaha SRT 1:30.974 0.217 0.015 44 / 58
7 RINS, Alex Team SUZUKI ECSTAR 1:31.254 0.497 0.280 65 / 69
8 NAKAGAMI, Takaaki LCR Honda IDEMITSU 1:31.304 0.547 0.050 68 / 70
9 ROSSI, Valentino Yamaha Factory Racing 1:31.371 0.614 0.067 38 / 63
10 ESPARGARO, Aleix Aprilia Racing Team Gresini 1:31.400 0.643 0.029 37 / 55
11 BAGNAIA, Francesco Alma Pramac Racing 1:31.405 0.648 0.005 44 / 49
12 LORENZO, Jorge Repsol Honda Team 1:31.584 0.827 0.179 40 / 46
13 ESPARGARO, Pol Red Bull KTM Factory Racing 1:31.628 0.871 0.044 45 / 47
14 MIR, Joan Team SUZUKI ECSTAR 1:31.714 0.957 0.086 42 / 56
15 RABAT, Tito Reale Avintia Racing 1:31.940 1.183 0.226 49 / 59
16 QUARTARARO, Fabio Petronas Yamaha SRT 1:32.091 1.334 0.151 61 / 63
17 IANNONE, Andrea Aprilia Racing Team Gresini 1:32.124 1.367 0.033 31 / 32
18 FOLGER, Jonas Yamaha Test Team 1:32.265 1.508 0.141 29 / 47
19 PIRRO, Michele Ducati Team 1:32.376 1.619 0.111 10 / 14
20 ZARCO, Johann Red Bull KTM Factory Racing 1:32.509 1.752 0.133 38 / 50
21 ABRAHAM, Karel Reale Avintia Racing 1:32.906 2.149 0.397 35 / 52
22 SYAHRIN, Hafizh KTM Tech 3 Racing 1:33.008 2.251 0.102 31 / 43
23 SMITH, Bradley Aprilia Racing Test Team 1:33.028 2.271 0.020 49 / 58
24 OLIVEIRA, Miguel KTM Tech 3 Racing 1:33.798 3.041 0.770 45 / 46

 

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