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Márquez, Rossi, Lorenzo, Agostini, Hailwood, nous avons tous en tête un petit groupe de pilotes, qui sont, sans conteste, les plus grands de tous les temps. Mais qui est le n°1, s’il y en a un ? C’est la question à laquelle nous essayons de répondre, après avoir traité en détail le cas de Valentino Rossi. Dans cette deuxième partie, nous allons étudier les quelques points noirs de la carrière de Marc Márquez. Hier, nous sommes revenus en longueur sur ce qui faisait sa grandeur, et c’est pourquoi la lecture de cet article est primordiale. Vous retrouverez tous les tenants et aboutissants – dont les critères – pour comprendre au mieux la situation en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

I) La gestion de son image

Vous l’aurez compris, il est finalement assez difficile de trouver des défauts à la carrière de Marc Márquez. Gardez bien en tête que les quelques points que nous allons explorer ne sont, en aucun cas, équivalents à ceux évoqués hier : c’est pourquoi il est l’un des plus grands.

 

Même si les deux ont été coéquipiers en 2019, le début de la relation n’était pas excellente. Après l’attentat dans le virage… Jorge Lorenzo à Jerez, « Por Fuera » refusa de lui serrer la main dans le parc fermé. S’en suivit différents avertissements du n°99, notamment à Sepang, ainsi qu’à Phillip Island. Ici à Catalunya en 2013. Photo : Box Repsol


Mais tout de même, revenons sur ce qui ne va pas, ou ce qui aurait pu aller mieux. Un, en particulier, saute aux yeux, à savoir la gestion de son image. Márquez est tout sourire la plupart du temps, ce qui est sans doute sincère, là n’est pas la question. Avant 2015, il incarnait le golden boy, celui à qui tout sourit, adoubé par Valentino Rossi et aimé de tous les fans. Son image très positive s’en ressentait. Mais après 2015, le ciel s’assombrit. En effet, la bataille de Sepang laissa des traces. Márquez n’est pas irréprochable quant à sa relation avec Rossi, même si les deux ont des torts.

Bien que cela soit facile à dire, la meilleure chose à faire, à ce moment-là, était de confronter Rossi, publiquement s’il le fallait. C’est ce qu’a toujours fait Jorge Lorenzo qui a parfaitement géré son image depuis ses débuts en 125cc. Dans « le récit », Márquez est devenu le méchant, mais il n’a aucunement embrassé ce statut. Au contraire, il tenta de se réconcilier à plusieurs reprises avec Vale’, se prenant même un vent légendaire en conférence de presse. Puis, après le Grand Prix d’Argentine en 2018, en allant directement dans le box Yamaha pour s’excuser une nouvelle fois avant de se faire rejeter. Mais après tout ce qui s’était passé, Rossi n’allait jamais sortir et lui tendre la main, c’était prévisible. Marc donne l’impression qu’il court derrière l’image qu’il renvoyait en 2013, sans succès.

D’ailleurs, même dans le positif, cela pêche. Il n’a jamais développé un univers aussi poussé que Rossi et Lorenzo – les maîtres dans cet exercice – et sa victoire au Sachsenring en 2021, soit l’un des plus grand retours de l’histoire du sport, a été fêté… avec une feuille A4 sur le carénage. C’est trop peu, et bien que cela ne soit pas dans sa nature, il faut parfois en vouloir davantage, car l’histoire ne retient pas que la piste seule. L’image est primordiale dans le souvenir que vous laissez aux gens.

II) L’intelligence de course

Motegi 2017, encore une fois du mauvais côté de l’histoire. Photo : Michelin Motorsport


C’est la première fois que nous parlons d’un aspect de son pilotage quasi-parfait. Quasi, car son intelligence de course pêche, et lui a trop souvent fait défaut. En 2015, elle lui coûte le titre avec une erreur à Barcelone, largement évitable. Puis, lors des batailles à un contre un, il est plus souvent perdant que gagnant, ce qui est un paradoxe pour un pilote du calibre de Márquez. Ainsi quand le finish est légendaire, c’est souvent Marc qui est à la mauvaise position, battu. Lorenzo lui a fait la leçon à Silverstone en 2013 ou au Mugello en 2016, mais ce fut aussi le cas de Rossi, à Assen en 2015, comme Rins (Silverstone 2019) ou encore Dovizioso (Spielberg 2019, Motegi 2017). Ensuite, sa volonté de toujours vouloir pousser à fond ne lui profite clairement pas, et il est retombé dans ses travers à Valence en 2022 alors qu’il semblait avoir trouvé la clé sur les courses précédentes.

III) Trop d’engagement

La direction de course est quelque peu responsable de ce point de vue, car trop souvent, elle a laissé faire. Márquez a beaucoup de casseroles avec différents pilotes. Jorge Lorenzo à Jerez en 2013, qui aurait dû résulter en une pénalité. Nous n’allons pas toutes les citer, mais la plus évidente d’entre elles est sans conteste le GP d’Argentine en 2018, course sur laquelle nous sommes revenus en longueur il y a quelques jours. Des pilotes affirmaient que Márquez avait un lien avec l’excès d’engagement lié aux accidents en Moto3, et il est difficile de leur donner tort en toute objectivité.

IV) Marc Márquez, le nouveau Héctor Barberá ?

Longtemps, le titre de suiveur n°1 en qualifs fut attribué à Héctor Barberá. Mais depuis son retour, Márquez est incontestablement le champion dans ce domaine. Ceci a le don d’agacer les pilotes, car il le fait de manière assez provocante, sortant dans les échappements de ceux qu’il a décidé de suivre. À vrai dire, et bien que nous comprenons l’avantage liée à cette position, cela fait assez tâche pour un champion de la sorte. Même à l’écran, c’est assez bizarre à observer, car cela ne reflète pas sa grandeur. Il s’agit là d’un détail, mais qui méritait d’être mentionné.

 

Petit point supplémentaire : La concurrence. Dovizioso, son principal rival (de fait), n’est pas au niveau d’un Rossi pour Lorenzo par exemple. Mais la vraie question est ailleurs : Dovizioso, meilleur que Gibernau ou Melandri ? Le débat du GOAT tient peut-être à cette réponse. Photo : Michelin Motorsport

 

Conclusion :

Marc Márquez est-il le GOAT ? Pas selon nous, ou tout du moins l’auteur de cet article. Tant qu’il ne va pas chercher les dix titres auxquels Rossi n’a pas eu accès, il lui sera difficile de réclamer cette position, qui est justement, selon nous, celle de « The Doctor ». Si l’on met de côté le palmarès, impossible d’oublier ses – trop – nombreux moments douteux, en piste ou non d’ailleurs. Rassurez-vous, dans un classement, il graviterait aux alentours de la 3e ou 4e place. Mais sa carrière n’est pas finie, et qui sait ce que l’avenir nous réserve.

Selon vous, peut-il prétendre au titre de plus grand pilote de tous les temps ? Dites-le nous en commentaires !

Photo de couverture : Box Repsol

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