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Nous y sommes. La question du GOAT, ou le « plus grand de tous les temps » en version française, anime passionnément les soirées des fans de sport. Dans la majorité des disciplines, le débat reste ouvert, avec plusieurs candidats sérieux au trône. Depuis quelques années, force est de constater que le choix Rossi, qui semblait évident, est quelque peu remis en cause par de nombreux fans, et parfois avec des arguments très convaincants. Bien entendu, Márquez n’est jamais très loin derrière. Aujourd’hui et demain, nous allons nous pencher sur la question, en étudiant son cas en long, en large et en travers, de la manière la plus objective possible, point par point. Vous pouvez également nous dire ce que vous en pensez en commentaires mais toujours dans le respect du pilote et des autres, cela va de soi.

I) À quoi ça sert ?

Avant même de commencer, revenons sur une première question existentielle. Est-ce vraiment bien utile d’en nommer un, qui bénéficierait d’une aura plus grande que les autres ? Pas spécialement. Cela relève plus du débat de comptoir que d’une thèse. Mais ce genre de discussions, quand elles sont parsemées d’arguments pertinents, sont souvent les plus intéressantes et passionnantes, et c’est pourquoi nous écrivons ceci.

Ensuite, les critères. Nous sommes partisans d’une théorie un peu particulière, mais qui a porté ses fruits dans d’autres conversations de ce genre. Nous n’allons pas comparer le niveau, mais la grandeur, ce qui est totalement différent. Pour être le plus grand, il faut faire de grandes choses, et non pas seulement gagner. Cette subtile différence à son importance, car le comportement en piste, l’impact des victoires ou la gloire émanant d’un patronyme sont autant de paramètres pris en compte. D’ailleurs, c’est sous ce prisme que nous avions étudié le cas de Valentino Rossi, mais aussi effectué des classements comme le top 10 des pilotes français en Grands Prix. Les statistiques pures et le succès ne sont aucunement négligés, surtout quand ils sont remis dans leur contexte.

 

Marc a toujours brillé. Ici en Moto2 lors de la saison 2011, sur son circuit fétiche, le Sachsenring. Photo : Neuwieser


Dans cet épisode, nous allons nous pencher sur ce qui a fait la grandeur de Marc Márquez, et nous reviendrons demain, même heure, pour ce qui le dessert ainsi que notre conclusion finale, à savoir la réponse à la question posée dans le titre. Vous êtes prêts ? C’est parti !

I) L’extra-terrestre

Le premier point en faveur de l’octuple champion du monde est son côté surnaturel. Dans l’histoire, aucun pilote ne tient la comparaison et nous n’avons pas peur des mots. Sur la moto, Márquez est spectaculaire, il rassemble, éblouit. C’est un passionné passionnant, ce qui n’est pas le cas de toutes les légendes. À l’heure où le pilotage se lisse, s’uniformise et où l’électronique prend le pas sur le reste, Márquez est le seul à faire du Márquez. C’est absolument remarquable. Côté exemples, qui seront distillés tout au long de cette rétrospective, nous n’en manquons pas. Nous pourrions parler de ses sauvetages, aucun pilote ne peut l’imiter, surtout aussi fréquemment. En 2019, soit le probablement le meilleur de Marc, il en réussissait un ahurissant par weekend, jusqu’à s’en amuser avec la foule.

Nous pourrions évoquer longuement les qualifications du Grand Prix des Amériques en 2015, édition qu’il marque de son génie en laissant sa machine en panne contre le muret des stands, pour s’emparer du mulet et claquer la pole. Nous pourrions évoquer ses dépassements d’outre tombe, ses angles de malade… Mais cela serait bien trop long. Vous l’aurez compris, il est un spectacle à lui tout seul : Son unicité pèse lourd dans l’étude de son cas. Nous pensons, plus subjectivement, que « l’effet wow » relatif à Márquez est plus important qu’avec Casey Stoner ou Mick Doohan.

II) Un palmarès digne des plus grands

Ici à Assen en 2014. À l’époque, il donnait l’impression que rien ne pouvait lui arriver. Photo : Box Repsol


Marc est aussi dans cette discussion avec les Agostini, Rossi et autres Hailwood car il dispose d’un palmarès fou. Titré en 125cc, puis en Moto2, et finalement en MotoGP avec le statut de rookie, fait qui n’avait pas été vu depuis Kenny Roberts en 1978. En catégorie reine, c’est 59 victoires, 100 podiums, 63 poles (sans doute le meilleur de l’histoire dans cet exercice) et 59 meilleurs tours en course, à l’heure où ces lignes sont écrites. Inutile de passer plus de temps sur ce point, car s’il est nécessaire, est déjà connu de tous : Márquez valide amplement le critère du palmarès. N’oublions pas que quatre de ses six titres mondiaux (2016-2019) ont été acquis à l’ère de l’E.C.U unique, et parfois, avec une machine inférieure. Il a écrasé des saisons entières, comme en 2014 avec 10 victoires consécutives, ou en 2019, sa meilleure campagne, exclusivement 1er ou 2e toute la saison à l’exception d’une chute à Austin, probablement causée par une défaillance mécanique.

III) Des moments d’histoire

Voici un argument un peu plus subtil. Dans le positif comme dans le négatif (sur lequel nous nous pencherons demain), Márquez fait partie de l’histoire avec un grand H. Durant la période dominée par les pilotes d’usine, il a été au cœur de joutes légendaires avec Jorge Lorenzo et Valentino Rossi, avant ou après être parti au clash (Laguna Seca 2013 pour Vale’, et toute la saison 2013 avec Jorge, puis Sepang 2015, Argentine 2018). Ainsi, il est toujours au cœur des conversations, il crée la polémique. Contrairement à une pensée largement répandue, toute publicité n’est pas bonne à prendre. Márquez est dans un entre deux, soit on l’aime, ou soit on le déteste, mais tout le monde doit reconnaître son talent.

IV) Un destin à peine croyable

Pour conclure cette première partie, nous allons aborder un point qui n’est pas si discuté. Qui a réellement parlé de son retour gagnant ? Sa victoire au Sachsenring en 2021 est l’un des plus grands moments de l’histoire moderne. Son destin est largement comparable à celui de Mick Doohan et même, dans une moindre mesure, à celui de Niki Lauda en 1976, bien que sa vie n’ait jamais été mise en danger. Ses trois victoires en 2021, dont deux sur ses tracés favoris (Austin et Sachsenring) devraient être plus souvent abordées. Marc a été en enfer pendant plus d’un an. Clairement, ce comeback pourrait faire l’objet d’un film. Tout cela contribue à sa grandeur et s’il gagne encore en 2023, après une autre année difficile, alors il entérinera davantage sa place dans la légende.

C’est tout pour aujourd’hui ! Quoi qu’il en soit, il s’agit de l’un des plus grands, comme vous le savez déjà. La deuxième partie est déjà parue ! Retrouvez-la en cliquant sur cette phrase en surbrillance. Dites-nous ce que vous en pensez en commentaires ! 

 

Pourra-t-il revenir au plus haut niveau ? Ici à Assen en 2019. Photo : Box Repsol

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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