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Parlons MotoGP Maverick Viñales

Ils n’ont pas chômé durant cette saison 2023. Pendant l’hiver, « Parlons MotoGP » va se pencher sur chacun des engagés de cet exercice, et dresser le bilan ; aujourd’hui, au tour de Maverick Viñales. A-t-il réussi ? A-t-il échoué ? Pouvait-on en attendre davantage ? L’heure est à l’analyse. Bien sûr, vous êtes invités à donner votre avis en commentaires, car celui-ci compte énormément. Hier, nous sommes revenus sur Luca Marini, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Bien payé

 

Je n’ai pas été particulièrement convaincu par Maverick Viñales l’année passée. Pas plus qu’en 2022, ou qu’en 2021, ou qu’en 2020, ou qu’en 2019… années après années, « Top Gun » ne cesse de décevoir, et 2023 était peut-être la campagne de trop ; celle qui nous fait dire qu’il n’est pas un top pilote, et qu’il ne le sera jamais.

Pourtant, au vu des résultats, il y aurait de quoi se satisfaire ; il pointe à la 7e place du championnat, juste derrière le grand Aleix Espargaro, et a pris 28 % des points disponibles contre 24,4 % en 2022. La progression n’est pas exceptionnelle, mais elle est là. Et puis, il a aussi été plus près de la tête, avec trois deuxièmes places au Portugal, en Catalogne et en Indonésie. Et pourtant.

 

Parlons MotoGP Maverick Viñales

Bon, mais assez anecdotique. Photo : Michelin Motorsport

 

Déjà, sa position est bien payée ; derrière lui, il a deux pilotes qui ont marqué, en proportion, plus de points que lui, mais seulement, ils étaient blessés ; Luca Marini (30,2 % des points amassés sur le total de ce qu’il pouvait prendre), et Alex Marquez (28,7 %). Son juste rang se situerait donc, à peu près, au niveau de Fabio Quartararo.

Si l’on met de côté les chiffres, et qu’on se penche sur la piste, ça n’est pas beaucoup plus rassurant. Voici quelques points d’analyse qui vous permettront de comprendre facilement mon point de vue particulier quant à cet homme.

 

Pilote d’usine

 

Contrairement à Luca Marini et Alex Marquez, lui est pilote officiel, qui plus est sur une machine qui marche. Son job, c’est de gagner des courses. Et il n’a que sous-performé toute l’année durant. C’est triste à dire, mais deux de ses trois podiums sont des échecs. Au Portugal, il s’est fait battre à plate couture par Pecco Bagnaia, d’accord, rien à dire. Sa deuxième place est belle. Mais en Catalogne, par deux fois, il était très bien placé, et par deux fois, il s’est fait dépasser.

Je ne me rappelle pas voir Maverick défendre une position avec succès, ou aller chercher une place au forceps dans les derniers instants. Difficile d’attribuer cela à un manque de combativité, ou de Q.I course, mais c’est flagrant. Son coéquipier Aleix lui a fait la leçon le dimanche, alors que Pecco s’est joué de lui le samedi. Et puis, finalement, en Indonésie, où il n’a pas su attaquer un Bagnaia en feu. On lui pardonne, c’est arrivé à de meilleurs pilotes que lui.

Forcément, quand l’on regarde son statut de pilote d’usine Aprilia d’une part, disposant d’une très bonne machine, et ses performances de l’autre, on est en droit se poser des questions. Il faut dire qu’il a joué de malchance à certains moments – notamment la casse de chaîne dans le dernier tour à Jerez, mais globalement, même à Mandalika, jamais on ne le sentit en mesure de jouer la victoire. Au vu des ambitions de la firme de Noale, et des solutions trouvées, c’est juste trop peu.

 

Parlons MotoGP Maverick Viñales

Il fut aussi bon à Silverstone le samedi, avec cette deuxième place lors du Sprint… mais trop loin d’Alex Marquez sur l’un de ses circuits préférés. Photo : Michelin Motorsport

 

Aleix encore devant

 

Dans le box, il faisait face à l’un des plus grands pilotes de l’histoire moderne, à savoir, Aleix Espargaro. D’accord. Mais une fois de plus, il se fait battre par un Espargaro vieillissant (déjà la troisième fois après 2015 et 2022 si l’on exclut 2021, où il avait démarré en tant qu’officiel Yamaha), qui a été bien moins régulier qu’il y a deux ans. C’est dommage, car cela ruine la dynamique de l’entreprise italienne. Du moment où l’un baisse en régime – après tout, Aleix a déjà 34 ans, l’autre devrait prendre le relai pour toujours conserver une RS-GP aux avant-postes.

La différence de points est faible, mais pas celle des résultats bruts. Une pole chacun, certes, mais trois victoires pour Aleix en comptant les Sprints, contre aucune pour « Top Gun ». L’écart de deux points n’est donc pas représentatif, et on l’a encore vu en piste. A Barcelone, où l’Aprilia était quasi-imbattable, il n’a rien pu faire.

 

L’attitude, toujours l’attitude

 

Maverick donne toujours cette impression de faiblesse psychologique. Ce n’est sans doute pas vrai ; il est quand même champion du monde Moto3. Mais si l’on ajoute son langage corporel à son cruel manque d’incisivité en piste, c’est l’impression que ça donne. Il était très heureux après le Grand Prix d’Indonésie qu’il aurait dû gagner, alors que Fabio Quartararo, troisième, en voulait plus. La différence entre un vainqueur et un très bon pilote se trouve là. De même qu’après le Grand Prix de Catalogne, sa deuxième position semblait lui suffire. Je suis obligé de mentionner son abandon physique lors du Grand Prix de Thaïlande, en raison de la chaleur trop importante.

Je ne peux pas le juger, ça serait injuste. Mais je signale simplement que le seul abandon de ce type dans l’histoire récente est pour lui, et pas pour un autre. Il a d’ailleurs été critiqué par Raul Fernandez pour ce fait.

 

Conclusion

 

Je ne pense pas que sa saison soit mauvaise, mais juste, que les statistiques biaisent l’opinion que nous avons de lui. Il n’est pas aussi fort que ce que laisse penser son rang. Avec une MotoGP aussi performante, à son jeune âge – il n’a que 28 ans, il aurait dû faire mieux. J’ai peur qu’Aprilia, en conservant un Vinales constamment sous-performant, passe à côté de sa fenêtre de tir une fois Aleix Espargaro sur le déclin. A-t-il seulement l’étoffe d’un pilote d’usine ? Je pose simplement la question, en attendant qu’il y réponde. Est-il celui qui va faire passer Aprilia dans la dimension de Ducati ? Pour celle-ci, je crois en être sûr.

Concernant la note, je vais lui attribuer un 11/20. Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

 

J’ai du mal à espérer mieux pour 2024. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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