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Parlons MotoGP Álex Márquez

Ils n’ont pas chômé durant cette saison 2023. Pendant l’hiver, « Parlons MotoGP » va se pencher sur chacun des engagés de cet exercice, et dresser le bilan ; aujourd’hui, au tour d’Álex Márquez. A-t-il réussi ? A-t-il échoué ? Pouvait-on en attendre davantage ? L’heure est à l’analyse. Bien sûr, vous êtes invités à donner votre avis en commentaires, car celui-ci compte énormément. Hier, nous sommes revenus sur Fabio Quartararo, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Changement d’air

 

Que ça doit faire du bien. Enfin, Alex Marquez a pu s’exprimer librement au guidon d’une MotoGP, trois ans après avoir broyé du noir sur la Honda RC213V. Selon moi, il était celui qui jouait le plus gros la saison passée, et finalement, il ne s’en est pas trop mal sorti. Sa campagne, à défaut d’être tonitruante, était plus qu’honnête. Il est passé de de la 17e place au général à la 9e, en marquant 28,7 % des points disponibles contre 10 % en 2022. C’est fort, il faut le reconnaître.

Il a été un bon outsider, prêt à frapper le samedi comme le dimanche, et s’est illustré à trois reprises. Premièrement, en Argentine, avec cette pole réalisée sous la pluie. Il faut relativiser parce que la piste séchait. Exactement comme Aleix Espargaro à Jerez, il a été le dernier à boucler son tour et par conséquent, bénéficiait du meilleur asphalte possible. Ensuite, à Silverstone, avec cette victoire en Sprint, là encore dans des conditions délicates. Il a été très impressionnant, rien à dire. Puis, finalement, en Malaisie, à travers ce nouveau succès sur le format court. Idem, pas grand-chose à rajouter.

 

Parlons MotoGP Álex Márquez

With the big steppers. Photo : Michelin Motorsport

 

Globalement, le gros point fort de sa saison réside dans sa régularité dans la performance. Il a franchi la ligne d’arrivée hors du top 10 qu’une fois le dimanche seulement (11e à Misano), et restait une force majeure du peloton à chaque sortie. Il a été assez complet, peu importe les circuits et la météo.

Il a manqué trois courses en raison d’une blessure en Inde, et nul doute qu’il regrette amèrement de ne pas avoir pris le départ du Grand Prix du Japon sous la pluie torrentielle. Il est bien revenu et n’a pas été affecté par son absence. Pour dire qu’il découvrait la Desmosedici, c’est fort.

 

Mais…

 

Pourtant, je ne peux pas dire que je suis satisfait à 100 % par sa prestation, et je trouve le public assez clément avec ce pilote. D’accord, il est capable de grimper sur le podium (ce qu’il a fait par deux fois, en Argentine et en Malaisie), mais sa campagne est-elle vraiment digne de son potentiel ? J’ai toujours placé beaucoup d’espoir en Alex Marquez, car il a su s’imposer en Moto3 comme en Moto2 grâce à un sens de la victoire très développé. Il est attiré par les meilleures positions, autant touché par la détermination et la grinta que son frère. Mais doit-on se contenter d’une saison conclue en 8e position ? J’ai du mal avec cette idée. Si l’on se fie au talent, il devrait jouer avec le top 5, pas en dessous. Et c’est pour cette raison que je peine à me satisfaire d’un résultat comme celui-ci, même s’il n’est pas mauvais, loin de là. Cependant, quelques éléments négatifs sont à noter.

 

Parlons MotoGP Álex Márquez

Fun fact : il a toujours terminé devant son frère au classement général depuis qu’il est en MotoGP. Photo : Michelin Motorsport

 

D’abord, il a été assez dangereux toute l’année durant. Doté d’une bonne capacité de projection vers l’avant, il en a parfois abusé, comme au Mans. Dans le virage de la Chapelle, au départ, il nous a gratifié de l’une des pires erreurs d’appréciation de la saison. Plus généralement, son nom est beaucoup revenu dans la bouche d’autres pilotes, partout sur le globe.

Ensuite, il n’a jamais été en mesure de convertir de bonnes occasions le dimanche. En Argentine, il s’est fait annihiler par Marco Bezzecchi, dépassé par Pecco Bagnaia (avant sa chute) et finalement, par Johann Zarco. Pourtant, il est fort sous la pluie, comme il l’a déjà prouvé par le passé. Enfin, il avait très peu d’expérience sur la Ducati, on peut donc lui pardonner. Contraint à l’abandon à Silverstone, il était pourtant bien placé. Puis, finalement, il n’a pas pu rivaliser avec Enea Bastianini à Sepang. Quand on compare ses coups d’éclat à ceux de Fabio Di Giannantonio, qui est, pourtant, un pilote au potentiel bien moins élevé – sans lui faire offense, je trouve que l’écart est trop important.

Et puis, pour finir, les chutes. Alex Marquez est tombé 21 fois cette saison, soit le cinquième plus haut total en catégorie reine. Sans compter son absence, il n’a pas terminé la course dominicale à cinq reprises en 17 manches, dont un abandon mécanique en Grande-Bretagne. C’est assez important.

 

Conclusion

 

Je ne pense pas que sa saison soit ratée, et l’objectif principal est rempli ; se sauver, retrouver du poids sur la grille. Mais globalement, je ne trouve pas que sa campagne soit meilleure, au vu du contexte, que son année rookie sur la Honda d’usine en 2020. Je suis un peu déçu par Alex Marquez car j’ai toujours cru en son potentiel immense décelé plus tôt dans sa carrière. Hier, Fabio Quartararo avait eu 14/20 et je pense qu’il n’est pas loin de cette note ; je lui donne donc un bon 14,5 mais il est difficile d’aller chercher bien mieux.

Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

 

Nul doute qu’il sera plus fort en 2024. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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