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Cet épisode fait suite à la deuxième partie du récit, trouvable ici même.


À partir de 1969, plus aucun constructeur japonais ne s’engagera en 50cc, tant la limitation des coûts posait problème. Cette annonce choc permit à plein de constructeurs de se joindre à la fête, mais surtout à Derbi et Kreidler de se relancer. Ces derniers furent éclipsés par Suzuki et Honda pendant huit ans, mais leur tour vint enfin.

La firme allemande s’offre les services de Jan de Vries et Aalt Toersen, deux prodiges néerlandais. Côté Derbi , c’est un jeune Ángel Nieto qui devra composer en solo, peu aidé par d’autres talents. La saison tient toutes ses promesses et c’est l’espagnol qui s’en sort le mieux, pour un point devant Toersen.

Psychologiquement, c’est un coup dur pour Kreidler. Présents depuis le championnat d’Europe FIM en 1961, jamais la firme n’a réussi l’exploit de remporter le titre. En plus de cela, Nieto semble très fort pour son âge et pas prêt de lâcher sa couronne. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Toersen, vice champion du monde claque la porte et préfère monter une Jamathi l’année suivante. Il est remplacé tant bien que mal, mais rien ne pouvait éloigner Nieto de son deuxième titre. En remportant cinq des douze courses, il ne laisse que les miettes à ses rivaux.

En 1971, tout change. Une nouvelle pépite émerge. De Vries, auparavant dans l’ombre de son compatriote Toersen, réussit l’impensable en battant Nieto à la régulière. La saison fut âprement disputée et les deux hommes se partagèrent toutes les courses du championnats à l’exception du Grand Prix de Tchécoslovaquie, remporté par Barry Sheene sur Kreidler.

De Vries et Van Kessel, les deux fers de lance de l’écurie Kreidler. Le duo batave répondit parfaitement au couple Derbi/Nieto.

Dix ans après la toute première course du mondial, la maison mythique est enfin sacrée au bout de l’effort. De Vries devient le premier champion du monde néerlandais, rien que ça. Une saison pour l’histoire qui allait laisser place à une année encore plus folle.

On prend les mêmes et on recommence. Ángel Nieto, dans la forme de sa vie, est bien déterminé à reconquérir son titre de prédilection. Les deux hommes ne se lâchent pas d’une semelle. Nieto, en remportant le dernier Grand Prix de la saison sur le tracé de Montjuïc, porte son total de points à 69.

Il égale le total de de Vries. Ce genre de situation est rarissime, et l’on doit prendre le nombre de victoires pour déterminer le champion. Les deux recensent trois victoires chacun, et le même nombre de deuxièmes places. Face à une situation inédite, le FIM prit une décision radicale : compter le temps passé en piste des deux hommes, l’additionner et retenir le plus faible. Le total de l’espagnol s’élève à 2 h 27 min 26 s et 29 dixièmes, tandis que de Vries pointe à 2 h 27 min 47 s et 61 dixièmes.

Un dénouement invraisemblable qui rentre immédiatement dans l’histoire. Il s’agit du titre le plus serré depuis la création du championnat du monde de vitesse moto en 1949 jusqu’à nos jours. Jan de Vries, par le fait, perd un titre important. Pourtant, tout était loin d’être terminé… Mais ça sera pour demain. Rendez-vous demain pour la suite et fin de cette saga.

 

Photo de couverture : Lothar Spurzem 

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