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Après les nationales qui sont passées à 80 km/h il y a trois ans, les autoroutes pourraient elles être limitées à 110 km/h ? C’est en tout cas le souhait d’Anne Hidalgo, qui vient récemment de limiter les rues de Paris à 30 km/h. La candidate à la présidentielle sort du périphérique pour estimer qu’on roule trop vite sur les autoroutes françaises.

La maire de Paris fait de la défense de l’environnement l’un de ses thèmes de prédilection, et ne manque jamais une occasion de s’en prendre à l’automobile. En effet, les rues de Paris sont désormais limitées à la vitesse de 30 km/h. Une mesure qui s’ajoute à la suppression de 60 000 places de stationnement en surface, à l’augmentation sévère des tarifs de stationnement, et qui précède la semi-piétonnisation du centre de Paris, ainsi que la limitation de la vitesse sur le périphérique à 50 km/h, prévues à l’horizon 2024.

Invitée de la matinale de Jean-Jacques Bourdin, l’actuelle maire de Paris et candidate à la présidentielle pour le Parti socialiste a déclaré « Je suis personnellement pour la baisse de la vitesse ; 130 km/h, c’est beaucoup », avant d’ajouter « Je suis favorable, d’une façon générale, à ce qu’on baisse la vitesse, puisque vitesse égale accidents ».

Hélas, cette justification sécuritaire ne tient pas dans la mesure où l’autoroute est l’axe routier le plus sécuritaire. On n’y déplore en effet 8 % des accidents mortels, alors même que c’est là qu’on roule le plus vite.

« Les autoroutes sont à la fois le réseau routier où les vitesses pratiquées sont les plus élevées et celui où l’on dénombre le moins d’accidents, grâce aux infrastructures qui le composent. Cette déclaration est la preuve que la maire de Paris ne maîtrise absolument pas ses dossiers », rappelle Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’Automobilistes. Ajoutons qu’en abaissant la vitesse sur un tronçon payant, le risque est grand que le trafic se reporte en partie sur le réseau secondaire, où les accidents sont plus nombreux et seront de fait appelés à augmenter.

Sur autoroute, l’une des causes majeures d’un accident est la somnolence, qui ne dépend évidemment pas de la vitesse. L’insouciance, le non-respect des règles de conduite telles que la non-utilisation des clignotants et, ajoutons le fait de ne pas occuper la voie de droite pour y préférer celle du milieu. Des comportements classiques, qui suggèrent qu’un durcissement plus efficace des infractions peut être plus utile que l’abaissement des limitations de vitesse.

Une proposition qui risque de polariser l’opinion des Français sur la candidate, dans un pays où 74 % des actifs (soit 18,4 millions de personnes) utilisent un véhicule motorisé pour se rendre au travail. D’autant que si près de 2/3 des habitants des 40 villes de plus de 100 000 habitants sont favorables à la réduction de la place de l’automobile, 51 % des Français, eux, sont toujours opposés aux mesures anti-voitures dans leur ensemble, selon un sondage Ifop.