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Assez peu connu en début d’année, Pérolari s’est mis en lumière en terminant les 3 dernières courses du Championnat du Monde Supersport 2018 (Magny-Cours, Argentine, Qatar) aux 6e, 5e et 6e places, en finissant à Magny-Cours à 14 secondes du vainqueur, en Argentine à 9 et au Qatar à 6 secondes. Pour 2019, il continue sa progression au sein du GMT désormais plus soutenu par Yamaha, et avec Jules Cluzel comme coéquipier et chef de file.

Tu as commencé en motocross à 4 ans, puis à 13 ans Laurent Fellon (coach de Johann Zarco) t’a proposé d’essayer une moto de vitesse. Comment l’as-tu connu ? Et pourquoi as-tu changé de discipline ?

« J’ai croisé Laurent Fellon lors d’un entraînement de cross. Je m’étais fait mal en motocross. Je m’étais cassé le poignet. Alors que je reprenais doucement, Johann Zarco est venu s’entraîner en cross. Comme mon père connaissait Laurent depuis très longtemps, celui-ci m’a proposé d’essayer la vitesse pour voir si j’étais bon dans cette discipline.

« C’était une bonne idée pour reprendre doucement, parce que le cross c’est un peu brusque pour recommencer de suite. Du coup je suis allé essayer une 125 YZF à Eyguières… avec ma tenue de cross ! De suite j’ai roulé plutôt rapidement. Laurent et Johann m’ont dit que j’allais assez vite.

« Comme la vitesse m’a plu, j’ai continué et du coup j’ai arrêté le cross. Mon père m’a demandé ce que je préférais et je lui ai dit que franchement la vitesse me plaisait. Parce que le cross, tu es toujours dans la boue… J’aurais pu continuer en cross en gagnant des manches en Championnat du Monde et en Championnat d’Europe, mais ça revenait extrêmement cher. Alors qu’en vitesse Laurent voulait bien s’occuper de moi. »

Après avoir remporté en 2012 la Coupe Yamaha YZF-125, tu obtenais deux quatrièmes places entre 2013 et 2014 en Red Bull Rookies Cup, puis le titre de Champion d’Espagne RFME Open 600 en 2016. Tu terminais ensuite 4e en Aragon en CEV Moto2, et quel souvenir gardes-tu de ton équipe d’alors, TransFIORmers de Christian Boudinot ?

« Franchement, Christian Boudinot est quelqu’un d’adorable parce que c’est lui qui m’a permis d’arriver sur le devant de la scène. C’est grâce à lui que d’autres ont pu me repérer. Il m’a fourni sa moto gratuitement. Il a bien voulu m’aider, ce qui a été génial, et je l’en remercie. Sans lui Christophe Guyot ne m’aurait pas appelé, ni le Team 33 en endurance avec qui j’ai établi des records de piste en Superstock aux 24H Motos que j’ai toujours depuis. »

Tu as couru effectivement en endurance avec le Team 33 de Gilles Caballo, avec aussi la pole position au Bol d’Or en catégorie Superstock. Cette expérience a-t-elle été intéressante, formatrice ?

« Oui, cette expérience a été intéressante parce que c’était la première fois que je roulais en endurance. Ça m’a plu, mais je préfère quand même les courses de vitesse. L’endurance est intéressante, mais je suis jeune et en ce moment je suis plus attiré par les épreuves de vitesse parce que l’endurance est vraiment un sport d’équipe, alors qu’en vitesse je peux montrer ma fougue. »

… quitte à revenir plus tard à l’endurance dans quelques années ?

« Oui, c’est ça, parce que c’est bien l’endurance quand même. C’est complet. »

Tu es arrivé en mondial Supersport au sein du GMT94 cette année à Donington, la 6e des 12 courses. Comment cela s’est-il passé ?

« En fait je devais faire tout le Championnat d’Espagne CEV Moto2 avec Christian Boudinot. J’ai fait le début de saison à Estoril et à Valence. Ensuite j’ai disputé les 24H Motos puis je me suis retrouvé un peu à pieds. Je ne savais alors pas où aller. Il était hors de question que je mette de l’argent parce que je n’ai jamais amené d’argent pour rouler dans un team. Ça ne m’intéresse clairement pas.

« J’ai eu un coup de téléphone de Christophe Guyot. J’ai alors été tellement surpris que je lui ai fait répéter deux fois pour être sûr que c’était Christophe ! C’était surprenant, mais du coup il m’a fait découvrir le Championnat du Monde Supersport, en commençant par une période d’essais.

« Au fil de la saison, les résultats se sont améliorés parce que j’ai progressé à chaque course. Ça a plu à Christophe et je m’entends très bien avec son équipe parce qu’ils sont là pour gagner, ils sont là pour faire au mieux, et ça me plait vraiment. C’est une équipe de confiance. Ce sont des gens vraiment super qui m’aident à progresser. »

Le GMT94 faisait son retour en Supersport cette année et toi ton arrivée dans ce championnat à mi-saison. Pour l’année prochaine, c’est l’artillerie lourde avec un solide soutien de Yamaha et Jules Cluzel comme coéquipier. Comment envisages-tu la saison 2019 ?

« Déjà, commencer la saison 2019 comme j’ai fini celle de 2018, ce serait génial. Après, si j’arrive à faire des podiums ce sera fantastique pour moi. Avoir un coéquipier comme Jules Cluzel me motive pour me battre à l’avant parce qu’il a l’expérience et qu’il est super bon. En plus, des Français dans une équipe française, je ne peux pas rêver mieux. Je vais faire du mieux que je peux et prendre du plaisir, ça c’est sûr. Et toujours travailler pour être plus fort. »

« Corentin story », narrée par le GMT94

« Né le 13 avril 1998 à Bagnols-sur-Cèze, Corentin Perolari a débuté en motocross dès l’âge de 4 ans. Il s’inscrivit en compétition en 2010 et figura immédiatement parmi les meilleurs pilotes. Fin 2011 il clôtura le Championnat du Monde 85 cm3 en 5e position. Laurent Fellon (coach de Johann Zarco), proposa alors à Corentin d’essayer une moto de vitesse. C’est ainsi que Corentin commença sa carrière sur bitume.

« Dès sa première année de compétition en vitesse, Corentin Perolari remporta la Coupe Yamaha YZF-125. Il était ensuite sélectionné pour la Red Bull Rookies Cup, célèbre antichambre des Grand Prix. Il y obtiendra deux quatrièmes places entre 2013 et 2014. En 2016, Corentin Perolari obtiendra le titre de Champion d’Espagne RFME en catégorie 600 Open au guidon d’une Yamaha R6 portant le numéro … 94.

« En 2017 et début 2018, il s’attaquait au Championnat d’Europe Moto2, autre antichambre des Grand Prix, à bord d’une moto au système technique particulier, la TransFIORmers. Il réalisera plusieurs performances étonnantes dans cette catégorie, en plus d’une pole position au Bol d’Or en catégorie Superstock.

« Alors que le GMT94 est engagé en Championnat du Monde Supersport, Mike de Meglio, en manque de résultats, décide d’abandonner en pleine saison 2018. Christophe et Rémi Guyot choisissaient alors de faire appel au jeune Corentin Perolari. Après une progression constante, Corentin Perolari jouait aux avant-postes lors des trois dernières manches. A 20 ans, Corentin participera pour la première fois à l’intégralité du championnat du monde 2019 au guidon de la Yamaha R6 du GMT94. Il y retrouvera le numéro 94 de ses débuts et cher au GMT94, avec comme coéquipier Jules Cluzel ».

Palmarès :

2018

15e du Championnat du Monde Supersport. Participation à 7 courses sur 12.

Meilleur résultat : 5ème en Argentine.

2017

Championnat d’Europe Moto2 (châssis TransFIORmers).

Meilleur résultat : 4ème en Aragon.

2016

Champion d’Espagne 600 Open (Yamaha R6)

2014

Vainqueur à Nogaro en Championnat de France Moto3

2013 / 2014

Red Bull Rookies Cup

Meilleurs résultats : 4ème en Aragon / 4ème à Assen

2012

Vainqueur de la coupe Yamaha 125 YZF

Corentin Pérolari et Christophe Guyot

Photos © GMT94, Yamaha et Laurent Querite

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