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Profitant de la pause hivernale des pilotes et d’une actualité moins fournie, nous vous proposons une galerie des principales personnalités francophones du paddock qui, chacune, représente un des innombrables rouages indispensables au somptueux spectacle que sont les Grands Prix.

On entend souvent parler de l’armada espagnole ou des troupes italiennes, mais vous allez découvrir que la colonie francophone, plutôt nombreuse et très unie, n’a pas à rougir de la comparaison.

Dans la lumière ou plus dans l’ombre, prolixe ou plus discret, chacun de ces hommes nous a partagé avec plaisir son univers et son actualité, avec toujours la même passion comme dénominateur commun.

Peu à peu, vous pourrez donc ainsi un peu mieux savoir qui sont, et ce que vivent aujourd’hui, par exemple Claude Michy, Piero Taramasso, Hervé Poncharal, Éric Mahé, Nicolas Goubert, Bernard Ansiau, Guy Coulon, Christophe Bourguignon, Florian Ferracci, Christophe Léonce, Marc van der Straten, Miodrag Kotur, Alain Bronec, Jacques Hutteau, Michel Turco, David Dumain, Michaël Rivoire, et bien d’autres.

Cette longue série d’interviews sera tout d’abord diffusée sur le site officiel MotoGP.com dans une version peaufinée, avant d’être accessibles ici dans leur version brute.

Ainsi, au moment où reprendront les Grands Prix, vous serez presque incollable sur la partie francophone d’un paddock particulièrement cosmopolite…


Claude Michy, organisateur du Grand Prix de France

Quelle est votre année de naissance ?

« Il y a très longtemps : 1949 ! Une très bonne année, puisque c’est celle de la création du championnat du monde. »

Comment le jeune Claude Michy a attrapé la passion des sports mécaniques ?

« J’ai fait des courses de ski puis j’ai fait des courses de voitures monoplaces en Formule Renault. Je n’ai pas fait de motos mais le hasard a fait que j’ai eu l’opportunité de travailler sur l’organisation de courses de moto, puis sur le Dakar où j’ai d’ailleurs connu Carmelo Ezpeleta quand le Dakar est passé à Barcelone. »

Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?

« En France, il y a eu cet arrêt des Grands Prix en 1993 et je suis donc allé discuter pour voir ce qui se passait. Il y avait un certain nombre de gens qui étaient candidats pour organiser le Grand Prix de France mais il a choisi de partir avec moi, alors que je n’avais ni circuit ni rien. Ça fait maintenant 26 ans ! »

Durant tout ce parcours, quels ont été les moments les plus difficiles ?

« Il n’y a pas de notion de difficulté particulière. La difficulté est celle qu’il y a dans toute gestion d’entreprise. Là, c’était de trouver un circuit, mais j’ai toujours eu la confiance de Carmelo et j’ai un respect total pour lui et pour ce qu’il a fait pour la moto, pour le MotoGP, et pour moi-même. Je pense que cela fait oublier toutes les éventuelles petites difficultés. Il m’a toujours soutenu pour que cela continue. »

A l’inverse, y a-t-il eu des moments particulièrement forts qui vous ont tiré des larmes de joie ?

« Je pense que pour un Français, les bons souvenirs sont les victoires de Di Meglio, de Louis Rossi, d’entendre la Marseillaise en France, mais aussi la deuxième place de Johann (Zarco). Les performances des pilotes français apportent encore plus d’émotion à ce qui peut se passer. La performance est un élément multiplicateur de l’émotion. »

Pouvez-vous dresser un bilan de cette saison 2019 ?

« Je pense que le premier bilan, au niveau sportif, c’est que personne ne pouvait imaginer ce qui s’est passé cette année : l’arrêt de Lorenzo, que Johann quitte KTM et que Quartararo enquille les pole ! Tout le monde avait dit que ce serait une année normale où rien ne se passerait, que les contrat étaient figés, etc., et finalement ça bouillonne de partout. Je pense que ça, c’est un élément important de la vie du sport, avec tous ses côtés imprévus et parfois improbables. C’est ce qui en fait le charme ! »

« Au niveau du Grand Prix de France, on a la chance d’être dans des projets et des actions qui fonctionnent, mais il ne faut pas se relâcher en pensant que tout va bien. Il faut toujours continuer d’essayer de satisfaire le public et de satisfaire les gens qui nous font confiance, comme Dorna avec qui on est en contrat jusqu’en 2026. Tous ces éléments là rentrent en ligne de compte et la performance ne doit pas être que sur la piste : elle doit également être chez les organisateurs. »

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?

« Aujourd’hui, il n’y a plus de place de tribune à vendre, donc ça veut dire qu’il y a de l’intérêt. On essaie de travailler au mieux pour régler tous les points négatifs qui existent, parce qu’il y en a. On sait que malgré tout ça, on ne va peut-être pas arriver à satisfaire tout le monde, mais c’est un vrai sujet : un organisateur se doit de penser à son public et aux sacrifices que certains ont faits pour venir, et de les mettre dans les meilleures conditions pour vivre au mieux le week-end. C’est ça qui est important. Après, ceux qui font le spectacle, ce sont les pilotes, donc on va les respecter et les remercier pour tout ce qu’ils font et pour la disponibilité qu’ils ont, malgré leur emploi du temps très serré sur le Grand Prix, en étant présent sur la Fan Zone et toutes ces choses-là. »

Quel est votre moyen de déplacement au quotidien ?

« J’ai un scooter à Paris et un scooter à Clermont-Ferrand. Je ne roule pas en moto car je n’ai pas le permis, mais mon métier, ce n’est pas de faire de la moto, c’est d’organiser : chacun son job ! (rires) »

 


Dans la même série, retrouvez l’interview d’Hervé Poncharal