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Andy Verdoïa ne fait pas encore vraiment les gros titres des journaux mais le Niçois qui n’a pas encore 20 ans montre depuis son plus jeune âge une détermination à toute épreuve qui pourrait bien lui permettre d’atteindre son objectif de courir un jour en Grand Prix…

Pour cela, l’actuel coéquipier de Jules Cluzel au sein du GMT94 n’a pas hésité à s’expatrier très jeune en Espagne, puis plus tard en Italie, afin de se forger une expérience qui comprend également une saison complète en championnat du monde 300 et une première année en mondial Supersport marquée par une première victoire.

Le pilote Yamaha nous explique son parcours quelque peu atypique…

Andy Verdoïa : « J’ai voulu débuter la moto à l’âge de quatre ans et demi en voyant les courses que mes parents regardaient à la télévision. J’ai toujours été hyperactif mais c’était le seul moment où j’étais un peu calme et je tenais en place (rires). J’ai donc commencé sur un PW, et ensuite, à l’âge de huit ans, j’ai fait mon premier championnat de France en 50 cc. J’ai pu faire tout le championnat, et en même temps, le championnat d’Espagne en parallèle. Ensuite, j’ai fait toutes les catégories en Espagne en 70cc, 80cc, champion d’Espagne en Moto4… »

Tu te déplaçais à chaque fois où tu habitais là-bas ?
« J’allais en Espagne au début, jusqu’à mes 13 ans, puis j’ai demandé à mes parents si je pouvais aller vivre en Espagne. J’ai donc été habiter à Valence car il y a une école de pilotage dans laquelle je pouvais m’entraîner correctement. Je suis donc resté là-bas à temps complet pendant deux ans pour faire la pré-Moto3 puis le Championnat du monde Junior en Moto3. Ensuite, malheureusement, j’ai dû revenir car la personne chez qui j’habitais ne pouvait plus occuper de moi. Je me suis donc retrouvé à pied mais grâce à Éric de Seynes j’ai pu faire trois wildcards en championnat du monde 300. J’avais 15 ans mais ça c’est plutôt pas mal passé. L’année d’après, à travers le bLU cRU, j’ai été sélectionné pour faire le championnat du monde 300 : j’ai fini quatrième, premier bLU cRU et premier Yamaha. C’était donc plutôt une bonne saison et c’est ça qui a conduit à monter en 600. Là, ça a été assez compliqué car ce n’est pas du tout le même pilotage et je n’avais que 17 ans. Avec Éric de Seynes, on a donc décidé de passer en Italie pour faire le championnat national qui avait un niveau très élevé et des pneus Pirelli comme en championnat du monde. Malgré quelques petits pépins qui n’auraient pas dû se produire, j’ai terminé sixième du championnat et j’ai eu la chance de faire une wild card en mondial à Magny-Cours avec le GMT94. Ça s’est plutôt bien passé et, avec Christophe Guyot, on a décidé de faire aussi la course à Barcelone. Malheureusement, ça c’est fini très rapidement et avec quelques fractures, car un pilote s’est retrouvé sans frein à la course 1 et m’a percuté à 200 km/h. Du coup, je n’ai pas pu faire la troisième wild card prévue à Jerez, mais en 2022 je fais la saison complète avec le GMT94 de Christophe Guyot. »

Peux-tu dresser un premier bilan du début de saison ?
« Le règlement ne nous aide pas et ce n’est pas la saison la plus facile. Du coup, on se donne au maximum, que ce soit le team ou moi. On est constamment handicapé avec cette histoire de poids, puisque les pilotes légers doivent mettre du lest sur la moto, et au niveau réglages, pilotage et usure de pneu, ça change tout. On est très handicapé face aux motos de cylindrée supérieure mais on va voir comment se passe le reste de la saison. Ce qui est sûr, c’est que les résultats du début de saison n’ont pas été ceux qu’on espérait, que ce soit pour le team ou les pilotes. Mais on travaille dur pour y arriver (rires). »

Il n’y a quand même que des Yamaha qui gagnent…
« Bien sûr. En ce moment, c’est Dominique Aegerter. Il pèse presque 10 kg de plus que nous, et encore, parce qu’on a pris du poids exprès pour justement essayer de pallier à ce problème. Mais à un moment, on a des gabarits qui sont faits comme ça et on ne peut pas prendre 10 kilos d’une saison à l’autre : ce n’est pas possible et ce n’est pas à mon avis un gabarit naturel de pilote de faire 70 kg. Si on les fait, c’est comme ça, mais en général un pilote pèse entre 60 et 65 kilos, pas plus. Les pilotes ont donc des motos plus légères que nous, et on se retrouve avec une moto qui pèse aussi lourd qu’une Superbike, mais pas avec la même puissance. Les pilotes lourds peuvent beaucoup jouer avec leur corps dans toutes les phases de pilotage, alors que pour nous le poids est davantage concentrée sur la moto. Du coup, ils se servent du poids, comme par exemple en accélération où ils mettent tout leur poids en arrière et ont moins d’usure de pneu et plus de grip. »

Comment vois-tu le futur ?
« On va déjà se concentrer sur les courses à venir, parce qu’il faut améliorer tout cela. J’espère que le règlement nous aidera, mais en tout cas on se donne à fond. L’important, c’est de ne pas lâcher et de rester fort mentalement.
Ensuite, pourquoi pas passer en Moto2, et on en a parlé avec Éric de Seynes, d’autant que maintenant Yamaha y a une équipe, mais il faut d’abord faire des résultats en Supersport. Donc on se concentre sur le championnat, course par course. »

On sait que tes relations avec Éric de Seynes sont très bonnes : Sais-tu ce qui l’a séduit en toi ?
« Honnêtement, je ne sais pas. On a toujours eu une entente exceptionnelle depuis le début mais cela n’a jamais été explicité. C’est super qu’une personne comme Éric de Seynes puisse aider un jeune pilote comme moi et c’est vraiment grâce à lui, et grâce à mes parents, que je suis là où j’en suis. Maintenant, il a pris la relève et il m’aide au maximum pour que je puisse arriver à mon objectif qui est d’aller du côté du MotoGP. Mais pour le moment, on est sur le Supersport et l’important est d’y faire des résultats, donc je le remercie énormément de m’avoir permis d’arriver là où j’en suis. »

Depuis cette interview, Andy Verdoïa a obtenu son meilleur résultat de la saison avec une place de huitième à Donington Park.

 

Crédit photos : GMT94/WJ/Gee Bee Images

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