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Il avait fait un temps magnifique à Jerez pour les deux journées d’essais de la semaine dernière, tout comme à Portimão ce dimanche. Par contre la météo basculait ce lundi matin et il faisait très froid en Algarve. Le pire était toutefois un vent très violent qui obligeait les organisateurs à retarder le début d’une heure, à 10h, soit 11h heure française.

Le BMW Motorrad WorldSBK Team en profitait pour faire sa présentation en live streaming sur les réseaux sociaux, d’une manière extrêmement modeste en comparaison de Petronas qui présentait son équipe de Grand Prix un peu avant à l’autre bout du monde. Sur le plan sportif, le temps à battre dans un premier temps était le 1’42.195 réalisé par Johnny Rea la veille, avec comme objectif ultérieur, avec un pneu qualif, le record des essais réalisé en 1’40.705 par Eugene Laverty sur Aprilia RSV4 RF l’an dernier.

En début de séance, les Superbikes tournaient en 1’44 / 1’45 quand soudain le vent se calmait et Toprak Razgatlioglu, décidément en forme le matin comme hier, réalisait un impressionnant 1’42.894 dès son deuxième tour après être sorti de son stand. L’équipe Kawasaki s’habituait elle aussi à la nouvelle ZX-10RR. Selon Marcel Duinker, le chef d’équipe de Leon Haslam, « Nous avons apporté quelques modifications mineures à la moto, mais l’essentiel du travail a été effectué par Leon, qui s’est adapté à la moto et en a amélioré les performances. Je suis sûr qu’il y a plus à venir ».

Leon Haslam sait où il peut améliorer : « En gros, je suis trop rapide en entrant, puis sur l’angle, dans les virages, ce qui signifie que j’ai un trop grand angle d’inclinaison pour pouvoir ouvrir les gaz. Ensuite, la moto n’accélère pas. Si vous regardez ma durée d’ouverture de l’accélérateur, je devrais être plus rapide que quiconque de plus d’une seconde, mais le fait que j’en demande trop avec un trop grand angle d’inclinaison ne permet pas à la moto d’accélérer, j’ai donc dû me calmer un peu. Lorsque vous conduisez de cette façon, vous êtes beaucoup plus en sécurité. Vous ne demandez pas trop au pneu avant et ne poussez pas l’avant. Je savais que c’était ce qu’il fallait, mais ce n’est pas aussi simple que cela. Dans certains virages, mon style est meilleur, mais dans la plupart des virages je perds beaucoup en demandant à ce que l’accélérateur en fasse trop, trop tôt, avec trop d’angle. Il s’agit de comprendre où pousser et où ne pas pousser. »

Selon Johnny Rea, « Faire une simulation de course n’était pas une priorité pour moi, il s’agissait plus de confirmer certains éléments et de passer à autre chose. Vous avez en quelque sorte une base de référence sur laquelle chacun se situe, bien que nous appliquions tous des stratégies différentes. Travailler pour une usine est très difficile car lorsque vous prenez une mauvaise décision concernant un composant de châssis important ou une direction de conception du moteur, cela dure toute la saison. Nous devons donc être très clairs et nous vérifions beaucoup les choix. C’est bien de partager la piste avec d’autres gars. Il n’y a pas de faux sentiment de sécurité parce que vous savez en quelque sorte où vous vous trouvez ».

Du côté de Yamaha, Cortese était satisfait à Portimão. « C’était la première fois que je roulais avec la Superbike sur cette piste et c’était quelque chose de complètement différent après quatre jours à Jerez ». Le membre de l’équipe Giansanti Racing pointait à 1.6 seconde sur sa Yamaha derrière le meilleur temps du Champion du Monde Jonathan Rea (Kawasaki), qui a distancé Alex Lowes (Pata Yamaha) à la deuxième place, de 0.4. « Nous sommes bien partis, je suis satisfait et il nous reste encore beaucoup à faire » a ajouté le Champion du Monde Supersport, qui était pointé 0.8 derrière son coéquipier Marco Melandri. « Nous avons beaucoup essayé parce que Portimão est très spécial et ne peut être comparé à Jerez. J’ai porté plus d’attention à mes sensations qu’à mes temps au tour. »

Chez Ducati, on restait serein : « Nous ne regardons même pas le classement, les temps sont notre dernière préoccupation » expliquait en souriant Serafino Foti, Directeur sportif de Ducati. « Nous faisons une bonne pré-saison, nous recueillons beaucoup de données et d’indications qui seront utiles pour trouver une configuration de base et comprendre quels sont les domaines de notre Panigale V4R sur lesquels nous devrons travailler le plus. Les vraies valeurs vont émerger en Australie. Quand ça comptera, nous sommes convaincus que nous serons là ».

Pour Alvaro Bautista, « Nous nous concentrons toujours sur la position de conduite et la configuration de base en général. Nous avons essayé des modifications qui me plaisaient et nous avons fait plus d’évaluations à Portimão, une piste que je ne connaissais pas, donc ça a été très intéressant ».

Chez BMW, l’évènement du jour était la présentation de l’équipe avec Markus Reiterberger et Tom Sykes, gérée par le Shaun Muir Racing (ex-Milwaukee Aprilia en 2018). Entre 2009 et 2013, BMW a remporté un total de 12 victoires, 41 podiums et 12 tours les plus rapides en course en Championnat du monde Superbike. Marco Melandri a pris la troisième place en 2012 comme meilleur classement du constructeur allemand en Championnat du monde. Le 20 octobre 2013, l’Italien a conquis le podium final de BMW avec la deuxième place de la première course à Jerez. Depuis 2014, BMW n’est plus représentée par l’usine en Championnat du monde Superbike. Grâce à la nouvelle coopération avec Shaun Muir Racing (SMR), BMW renforce de manière significative son engagement pour l’avenir. Pour le moment, un contrat a été signé jusqu’à la fin de 2021.

A l’heure du déjeuner, Alex Lowes tournait en 1’42.584, soit un peu moins vite que le 1’42.195 de Rea établi la veille. Puis Lowes améliorait en 1’41.814, suivi par Rea en 1’42.094, Haslam en 1’42.256, Van der Mark en 1’42.488 Bautista en 1’42.631 et Sykes en 1’42.718.

Résultats du deuxième jour à la mi-journée :

Chronos de référence en Superbike :

Record des essais : 1’40.705 par Eugene Laverty (Aprilia RSV4 RF) en 2018

Record du tour : 1’42.385 par Marco Melandri (Ducati Panigale R) en 2018

En Supersport, Jules Cluzel avait été le plus rapide ce dimanche en 1’45.694 sur sa Yamaha du GMT94. Lui et ses adversaires avaient pour cibles le record du tour établi il y a 9 ans en 1’45.180 par Michele Pirro sur une Honda Ten Kate CBR600RR en 2010, et pourquoi pas le record des essais réalisé en 1’44.554 par Jules Cluzel sur MV Agusta F3 675 en 2015. Dans la froidure matinale, Christophe Guyot envisageait l’avenir avec une saine ambition : « L’objectif, c’est clairement le titre avec Jules. Il vise la première place du Championnat et mon but est de l’aider dans sa quête du titre mondial. L’autre objectif de l’équipe est d’amener Corentin sur les podiums. Je pense que pour nos deux pilotes, ces objectifs sont réalistes ».

Mais les adversaires de qualité ne manquaient pas, comme chez Puccetti Kawasaki

Lucas Mahias qui la veille avait tourné en 1’45.711, se rapprochant à 0.017 de Jules: « J’utilise encore l’ancien modèle de ZX-6R » (Ndlr : Le modèle 2019 est une 636 cm3 / 67 x 45,1 mm, donc non homologable) précisait Lucas. « Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise. La moto est aboutie et le boulot c’est à moi de le faire pour l’instant. Il n’y a pas à retourner la moto dans tous les sens, je pense qu’au fur et à mesure des années, ils ont déjà fait ça ».

Ce lundi matin, Lucas établissait un très bon chrono de référence en 1’45.803, alors que les essais venaient à peine de commencer. Ce n’était que 0.109 moins vite que le meilleur temps dominical de Cluzel. Jules répliquait en fin de matinée en 1’45.316, donc environ trois dixièmes plus vite que son meilleur temps du dimanche. Raffaele de Rosa était troisième en 1’46.162 devant Corentin Perolari en 1’46.280, alors que Jules Danilo continuait sa découverte de la Honda et des Pirelli  (il n’avait pas roulé à Jerez) en 1’47.892.

Chronos de référence en Supersport :

Record des essais : 1’44.554 par Jules Cluzel (MV Agusta F3 675) en 2015

Record du tour : 1’45.180 par Michele Pirro (Honda Ten Kate CBR600RR) en 2010

Vidéo : WSBK à Portimao en 2018

Photos © BMW Motorrad WorldSBK Team, Pata Yamaha WorldSBK, Kawasaki Puccetti Racing

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