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Grand Prix

Le nouveau format d’un Grand Prix en MotoGP veut amener encore plus de spectacle sur la piste avec la Course Sprint mais aussi rapprocher les pilotes du public, avec des événements dédiés à l’optimisation de cette proximité. Au sens propre comme au figuré – puisque la démarche est obligatoire sous peine de sanction financière – cette ouverture est une contrainte que Johann Zarco a été le seul jusqu’à présent à parfaitement expliquer. Dorna dit ici s’inspirer de la Formule 1, où les mêmes pilotes sont de vrais VIP de la catégorie pendant la compétition. Mais même là, il y a des limites qui semblent avoir été atteintes au Grand Prix de Miami du week-end écoulé…

Pour comprendre les enjeux de ce débat, il faut rappeler l’évaluation de Johann Zarco sur la partie du nouveau format dédié à la proximité avec les fans : « je dis que nous ne pouvons pas signer d’autographes 15 minutes avant les essais samedi matin ». Et il explique à nouveau pourquoi : « nous devons bien nous préparer pour pouvoir rester concentrés plus tard sur la moto. Ce n’est qu’alors que nous pourrons maîtriser la journée à un niveau constamment élevé ».

Il ajoute : « alors que le niveau en MotoGP ne cesse de monter, nous devons nous préparer de mieux en mieux aux contraintes et prendre encore plus soin de notre corps. Il faut donc y réfléchir à deux fois pour faire le spectacle. Nous le faisons sur la moto, mais à côté, nous avons besoin de temps pour nous concentrer. Alors nous imposer quelque chose comme ça 15 minutes avant de monter sur la moto, c’est peut-être la raison pour laquelle il y a plus de stress, plus d’accidents, plus de blessures et moins de pilotes sur la piste ».

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« Je comprends que nous sommes dans l’industrie du divertissement, et ça me va si on fait quelque chose qui sert le sport en Grand Prix »

Une lassitude sur le sujet qui est apparue pour la première fois au grand jour en Formule 1 lors du Grand Prix de Miami dont le préliminaire a été une présentation des pilotes inédite et en grande pompe. Au son d’un orchestre à cordes composé par Will.i.am, LL Cool J a présenté chaque pilote faisant une entrée dans une mise en scène qui n’a pas déçu les inconditionnels du show à l’américaine. Mais pour les premiers intéressés qui allaient ensuite rejoindre leur bolide pour faire la course, c’était peut-être un peu trop.

Sur Speedweek, on lit ainsi le sentiment du pilote Mercedes George Russell qui a fini quatrième cette course remportée par l’incontournable Max Verstappen dominant son équiper Perez et l’inusable Fernando Alonso : « c’était un sujet brûlant parmi nous lors du briefing des pilotes. Nous savions dans quoi nous nous embarquions, mais je suppose que c’est la façon de faire des États-Unis. Je suis ouvert à de nouvelles choses, mais je n’en ai pas besoin. Je suis ici pour courir, je ne suis pas ici pour un spectacle. C’est mon point de vue personnel, mais ce n’est pas mon truc. Mais je suppose que je n’ai pas le choix ».

Puis il précise : « ce n’était pas qu’une distraction parce que nous sommes restés là sous le soleil de plomb pendant une demi-heure. Je ne connais aucun autre sport où un athlète doit traverser quelque chose comme ça avec les caméras sur son visage juste avant l’action ». Sur ce point, l’Anglais devrait peut-être appeler le Français de chez Pramac Ducati… « Bien sûr, je comprends que nous sommes dans l’industrie du divertissement. Et ça me va si on fait quelque chose qui sert le sport. Mais honnêtement, je ne veux pas voir ça à chaque week-end de GP. J’entends dire que c’est comme ça que ça devrait être dans les futures grandes courses ».

« En ce qui me concerne, la courte cérémonie avec l’hymne national me suffit, je pense que c’est agréable et c’est aussi un signe de respect pour le pays dans lequel nous sommes. Mais tout ce remue-ménage à ce sujet, j’ai des sentiments vraiment mitigés » termine-t-il. Une dernière remarque qui devrait être prise en compte par Dorna qui dit vouloir s’inspirer du meilleur de la Formule 1 pour booster son MotoGP. Sur ce coup-là, on a peut-être vu le pire à Miami.

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