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Au cours d’une saison bien difficile avec une KTM en Moto2 face aux Kalex, Marco Bezzecchi a pu faire étalage de nouveau ce weekend de son talent sur un circuit qu’il apprécie particulièrement et qui lui a souvent été favorable.

Lors de son premier Grand Prix du Japon à Motegi en Moto3 en 2017, le jeune Italien s’octroyait la troisième marche du podium avec une Mahindra de l’équipe CIP d’Alain Bronec, derrière Romano Fenati sur Honda Snipers et Niccolò Antonelli sur KTM Ajo. C’était de très loin son meilleur résultat de l’année, le seul dans le top 10.

L’année dernière, toujours en Moto3 mais cette fois sur une KTM de l’équipe Redox PruestelGP, il remportait la victoire au Japon, comme il l’avait fait précédemment en Argentine et en Autriche. Il terminait troisième du Championnat et premier pilote KTM.

Il est donc passé cette année en Moto2, au sein de l’équipe varoise Red Bull KTM Tech 3. La situation était nettement moins favorable, et ce n’est pas un hasard s’il n’y a qu’une KTM (celle de Brad Binder) dont le top 10 au Championnat. Marco terminait au mieux dixième à Assen et en Thaïlande, ne parvenant à occuper que la 21e place du classement provisoire en arrivant à Motegi… où il retrouvait le sourire. Voyons avec Florian Chiffoleau, son chef d’équipe chez Tech 3, comment s’est passé ce weekend.

Florian, le vendredi Marco s’est classé 17e de la première journée, mais à seulement 0.743 du meilleur temps d’Álex Márquez. Marco et toi étiez-vous satisfaits ?

« Oui, nous étions satisfaits parce que l’écart par rapport au meilleur chrono était relativement faible. Donc pour nous c’était positif pour un premier jour, sachant que lors de la première séance d’essais libres nous n’avons pu faire que quelques tours parce que nous avons eu un problème technique. Notre performance sur l’ensemble de la journée était donc satisfaisante par rapport à celles de nos concurrents. »

Samedi, troisième de la Q1, puis huitième de la Q2, c’était votre deuxième meilleure qualification de l’année après Brno (sixième). Être le meilleur pilote KTM – et le seul dans les 12 premiers – vous a-t-il donné confiance ?

« Oui, tout à fait, ça nous a donné confiance grâce au potentiel de Marco. Sous la pluie, on sait qu’il est très fort et il l’a encore montré lors de ces qualifications, même si on espérait un petit peu mieux parce qu’on savait qu’il pouvait faire un petit peu mieux sur le mouillé. Mais c’était déjà une très belle position et ça aurait certainement été un peu plus dur de se qualifier mieux, donc on pouvait se satisfaire de ça. »

Avant la course, Marco pensait-il pouvoir réaliser son meilleur résultat de l’année jusqu’à présent, c’est-à-dire mieux que dixième comme à Assen et en Thaïlande ?

« Oui, parce qu’il était plutôt confiant et d’ailleurs quand il s’est arrêté pendant la course, il a dit que la moto fonctionnait très bien. Il n’y avait pour lui pas de points négatifs sur la moto, donc il était vraiment très satisfait. »

« Avant de partir, il était très confiant. Donc son abandon a été vraiment dommage car il espérait garder sa position, ou l’améliorer un peu pour viser éventuellement un top 7. Ça aurait été possible, mais malheureusement ce sont des choses qui peuvent arriver. »

« Il faut garder le côté positif parce qu’on a bien travaillé ce weekend et que Marco a montré un bon potentiel. »

Comment s’est déroulée la course ?

« Il a essayé de défendre sa position au départ. Il est resté ensuite un moment en dixième position, puis il a effectué quelques dépassements sur Lecuona, Schrötter, Navarro et Chantra*. Ça s’est très bien passé. Il a réussi à prendre le rythme petit à petit. »

*Bezzecchi pointait en septième position à la fin du quatrième tour.

« Mais malheureusement au treizième tour dans le Virage 3 il est tombé malade et il a dû tirer tout droit. Après ça, toutes les chances étaient perdues de faire un bon résultat. »

Que lui est-il arrivé ?

« Quand il a bu de l’eau de son camel back, il a eu comme une sorte de grosse bulle d’air, une sorte de rot, et du coup il a régurgité. Ça lui a bloqué la respiration et c’est pour ça qu’il a été obligé d’aller tout droit et qu’il n’a pas pu repartir aussitôt. »

Marco va rouler la saison prochaine pour le Sky Racing Team VR46. Comment se présente 2020 pour toi ?

« 2020 sera complètement différent pour moi car à la fin de la saison je vais arrêter la compétition MotoGP. Je vais changer de métier. C’est ma douzième saison compétition, en comptant les deux ans que j’ai faits en Superbike avant les Grands Prix. »

« Je désire changer parce que c’est vraiment un tournant dans ma vie. Je pense que j’ai beaucoup donné dans la compétition ! Je préfère m’arrêter en conservant ma passion pour ce métier, avant de perdre ma motivation. C’est pour ça que j’arrête à la fin de l’année. »

« J’aurais effectivement préféré finir avec une meilleure place au Championnat, mais malgré tout c’est intéressant parce qu’on voit pendant l’année une progression, et c’est ça qui est le plus important. »

Quelle sera ta nouvelle activité ?

« Pour le moment, je n’ai pas encore trouvé l’entreprise où je vais travailler. Mais ce sera dans l’industrie, d’une manière générale, probablement dans l’automobile ou l’aviation. Je cherche un projet qui me motive pour le futur. »

Photos © Red Bull KTM Tech 3

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