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En 30 ans de présence dans le paddock des Grands Prix, on en accumule des anecdotes. Il y a des moments de joie, des instants difficiles et il y a aussi des passages insolites. Pour les vivre, il faut des pilotes au caractère particulier, capables de les provoquer. Dans son antre, Hervé Poncharal avoue qu’il en a connu deux, et qu’ils ont même été équipiers. La preuve… 

Hervé Poncharal nous donne un aperçu de l’histoire de Tech3 Racing, qui célèbre la saison numéro 30 du Championnat du monde de compétition en 2020. Après avoir rappelé les débuts, regretté un des pires moments avec le décès du pilote japonais Nobuyuki Wakai, il s’attarde cette fois sur les épisodes les plus rafraîchissants de son parcours et de celui de ses troupes : « je connais quelques bons et mauvais moments, il est vraiment difficile de choisir les plus drôles » commence le Français qui, cependant, trouve sa sélection : « je ne connais pas LE moment le plus drôle, mais je peux vous dire quelque chose sur les gars avec lesquels je me suis le plus amusé. Un moment précis est difficile à dire, parce que vous ne voulez pas parler de quelque chose qui n’est pas 100 % professionnel. Mais clairement, si je pense aux pilotes avec lesquels je me suis le plus amusé et aux moments les plus fous à partager, je dirais Colin Edwards. »

« Colin est un gars vraiment drôle et un gars vraiment fou. Il n’a pas peur et il n’est pas politiquement correct, donc nous avons eu beaucoup de moments incroyablement drôles avec Colin, que j’ai adoré ! L’autre, et ils ont été coéquipiers pendant un an, est Cal Crutchlow. Cal est aussi très fou et n’a pas peur de faire des blagues incroyables, même si elles ne sont pas politiquement correctes. Avec ces deux gars, nous avons partagé des moments incroyables dans la catégorie MotoGP. »

« Ce que j’aime chez eux, c’est qu’ils sont très professionnels, ils étaient des pilotes de haut niveau, mais ils ont une sorte de distance par rapport à certaines choses politiques et ils peuvent être réels. Parfois, pendant les interviews ou les débriefings, nous rions beaucoup. Les ingénieurs japonais, à l’époque de Yamaha sont très sérieux dans leur travail et parfois pendant le débriefing, c’était tout simplement incroyable avec ces deux-là. »

Le cas John Kocinski qui parlait de poissons et voyait des ours…

« Si nous remontons dans le temps, je dirais aussi qu’avec John Kocinski en 1993 sur la Lucky Strike Suzuki nous avons vécu de grands moments. Lorsque John revenait au box et faisait son débriefing avec une partie de notre équipe et les ingénieurs japonais, il disait parfois « Il y a des poissons sur la piste« . On ouvre les yeux et on se demande de quoi il parle, mais c’était sa façon de nous expliquer que la piste est glissante.

Ou bien « Il y a un ours à la fourche« , un ours ! Cela signifie que la fourche avant ne fonctionne pas correctement ou « Dans le troisième virage, j’ai vu Dieu« , ce qui signifie « J’ai eu un moment très effrayant et j’ai cru que j’allais mourir ». Il avait des expressions incroyables, mais quand il parlait, il était très sérieux, alors nous n’osions pas rire et puis, ce qui me faisait beaucoup rire, mais intérieurement bien sûr, c’était le visage des ingénieurs japonais, qui étaient complètement choqués. John était un grand nom et ils voulaient lui montrer du respect, alors ils disaient toujours « Ah, ok, des poissons sur la piste. Ours à la fourche avant, ok ». Quand on allait déjeuner après le débriefing par exemple, on riait beaucoup. » Le Français termine : « de toute façon, les gars avec qui on a le plus ri sont Colin et Cal. C’étaient de vrais acteurs. »

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