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Avant de se lancer dans l’endurance, David, né le 20 avril 1980 à Sant Fruitós de Bages près de Barcelone, a disputé 50 Grands Prix en 250 cm3, 50 courses en mondial Superbike, 32 en mondial Supersport et 3 GP en 2005 sur une Yamaha MotoGP de l’équipe Tech 3.

Il passait en 2003 à l’endurance avec le GMT 94, avec déjà une victoire aux 24 Heures d’Oschersleben. Puis il gagnait les 24 H du Mans (2005) et le Bol d’Or (2007) et devenait Champion du Monde d’endurance (2004) aux côtés de William Costes, de Sébastien Gimbert et de Christophe Guyot. Il remportait de nouveau le Championnat du Monde d’endurance aux côtés de Mathieu Ginès et Kenny Foray avec le team GMT94 en 2014. Il finissait en 2017 1er des 24 Heures du Mans et des 8 Heures d’Oschersleben avec Mike di Meglio et Niccolo Canepa. Le Catalan remportait ainsi son troisième titre mondial à l’issue de la saison 2016-2017 avec son coéquipier italien sur la R1 du GMT.

Checa passait ensuite lors du dernier Bol d’Or (2018) au sein du team SRC Kawasaki, avec qui il s’élançait depuis la pole position en compagnie de Randy de Puniet et Jérémy Guarnoni. Cette équipe est actuellement cinquième au classement provisoire du Championnat, à 11 points du leader F.C.C. TSR Honda France.

David, quelle est la différence d’atmosphère entre le GMT de Christophe Guyot, pour qui tu as roulé si longtemps, et le SRC Kawasaki de Gilles Stafler chez qui tu arrives ?

« C’est assez difficile à exprimer pour le moment parce que je suis resté seize ans avec Christophe et Yamaha, alors que je viens de rentrer chez Gilles et Kawasaki. Du coup, je peux dire que ça s’est très bien passé avec Christophe, il a tout donné pour moi, il a tout fait pendant seize ans. On a fait beaucoup de choses avec les mécanos, de la Superbike, du Supersport, et j’ai même eu la chance de courir en MotoGP les Grand Prix d’Italie au Mugello, de Catalogne à Barcelone et des Pays-Bas à Assen en 2005 sur Yamaha Tech3.

« Maintenant je viens d’arriver chez Gilles, avec Kawasaki. Ils sont top. Ils m’ont super bien accueilli, les mécanos sont incroyables. Tout le monde est parfait, mais je n’ai disputé qu’une seule course avec eux. On peut difficilement juger sur une unique épreuve. Ils ont tout fait pour que je me sente bien sur la moto.

« Mes coéquipiers Jérémy Guarnoni et Randy de Puniet m’ont aussi beaucoup aidé pour m’adapter le mieux possible à la moto et à l’équipe, et du coup ça s’est vu en piste où on a été en tête du Bol d’Or pendant vingt-et-une heures. Puis on a rétrogradé parce qu’on a eu un petit problème, mais ça c’est l’endurance. On a montré qu’on était performants.

« On ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable, mais ces deux équipes sont familiales. Elles comportent chacune de nombreux bénévoles. L’équipe de Gilles est un peu similaire à celle de Christophe. Ce sont des passionnés et c’est là où j’ai envie d’être. »

Quels sont les différences essentielles entre la Kawasaki en Pirelli et la Yamaha en Dunlop?

« La réponse est difficile car chez Yamaha j’ai roulé sur tous les modèles. Même chez Kawa, j’ai commencé sur l’ancien et maintenant je pilote le nouveau. De l’ancien au nouveau, ça change énormément.

« Il est sûr que les Dunlop ont moins de grip que les Pirelli, par contre ils sont plus constants au niveau de la longévité. Les Pirelli ont plus de grip, et même quand la moto n’est pas très bien réglée, c’est plus facile à rouler. Par contre après cinq ou six tours ils descendent un peu au niveau du grip. Donc il faut gérer l’usure des pneus, et ne pas rouler super vite tout le temps. Il faut rouler constant.

« En passant d’un manufacturier à l’autre, il faut changer de style de pilotage. Avec les Dunlop, tu peux rester sur l’angle longtemps, il y a beaucoup de grip sur l’angle. En fait il faut gérer parce que ce n’est pas comparable. En endurance, j’ai roulé avec des Dunlop, des Pirelli, des Michelin et même des Bridgestone. Il a été très difficile pour moi de m’adapter, surtout en changeant d’équipe. La façon de travailler n’est pas la même. Tout change. Pour moi, le plus compliqué, c’était ça.

« Nous les pilotes professionnels on est payés pour ça, et donc du coup tu es obligé de rouler vite quel que soit le matériel disponible. Gérer la façon de faire et les stratégies avec Gilles est compliqué pour moi car avec Christophe ce n’était pas pareil. C’est difficile. »

Vous avez été roulé récemment sur le circuit Ricardo Tormo avec Jérémy Guarnoni et  Erwan Nigon. Qu’as-tu pensé de la nouvelle ZX-10RR 2019 ?

« J’avais déjà eu la chance de rouler avec auparavant au Castellet. J’ai trouvé qu’au niveau frein moteur, c’était beaucoup mieux. Il y a avait également plus de couple, et du coup même quand tu ratais un petit peu un virage, tu arrivais à en sortir. Mais le gros avantage était surtout le frein moteur.

« Après on a été rouler à Valencia, et il y avait plus de puissance en bas. Il va falloir qu’on travaille sur l’électronique, ce qui est normal, mais on n’a pas encore le boîtier 2019. C’était donc beaucoup une reprise de contact pour Erwan, Jérémy et moi après un certain temps sans rouler.

« Ça s’est bien passé. On a bien travaillé. On attend avec impatience les 16 et 17 février où on roulera de nouveau à Valencia. On disposera alors de la nouvelle électronique 2019 et ça nous permettra alors d’évaluer plus justement les performances de la moto. »

La deuxième partie de l’interview de David paraîtra ce lundi.

Et félicitations à David et à Madame pour la naissance de leur enfant en début de semaine.

Vidéo : “Winter tests at Nogaro” avec Niccolò Canepa et Mike Di Meglio (mars 2018 / merci au GMT94)

Photos © SRC Kawasaki et Kawasaki-Racing