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Après une victoire largement méritée au Bol d’Or, le Suzuki Endurance Racing Team avait une belle avance sur ses trois principaux adversaires (Honda, Yamaha, Kawasaki), tous éliminés dans le Var en un seul accident.

Il allait donc falloir aux hommes de Damien Saulnier la jouer fine en Malaisie pour conserver le leadership et si possible accroître leur avantage. Ce fut fait de fort belle manière, sur un circuit et dans des circonstances qui n’étaient pas idéaux pour la Suzuki et son équipement. Gregg Black, coéquipier d’Étienne Masson et de Vincent Philippe à Sepang, revient pour nous sur cette nouvelle épreuve asiatique.

Gregg, comment s’est passée la découverte du circuit et les premiers réglages de la moto (18e du « private testing ») ?

« Ça a été une découverte de la piste pour Étienne et moi, car Vincent connaissait un tout petit peu car il y avait roulé dans les années 2000. On a pu les jours précédents faire le tour du circuit à pieds, pour voir un peu l’infrastructure et les virages. On a aussi fait quelques tours en scooter, donc on connaissait le tracé. »

« La découverte de la piste s’est plutôt bien déroulée. C’est une belle piste pour la moto, grande, avec de beaux virages, assez facile à retenir mais assez difficile pour être rapide dessus. »

« On a effectivement terminé 18e des tests parce qu’il s’est mis à pleuvoir une bonne partie de la journée. On savait qu’on valait quand même mieux que ça. On a pu dégrossir un peu la moto, découvrir nos points forts et nos points faibles afin de pouvoir travailler dessus pendant la journée. »

« Ensuite il a beaucoup plu, des séances ont été annulées et nous avons donc pris du retard car nous avions beaucoup de choses à essayer pour la course. »

La onzième place des essais qualificatifs vous privait de la Superpole « Top 10 ». Étiez-vous inquiet de votre temps d’ensemble de 2’07.442, par rapport par exemple au 2’05.146 de la FCC TSR Honda France, deuxième des qualifications, mais première des équipages permanents ?

« Oui, bien sûr, on savait avant d’arriver à Sepang que ce serait un peu une « Suzuka 8H replica », même si certaines usines n’étaient pas là, que ce soit Honda ou Kawasaki. »

« A Suzuka on se situe entre la dixième et la quinzième place en qualification – puisque les équipes d’usine sont devant et qu’elles ont un avantage – et donc on savait qu’à Sepang on aurait le même souci. Sauf qu’à Sepang il y avait moins d’équipes d’usine. Avec notre package moto-pneus, c’était plus difficile pour nous sur des circuits hors Europe. »

« Notre objectif était d’accrocher un top 10. Je pense qu’on aurait pu le faire. On a été un peu déçus de cette onzième place, parce qu’on aurait pu obtenir une cinquième, sixième ou septième place. Mais avec le retard qu’on a pris le premier jour, on savait que ça allait être délicat. L’objectif était donc simple : se concentrer pour la course. »

Comment s’est déroulée la course ? Comment avez-vous réussi à terminer cinquièmes des 8H dans ces circonstances météos exceptionnelles ?

« On savait qu’on serait dans une position délicate lors de cette épreuve. Sur le sec, on pensait pouvoir finir septième, donc cinquième ça aurait été vraiment bien. Pour nous, vu la difficulté de la course là-bas, une cinquième place vaut presque un podium. »

« Quand on a vu les conditions humides s’inviter, on a pensé qu’on pourrait faire mieux. On avait vu aux essais que les différences étaient plus grandes sous la pluie que sur le sec. Donc la course s’annonçait très compliquée. »

« Ce fut effectivement difficile et il a fallu utiliser au mieux l’expérience collective des pilotes, donc rester sur ses roues, ne pas commettre d’erreurs, et avoir son propre rythme pour marquer le maximum de points possibles. »

« C’est ce qu’on a réussi à faire, c’est-à-dire rester constants et réguliers pendant toute la course, rapides dans les stands, sans perdre de temps et surtout ne pas faire d’erreurs. Même si on n’était pas, et de loin, les plus rapides en piste, on a su faire parler notre expérience. »

C’est clair ! Vous avez désormais une belle avance à trois courses de la fin. Vous sentez-vous confiant dans l’équipe ?

« Nous avons effectivement une avance considérable sur certaines équipes. Mais pas sur d’autres, comme la BMW officielle qui a fait deux belles courses. Les autres sont plus loin, dont la FCC TSR qui reste pour moi la favorite du Championnat, mais là du coup c’est devenu très compliqué pour eux. »

« Et il ne faut pas oublier la YART qui dominait cette course-là, après avoir déjà auparavant dominé le Bol d’Or. Ils n’ont malheureusement pas pu terminer à cause de la chute, mais ils étaient les plus rapides. Ils devraient aller vite au Mans, en Allemagne et à Suzuka. Ça veut dire que s’ils ne commettent pas d’erreurs, ils sont bien placés pour gagner le Championnat. »

« Nous on sait qu’on a une avance confortable, mais on doit quand même assurer. Et puis on est moins défavorisés sur les circuits européens. Donc déjà on peut viser un podium voire une victoire aux 24 Heures du Mans. »

L’adieu de Vincent Philippe pour sa dernière course a-t-il été émouvant ?

« Le plus émouvant pour moi a été le Bol d’Or parce qu’on l’a gagné ensemble. On a eu des moments émouvants à Sepang avant la course parce que le Team a fait des t-shirts spéciaux pour lui. C’est toujours un moment particulier parce que c’est un grand de l’endurance, il fait partie des meubles. Quand un tel pilote s’en va, c’est forcément émouvant. »

Vidéo : Le tour d’adieu de Vincent Philippe en Malaisie le 15 décembre

Photos © Suzuki Racing

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