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Chez Aprilia, il n’est pas simple de vivre un projet MotoGP qui laisse dubitatif jusqu’au grand groupe Piaggio dont la marque fait partie. Du coup, les moyens sont donnés aux compte-gouttes, ce qui, au niveau de cette compétition ne peut qu’apporter des déceptions. Pire, à côté de la RS-GP se développe une RC16 de chez KTM qui a toute une usine derrière elle. Et cela se voit avec le nombre de nouveautés qu’elle présente pratiquement à chaque sortie. Pour enfoncer le clou, son fer de lance est un Pol Espargaró qui est le frère cadet d’Aleix, premier pilote de la machine italienne. Un rapprochement familial qui exacerbe les déceptions et les tensions. Son patron Massimo Rivola n’en disconvient pas…

La vie d’Aprilia en Grand Prix n’est pas un long fleuve tranquille. Comme si ses difficultés à avoir les moyens de Piaggio pour développer sa RS-GP ne suffisaient pas, voilà qu’elle se trouve malgré elle dans une affaire de dopage avec son pilote recruté avec de grands espoirs Andrea Iannone. Cette affaire trouvera bientôt son issue, mais à toute fin utile, les hommes de Noale échafaudent un plan B au cas où il faudrait remplacer leur compatriote au débotté.

Ceci, c’est pour le côté R H. Pour le développement et les moyens, il faut aussi se battre. Depuis que le constructeur fait face à KTM dans la compétition MotoGP, il termine derrière lui au championnat, ce qui est synonyme de dernière place parmi les six marques en lice. Une situation qui agace au plus au point un Aleix Espargaró sans qui la RS-GP n’aurait aucun résultat honorable. Et pour cause : sur la moto autrichienne, il y a son frère cadet Pol.

Massimo Rivola comprend cette frustration et l’expose ainsi : « quand je regarde nos performances, on n’est pas trop loin. Par rapport à KTM, nous sommes assez compétitifs », a déclaré le directeur de course d’Aprilia dans une interview avec ‘Motorsport-Total.com’. « Peut-être que certains circuits leur conviennent mieux, d’autres mieux pour nous. Nous manquons certainement encore beaucoup sur les meilleures équipes, et il y a un grand écart avec elles. »

Admettons… Mais KTM semble tester plus qu’Aprilia. L’impression est-elle fausse ? « KTM n’a pas vraiment testé plus que nous, mais a peut-être essayé plus de nouvelles pièces, plus de nouvelles choses, c’est même certain. Je les ai vus tester la moto 2020 à Misano, et Pol a également piloté une autre moto hybride » admet Rivola.

L’Italien ajoute en toute franchise : « si j’étais dans les chaussures Aleix et que je voyais mon frère tester tant de choses différentes alors que je ne peux travailler que sur l’électronique et quelques détails, je serais aussi un peu nerveux. » On rappellera que la machine 2020 n’était pas encore disponible pour Aleix Espargaró lors des derniers essais d’intersaison.

Une situation qui a provoqué le mécontentement de l’Espagnol. Le directeur de course d’Aprilia, Rivola, est bien conscient de la situation difficile. « En fait, je pense que nous devrions utiliser un peu plus l’équipe test. Je suis d’accord. Ce sera difficile au début de l’année prochaine car il n’y a pas encore de nouvelle moto », dit-il.

Mais Rivola promet une amélioration : « pendant la saison, je m’attends à ce que nous utilisions l’équipe de test assez souvent. Plus que cette année. » Une mission dévolue à Bradley Smith. « Bradley fait du bon travail. C’est un gars sympa et un bon pilote », a déclaré le directeur de course, saluant le travail du Britannique.

Il devrait également disputer certaines courses en 2020. « Nous avons déjà prévu des wildcards », révèle Rivola. « Elles doivent encore être officiellement approuvés. Mais au moins quatre ou cinq sont prévues. Bien sûr, j’aimerais avoir plus de motos sur la piste. Ce serait un bel objectif. » Mais la perspective d’un team satellite relève, pour le moment, de la pure science-fiction chez Aprilia

 

 

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