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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…


Johann Zarco : « La bonne chose aujourd’hui, c’est que nous avons eu une session sur le sec et une session sur le mouillé. Cela faisait longtemps que je n’avais pas roulé sur le mouillé, je pense depuis l’Argentine en début de saison. Et nous savions depuis l’année dernière que la piste pouvait être très glissante puisque nous avons vu des chutes très effrayantes. Donc j’ai pris mon temps et cela a été utile, car pas à pas je me sentais toujours mieux et mes chronos étaient plus rapides. Puis, quand nous nous sommes arrêtés pour améliorer la moto, nous avons eu une forte pluie et il n’était plus possible d’améliorer. Mais je pense que nous pouvons être bien sur le mouillé. C’est juste que Marc a été incroyable, comme d’habitude, puisqu’il a été très rapide en seulement 7 tours. Mais s’il pleut demain samedi, il y a une bonne opportunité à prendre pour faire une bonne qualification et essayer de partir de la première ligne dimanche.

Et sur le sec, nous pouvons sentir que le pneu n’est pas le même que celui de l’année dernière. Nous connaissons maintenant bien notre moto, et celle-ci fonctionnait bien l’année dernière alors qu’elle n’a pas bien marché ce matin. Donc nous devons travailler mais il est difficile de toujours trouver ce que nous devons améliorer car nous sommes au maximum de ce que nous faisons. J’étais donc un peu déçu de ne pas être aussi rapide que l’année dernière, mais je crois au travail que nous pouvons faire sur le sec. Je ressens beaucoup de choses sur cette piste et je crois au travail que nous pouvons faire sur les tout petits détails. J’ai dit beaucoup de petites choses à mon ingénieur datas pour être prêt pour le sec. Pour le moment, c’est bien d’être en 9e position car au moins nous sommes en Q2, mais 9 dixièmes sur Dovi sur ce petit circuit, c’est trop !».

En quoi le pneu est-il différent de l’année dernière ?

« Nous avons perdu de l’adhérence sur les flancs, ce qui permet ce feeling de constance durant la course. Nous savions cela mais c’est encore plus important ici, car comme Michelin le dit, il y a moins d’adhérence sur les flancs pour ce circuit car ils ne pensent pas que c’est nécessaire. Mais pour les Yamaha, c’est nécessaire ».

Cela a-t-il été compliqué de rouler sous la pluie ?

« Oui. Avec la grosse pluie, la ligne droite était compliquée. Quand j’ai commencé, même si nous avions la cartographie pour la pluie, il y avait trop de puissance. J’étais en 5e et je patinais tout le temps. Je devais être à mi-gaz pour faire la ligne droite. Après l’avoir changé, cela a immédiatement été mieux, mais ici aussi, votre moto doit immédiatement bien fonctionner. Car je patinais et j’étais à 272 km/h ! Dovi est 20 km/h plus rapide, ce qui veut dire qu’il ne patine pas et qu’il est en sécurité à cette vitesse. Mais en FP2, il pleuvait vraiment beaucoup au début et nous avons attendu. Puis, nous avons pu bien piloter car il n’y avait pas trop d’eau. Puis il y a eu une forte pluie à nouveau et vous avez pu voir Valentino qui glissait tout du long du virage 1 au virage 3, puis du virage 3 au virage 4. C’était une journée très spéciale et nous pouvons attendre un peu. Au moins lors des freinages, nous avons la sécurité, comparé à l’année dernière, alors que quelque chose n’allait pas sur la piste l’année dernière. Cette année, nous sommes bien avec les Michelin, mais également avec les Dunlop en Moto2, personne n’a chuté en ligne droite ».

Tu es donc grosso modo content de ta première journée ?

« Il y a un côté positif à être la première Yamaha, et surtout à être 9e, parce que en cas de pluie demain, passer directement Q2 est un avantage. Ensuite, c’est un circuit que j’aime beaucoup : dès que je pars dessus, j’ai presque le sourire dans le casque. Il y a une adrénaline sur ce circuit qui est génial. Mais je ne peux pas suivre les autres pilotes plus rapides, et ça, ça me met les boules. Je suis donc un peu déçu de ça, car même quand tu aimes la piste, on n’est pas prêts d’entrée. Et malheureusement, on n’a pas le temps de faire beaucoup de tours pour fignoler un peu tout ».

Tu expliquais en anglais que ce qui te manque, c’est de l’adhérence sur l’angle ?

« Je ne sais pas ce qui me manque. On dirait que ça peut être ça, mais après ça engendre plein d’autres problèmes. C’est ce qu’on a perdu et je pense que c’est ce qui perturbe le plus notre moto ».

Comment le perçois-tu sur ta moto ?

« Et bien, dès que je penche, la moto commence à glisser. Et donc, ça ne permet pas de bien passer dans le virage et ça ne permet pas de bien placer la moto pour repartir. On sait qu’avec 270 chevaux, si tu ne places pas bien la moto, tu ne repars plus ».

Tu as dit ça aussi au Sachsenring : c’est quelque chose qui t’a handicapé plusieurs fois cette saison. Tu as l’impression d’avoir isolé le problème ?

« Oui. À Brno, on l’a beaucoup mieux isolé et on a senti qu’on pouvait progresser . Et là, on change de piste et on a l’impression de recommencer le travail à zéro. C’est frustrant parce que le temps passe vite ».

Tu dis que c’est une direction qu’a pris Michelin et qui ne correspond pas à ce dont la Yamaha a besoin ?

« Oui. Ça permet d’avoir un peu plus de constance sur les pneus et on peut avoir un pneu dur, médium ou soft qui va toujours faire la course. Donc on a de la constance, mais il faut de la performance ».

Est-ce bon pour le moral de savoir que les 2 Yamaha officielles ont connu ce même problème et que tu n’es pas tout seul dans cette situation ?

« Oui. Mais je n’aime pas regarder ça pour me remonter le moral. Moi, c’est voir mon nom parmi les premiers qui me remonte le moral. C’est tout ! »

Rossi disait hier qu’il n’avait rien trouvé de positif lors du test à Brno concernant la motricité. Tu en penses quoi ?

« Là, je donne raison à Vale, parce que le comportement des pneus nous oblige à changer des choses, et là, on reste figé sur ce qui fonctionnait avant et qui ne fonctionne plus maintenant. Ils sont quand même 2e au championnat, mais, il y a un mais ! ».

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Classement Grand Prix d’Autriche Red Bull Ring MotoGP FP1 : 

Crédit classement : MotoGP.com

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