Gulf 12 Hours 2022 : L’équipe de Valentino Rossi monte sur le podium !

Le contexte : 
Malgré une situation sanitaire toujours très compliquée en Europe, d’où viennent la majorité des équipes, les organisateurs ont réussi à réunir 15 voitures pour la 10e édition des Gulf 12 Hours qui retrouve pour l’occasion un circuit de Yas Marina modifié à trois endroits afin de favoriser les dépassements. La piste a ainsi été raccourcie de 273 mètres pour un total de 5,28 kilomètres.

Saif Al Noaimi, directeur général adjoint d’Abu Dhabi Motorsports Management: “L’objectif principal des changements est d’augmenter les dépassements et de permettre aux pilotes de rester proches les uns des autres. Cela permet plus de courses au coude à coude, avec plus de changements de position sur la piste au lieu de se produire dans la voie des stands. C’est l’objectif et nous sommes convaincus que nous l’avons atteint.”

La première section de la modification de la piste est l’épingle nord, en supprimant la chicane et en en faisant un virage plus large. Les anciens virages 5 à 7 sont désormais unifiés dans le nouveau virage 5, qui est plus rapide qu’avant et, par conséquent, offre de plus grandes opportunités de dépassement.
La deuxième partie du changement est la configuration sud, où les anciens virages 12-15 deviennent le nouveau virage 9. Un freinage plus léger au virage 9 dans un virage circulaire légèrement incliné amènera les pilotes à un freinage plus fort au virage 11 avec une autre opportunité de dépassement. De nombreux virages à 90 degrés ont été éliminés au profit d’une seule courbe suffisamment large pour permettre différentes trajectoires de course.
La troisième partie de la mise à niveau du circuit se situe autour de la section W Hotel, où les anciens virages 17-20 deviennent les nouveaux et plus rapides virages 12-15. Les virages à 90 degrés ont été ouverts pour permettre aux voitures de se déplacer plus rapidement et de rester proches les unes des autres.

Le raccourcissement de la piste réduit désormais le nombre de virages de 21 à 16.

Tous les pilotes, le personnel des équipes et le personnel de l’événement ont effectué un test PCR mais Valentino Rossi, pilote de la Ferrari 488 GT3 n°46, s’isole actuellement légalement chez lui, après avoir été en contact étroit avec un cas positif. Il est remplacé par David Fumanelli dans la Ferrari 488 GT3 de l’équipe Kessel Racing en catégorie ProAm aux côtés de Luca Marini et Alessio Salucci.

Les essais:

L’Audi R8 LMS GT3 #99 d’Attempto Racing s’est montrée la plus rapide après les deux séances d’essais libres. Auteur d’un chrono en 1’51”736s aux mains de Dries Vanthoor (Audi R8 LMS#99 Attempto Racing), elle a précédé la Mercedes-AMG GT3 #1 2 Seas Motorsport de Martin Kodric et la Ferrari 488 GT3 #46 VR46 de David Fumanelli, troisième au général et en tête de la catégorie ProAm.

Lors des essais qualificatifs, avec une grille composée à la moyenne des temps des trois pilotes qui disposaient seulement de 15 minutes de piste chacun, la stratégie a joué un rôle important. Les trois tours rapides de Dries Vanthoor ont été supprimés pour dépassement des limites de la piste, et lorsqu’un drapeau rouge est apparu à moins de deux minutes de la fin de la session, sa chance d’établir un tour chrono enregistré avait disparu, laissant l’Audi R8 en bas de la feuille de temps. A l’inverse, la Mercedes-AMG GT3 #1 de l’équipe 2 Seas Motorsport décrochait la pole position sans que son fer de lance, Ben Barnicoat, ait besoin de forcer son talent et faire mieux que le troisième temps de sa session.

Ben Barnicoat, Mercedes-AMG GT3 2 Seas Motorsport : ” La voiture a été rapide toute la semaine. Personnellement j’ai l’impression d’avoir laissé un peu sur la table. C’est une nouvelle voiture pour moi et Martin [Kodric] a été super fort tout le week-end et Isa [Al Khalifa] a fait un excellent travail. Je suis un peu déçu de ne pas avoir obtenu la pole dans ma séance. Nous étions la voiture la plus forte, et c’est pourquoi nous sommes en pole position.”

Derrière les vainqueurs de l’édition 2020, on trouvait la Mercedes-AMG GT3 Pro de l’équipe Sun Energy 1 by SPS Automotive Performance (Kenny Habul – Mikael Grenier – Maro Engel), la Ferrari 488 GT3 #51 AF Corse (Alessandro Cozzi – Giorgio Sernagiotto – Edward Cheever III) puis la Ferrari 488 GT3 #46 VR46 du trio David Fumanelli – Luca Marini – Alessio Salucci.

Suite à une protestation de l’équipe Attempto Racing, le tour le plus rapide réalisé par Dries Vanthoor lors de la première séance de qualification a été rétabli. Cela a fait passer l’Audi de la 11e  à la 8e position sur la grille…

La course 1 :

L’équipe 2 Seas Motorsport a réalisé un doublé sans faute dans la première partie des 10e Gulf 12 Hours sur le circuit de Yas Marina à Abu Dhabi. Les polemen Isa Al Khalifa – Ben Barnicoat – Martin Kodrić ont franchi le drapeau à damier avec une avance confortable malgré une interruption de course et un arrêt tardif aux stands pour remplacer un pneu crevé sur la Mercedes-AMG  #1 GT3 Pro, devant la voiture sœur Mercedes-AMG #66 de catégorie ProAm pilotée par Ian Loggie – Morgan Tillbrook – Casper Stevenson.

L’Audi R8 LMS GT3 #99 d’Attempto Racing pilotée par Dries Vanthoor – Alex Aka – Murod Sultanov, qui s’était avérée la plus rapide lors des essais libres, a connu bien des péripéties. Déjà pénalisée par les officiels de la course plus tôt dans le week-end pour violation des limites de la piste, elle devait partir de la huitième place sur la grille mais a été contrainte de partir de la voie des stands pour être sortie trop tard de son garage. La voiture a ensuite souffert d’une crevaison en début de course, puis a reçu une nouvelle pénalité de Drive-through pour franchissement des limites de la piste. Pour couronner le tout, elle a été contrainte de rentrer au stand avec un disque de frein arrière droit cassé, et a été encore retardée car des pièces clés de la roue ont été temporairement égarées sur l’asphalte des stands.

A l’inverse, on a assisté à une bataille de chiffonnier pour la 3e place entre les Pro-Am entre les Ferrai #51 d’Alessandro Cozzi – Giorgio Sernagiotto – Edward Cheever III, et #46 de David Fumanelli – Luca Marini – Alessio Salucci, et la Mercedes-AMG #88 de Valentin Pierburg – Dominik Baumann – Christoph Lenz. Au final, après avoir longtemps occupé la 3e puis la 4e position, la Ferrari bleue et jaune de la VR46 termine 5e de cette première partie.

Course 2 :

De façon logique pour une unique course coupée en deux, les pilotes formaient la grille de la deuxième partie de course en fonction du résultat de la première. Le départ lancé était donné au crépuscule pour une nouvelle tranche de 6 heures et engendrait un premier tour très animé non seulement par l’Audi qui jouait les trouble-fêtes dans le peloton malgré ses 58 tours de retard, mais aussi par la Ferrai VR46 pilotée par Uccio qui s’emparait de la 4e position, à seulement un tour des deux leaders. Une position qu’elle occupait au premier ravitaillement.

Luca Marini reprenait la volant en P6 après un ravitaillement comprenant un changement de pneus et de pilote, mais récupérait la 4e place une fois tous les passages en pit-lane terminés. La bataille était toutefois acharnée avec la Ferrari #51 d’Alessandro Cozzi – Giorgio Sernagiotto – Edward Cheever III, qui avait raté son envol mais détrônait de la 4e position le frère de Valentino Rossi après une heure et demie dans la course 2.

Toutefois, un peu avant la mi-course, la Ferrari #51 écopait d’un Drive Through pour être sortie des limites de la piste. David Fumanelli récupérait donc la 4e position, derrière les trois Mercedes-AMG.

Coup de théâtre à un peu plus de deux heures de l’arrivée quand la Mercedes #66, qui occupait jusque là la 2e position du général et la 1e en Pro-Am, était contrainte de rentrer dans son box pour une longue intervention. La Ferrari #46 récupérait ainsi la 3e position

David Fumanelli: “J’ai remplacé le Big One à la dernière minute. Je me suis senti très bien dans ce groupe. Uccio et Luca sont des coéquipiers fantastiques, ils apportent une ambiance incroyable dans l’équipe, ils sont très drôles et très humbles. Je suis très impressionné par eux, et en particulier par Uccio qui est un pur amateur et qui fait un travail fantastique. Comme je l’ai dit avant, Valentino est mon idole en compétition depuis que je suis un gamin, donc c’est fou et si on m’avait dit que j’allais être dans une voiture de la VR46 il y a 15 ans, j’aurais dit que vous étiez fou ! C’est génial ! Bien sûr, nous sommes super tristes de ne pas l’avoir avec nous car ce n’est pas seulement une légende, il est super rapide dans une voiture également donc je suis sûr qu’il se serait aussi battu pour une top position. On va essayer d’obtenir un très bon résultat pour lui aussi. On croise les doigts…”   

Une heure avant le drapeau à damiers, le classement n’avait pas changé et la voiture de la VR46 conservait un tour d’avance sur la Mercedes #66 et la Ferrari #51. David Fumanelli faisait le dernier relais après un ravitaillement éclair. Les dernières minutes ont toutefois été éprouvantes pour les hommes du Docteur, la Mercedes #66 n’ayant plus que deux virages de retard à 20 minutes de l’arrivée…

Tournant en 1’53, David Fumanelli parvenait toutefois à maintenir cette écart jusqu’au drapeau à damiers.

La Mercedes-AMG #1 de l’équipe 2 Seas Motorsport, une des trois voitures en GT3 Pro avec Isa Al Khalifa – Ben Barnicoat – Martin Kodrić, remporte donc l’épreuve devant la Mercedes-AMG #88 du team Sun Energy 1 by SPS Automotive Performance pilotée par Valentin Pierburg – Dominik Baumann – Christoph Lenz, première en Pro-Am.

Vient ensuite la Ferrari 488 GT3 n°46 de l’équipe VR46/Kessel Racing, pilotée par David Fumanelli, Luca Marini et Alessio Salucci, 3e au général et 2e en Pro-Am.

Valentino Rossi doit avoir des regrets… y compris en voyant un Uccio surexcité sur le podium.