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Invité à cette conférence de presse post-qualification du Grand Prix du Japon pour y avoir obtenu la pole position, Johann Zarco a répondu avec un mélange d’émotion et d’humour aux questions des journalistes, en présence de Danilo Petrucci, Marc Márquez, Takaaki Nakagami et Nicolo Bulega.

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses propos, en intégralité et sans aucune déformation journalistique.


Johann Zarco : « C’est un week-end complètement sur le mouillé et c’était prévu. J’ai beaucoup amélioré entre la FP1 et la FP3, et j’ai obtenu un bon feeling. Márquez allait extrêmement vite et j’ai essayé de voir ce qu’il faisait de mieux et quelle information je pouvais donner à mon équipe pour atteindre ce niveau.

J’étais donc content que toutes les séances se déroulent sur le mouillé pour faire ce travail et progresser. Je sais que c’est dans ce genre de week-end que vous pouvez tenter quelque chose car tous les pilotes peuvent peiner et c’est alors une sorte d’opportunité que vous pouvez prendre durant le week-end. Uniquement lors de la qualification, il y avait moins d’eau sur la piste. C’était presque sec mais pas assez pour utiliser les slicks.

Je pense qu’avec cinq minutes supplémentaires, les slicks aurait pu faire le chrono, mais il n’y avait pas ces cinq minutes. J’ai changé ma stratégie juste avant la qualification en disant que je préférais utiliser le pneu tendre en début de séance, puis l’extra-soft à la fin, seulement pour un tour. Je pensais que cela pouvait marcher et cela a bien fonctionné. Je suis donc très heureux. Après Assen, j’ai parfois peiné et je me suis demandé si ce serait la seule (pole position) que j’aurais cette année. La réponse est non, et j’en suis extrêmement heureux et j’apprécie ce moment. »

Le rythme en course sera-t-il un grand problème si les conditions sont les mêmes qu’aujourd’hui ?

« Nous verrons cela demain. La course aura lieu à deux heures et c’est difficile à dire : peut-être que nous aurons un flag to flag avec un changement de moto. Cela pourrait être bien également si nous avons un départ sur du séchant et que nous finissions sur du sec. Même si je ne l’ai pas (xxx), partir de la pole position peut être un avantage pour prendre son temps et trouver le rythme. Et en cas de pluie, nous avons les références et je pense que partir depuis la première ligne est important. Car vendredi, j’ai pu constater qu’en roulant en groupe, on ne voyait pas très bien, et je n’aime pas cela. Donc j’utiliserai cette première position pour rester devant. »

Comment expliquez-vous que, sur le mouillé, vous êtes loin devant Valentino Rossi et Maverick Vinales ?

« Je ne sais vraiment pas, car il y a des endroits où même sur le mouillé, à Misano, Vinales était devant. Et je pense que si Valentino avait pu courir à Misano, il aurait également pu être devant. Ici, c’est différent. La piste a une très bonne adhérence. D’habitude, je me plains à ce sujet. Avoir ce grip ici est peut-être uniquement bien pour moi ; peut-être est-ce trop pour eux et qu’ils détruisent leurs pneus et n’ont plus de grip… C’est la seule raison technique à laquelle je peux penser, mais je ne sais pas et je garde vraiment l’esprit libre ce sujet. »

Vous avez gagné ici en 125 cc et en Moto2. Qu’aimez-vous particulièrement ici et pensez-vous que vous pouvez gagner demain ?

« Je l’espère et je garde les doigts croisés pour cela. C’est vrai que j’ai un bon feeling sur cette piste. J’y ai obtenu ma première victoire en 125 cc en me battant beaucoup pour le chrono lors de la qualification. J’ai donc beaucoup appris en 2011. Puis, toutes mes expériences en Moto2 ont été bonnes, à commencer par les deux dernières années. De plus, j’ai subi une bonne préparation depuis Aragon. Nous avons eu ces deux semaines de repos complet et j’ai donc très bien préparé mon énergie. Reprendre à Motegi peut être bon pour moi.
Qu’est-ce qu’il y a de spécial ? Je ne sais pas. Je peux gérer ces forts freinages car j’ai de très bonnes références, et j’apprécie chaque tour. C’est donc peut-être une des clés grâce auxquelles je peux faire de bonnes choses ici. »

Vu du bord de la piste, il est très impressionnant de vous voir passer au virage numéro six. Quelle sensation y avez-vous ?

« Juste après le pont, oui, c’est un beau virage. Je me suis demandé de nombreuses fois si je pouvais y perdre l’avant ou pas (sourire) mais l’adhérence est là. Et pour le moment, en MotoGP, j’y ai seulement des sensations avec les pneus pluie. Mais c’est vrai que vous pouvez passer vraiment vite dans ce virage. Sur le mouillé, c’est sans les freins. Sur le sec, je ne sais pas. Mais je pense que oui, il y a cette petite inclinaison positive qui vous permet d’utiliser encore davantage la vitesse de passage tout en gardant très bien le point de corde. »

Avez-vous des problèmes de motricité comme les pilotes officiels Yamaha ? Et comment les réglez-vous ?

« Oui, j’ai quelques problèmes mais je laisse mon équipe gérer la façon de les régler. Je pense que ce qui fait la différence, c’est la manière dont vous commencez le week-end. Avec l’équipe, il semblait bien que nous n’étions pas loin des bons chronos et des gars de tête, et nous avons conservé ce qui était bon. Parfois, nous avons un peu amélioré et nous avons un peu détérioré, et en construisant là-dessus, je pense que nous avons atteint un point à partir duquel j’ai une bonne confiance. »

Question réseaux sociaux : où avez-vous effectué pour la première fois votre saut périlleux, et à quel point est-ce difficile avec la combinaison de cuir ?

« La toute première fois a été en 2007 au Mugello, lors de la course de la Red Bull MotoGP Rookies Cup. C’était ma première victoire en Rookies Cup et j’ai vu une caméra, puisqu’il n’y a pas de public en Rookies Cup (rires), et j’ai fait le saut périlleux. À cette époque, j’étais encore à l’école et j’en faisais beaucoup avec mes amis. Je me demandais si je pouvais le faire (avec le cuir) et une fois que j’ai touché le sol, « ouf ! ». C’était la toute première fois.
Puis je ne l’ai pas refait à chaque victoire, mais quand j’ai voulu le refaire comme une signature, cela a été pour le premier titre. C’est juste une question de feeling et je pense qu’il est plus difficile de gagner la course que de faire un saut périlleux. Donc quand il est temps de faire le saut périlleux, cela veut dire que le plus dur est fait. »

Crédit photo : MotoGP.com

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