pub

Après avoir passé en revue les caractéristiques de l’ECU Magneti Marelli puis écouté les réponses de Corrado Cecchinelli, le directeur de la technologie du MotoGP,  à ce sujet, voici maintenant les explications de Stuart Wood, responsable technique du programme Moto2 chez Triumph, concernant le moteur, lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Valence après le dernier Grand Prix de la saison 2018.

Stuart Wood «  Ce que nous avons développé, c’est un 3 cylindres de 765cc aux spécifications Moto2. Il est basé sur le 765cc de série, lui-même extrapolé du moteur de la Daytona Supersport 675cc, et transformé en moteur de course.
Il est construit pour fournir plus de puissance et surtout plus de couple, plus de tours/minute et moins d’inertie, tout en étant plus léger.

Si on part des spécifications du moteur de série, le 765cc possède plus de 80 nouveaux éléments majeurs par rapport à la génération précédente (675cc). Nous avons augmenté l’alésage et la course du moteur, nous avons un nouveau vilebrequin, des pistons, des bielles, une boîte modifiée, etc., et amélioré les tolérances. Cela pour le moteur de base.
Pour les spécifications de course du moteur Moto2 765cc, nous avons modifié la culasse et les conduits d’admission et d’échappement pour optimiser les flux gazeux. Nous avons élevé le taux de compression, nous avons mis des soupapes d’admission en titane et des ressort plus durs ainsi qu’un arbre à cames d’un diagramme différent. Des injecteurs à gros débit, un alternateur à faible inertie, et des rapports de 1ère et 2ème plus serrés. Un embrayage à glissement limité développé en course, réglable par les équipes, et un ECU compétition développé par Magneti Marelli. Il y a des carters modifiés permettant l’accès au moteur et à l’embrayage à glissement limité, ainsi qu’un carter modifié pour dégager le passage pour l’échappement.

Nos essais et nos développements ont connu 3 phases principales.
Le développement du moteur a duré 2 ans, au banc moteur, au banc moto et sur circuit. Nous avons fait plus de 2500 tours de circuit à un rythme de course, et beaucoup plus que cela en développement pour la course. Nous avons appliqué un revêtement à faible coefficient de friction pour améliorer les performances (ndlr: Nikasil dans les cylindres) et nous avons pu réaliser avec succès un cycle du moteur du double de ce que nous avions anticipé. Donc cela a été très largement testé ».

Après avoir expliqué la partie des travaux en collaboration avec Magneti Marelli et Externpro, Stuart Wood conclut : « Nous sommes très heureux de pouvoir dire maintenant que nous avons un moteur fiable, extrêmement consistant , et qui produit 140 chevaux (en sortie de boîte, nous nous le sommes fait préciser). C’est une bonne progression et un pas en avant pour le championnat. Mais plus que cela, nous avons une arrivée du couple complètement différente, avec beaucoup plus de couple à tous les régimes. C’est le caractère du Triumph Triple et nous pensons que cela sera aussi excitant que possible ».

Les premiers essais officiels à Jerez n’ont pas vraiment démenti ces propos, mais ne les ont pas (encore) vraiment confirmé non plus : le moteur Triumph a battu le record officiel de la catégorie Moto2 mais pas encore celui des tests, très probablement à cause de parties-cycles forcément moins abouties que celles utilisées au bout de 9 ans de développement avec les Honda. Cela ne saurait tarder…

Pour l’anecdote, le son du moteur a été fourni par Triumph à la Dorna afin de figurer dans le jeu vidéo MotoGP ™ 2019 .