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Pour la deuxième fois en trois courses, Marco Bezzecchi se faisait percuter par un pilote en perdition – Gabriel Rodrigo ici à Phillip Island – et perdait de nombreux points au Championnat face à son rival Jorge Martin. Bezzecchi était arrivé en Australie avec un point de retard, il en repart avec douze unités en moins sur Martin. Comment son chef d’équipe français Florian Chiffoleau a-t-il vécu ce Grand Prix avec Marco et l’équipe Redox PruestelGP ?

Pourquoi Marco vendredi avait-il un sac rempli de glaçon sur le poignet droit ?

« Il a une sorte de tendinite depuis trois courses qui lui crée quelques douleurs au niveau de son poignet. Il est régulièrement soigné à la Clinique Mobile, où ils lui mettent de la glace pour éviter que ça enfle. Ça ne le gêne pas énormément quand il roule. Il est vrai qu’il faut qu’il s’échauffe bien avant, et qu’après les séances et la course ça lui fait un petit peu mal. Mais ils parviennent petit à petit avec des massages et différents traitements à diminuer la douleur. »

Il a chuté ensuite deux fois, dont une dans le deuxième virage où on n’est pas passé loin du désastre quand il est revenu en piste ?

« Exactement. La première chute a eu lieu sur de l’huile. Lors de la deuxième, il s’est écarté à l’extérieur du premier virage et a tiré tout droit. Quand il est revenu en piste, il a tourné fortement pour ne pas risquer de percuter d’autres pilotes, et malheureusement il a glissé et chuté. C’est vrai que la première séance a été assez compliquée. »

J’espère que vous aviez amené beaucoup de pièces de rechange, car Marco est tombé de nouveau en FP3 ? Et il reste Sepang la semaine prochaine.

Vidéo : troisième chute du week-end, le samedi matin

« On a suffisamment de matériel, et heureusement il y avait relativement peu de dégâts. La moto n’avait quasiment rien et ça n’a pas été grave au niveau matériel. Ce qui a été plus inquiétant, ça a été que lors de sa première chute il s’est fait un peu plus mal à son poignet déjà souffrant. Mais ça a été surtout au moment de l’impact, la douleur a ensuite très vite diminué, donc ça ne s’est pas aggravé. »

Mais malgré cela Bezzecchi a obtenu le quatrième temps des essais libres. Par contre il n’a pu se classer que quinzième des qualifications à 1.4 de Jorge Martin en pole position. Etait-ce dû aux conditions météo instables ?

« Oui, effectivement, ça a perturbé notre plan de séance. On a décidé de ne faire qu’un seul arrêt en raison des conditions météo, avec seulement deux jeux de pneus neufs. Malheureusement ça n’a pas payé. D’autres pilotes sont partis plus tard en pneus neufs et ont bénéficié du phénomène d’aspiration si important à Phillip Island en Moto3.

« En termes de performances, on savait que Marco avait un très bon rythme et pouvait réaliser des chronos rapides. Mais par contre on était vraiment déçus de partir quinzième. On savait que le début de course ne serait pas évident. »

Remonter de la quinzième place en début de course n’a pas été facile, comme on l’a vu avec le contact avec Ayumu Sasaki à 20 tours de l’arrivée. Pourtant à 19 tours de la fin, Jorge Martin et Marco Bezzecchi étaient 8e et 9e ?

« Oui, justement, Marco s’était donné 4 tours pour être dans le groupe de tête, ce qu’il a réussi à faire. Je pense que ça a un peu perturbé Martin quand il l’a passé car ça l’a légèrement stressé, même s’il savait que Marco allait remonter rapidement. C’était sûr, il s’en doutait, il l’avait même annoncé.

« Mais on se doutait que ça allait être une course compliquée, car avec le phénomène d’aspiration il y a toujours beaucoup de batailles sur ce circuit. On savait qu’en fait ça risquait d’être compliqué parce que d’un virage à l’autre on peut perdre 5 à 7 places. »

A 16 tours de la fin, Marco prenait la tête, tandis que Martin passait neuvième à la suite d’un contact avec Tony Arbolino. Bezzecchi possédait alors 13 points d’avance au Championnat. La confiance régnait-elle à ce moment-là ?

« Oui, je pense, car il a eu confiance dès le warm up. On a modifié un peu le réglage de la moto à l’occasion de ce warm up parce que lors de la séance qualificative il y a eu le problème de la météo et notre stratégie n’a pas fonctionné aussi bien qu’on l’espérait.

« On a modifié plusieurs petites choses et ça a payé car il a été très rapide pendant tout le warm up (ndlr : 4e temps à 0.2 de Rodrigo). Il a pris confiance et constaté qu’il était possible de faire un podium. Dès la fin du warm up, la confiance était revenue à son maximum.

« En course, il est remonté en 4 tours dans le top 5 avec facilité, sans prendre de risques énormes, même s’il y a eu un contact avec Sasaki. Il était plus rapide que le Japonais dans ce virage-là et ne s’attendait pas à rentrer en contact avec lui. »

Bezzecchi était percuté par Gabriel Rodrigo à 12 tours de la fin et chutait. Jorge Martin était alors douzième. Il terminait 5e et l’écart au Championnat passait à 12 points à son avantage. Comment vois-tu la suite des évènements ?

« 12 points sont rattrapables car il reste deux courses. C’est tout à fait possible. Nous espérions reprendre le leadership à Phillip Island. On a montré qu’on en était capables. C’est vrai qu’on est très déçus de ce qui s’est passé, parce que c’est encore un gros coup pour nous, alors que déjà Marco avait chuté à Buriram à cause d’Enea Bastianini  qui l’avait percuté. C’est une grosse déception, mais on reste confiants parce qu’il reste deux courses et il nous faut marquer 13 points de plus que Martin. Il est possible de gagner le Championnat à l’issue de ces deux courses. »

Photos et vidéos : PruestelGP et motogp.com / Dorna

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