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Alberto Puig

Alberto Puig ne connait certainement pas une période faste dans ses fonctions de team manager d’une structure Repsol Honda qui prend l’eau de toute part. Si les records sont battus, c’est dans le mauvais sens avec une catastrophe statistique historique à chaque Grand Prix. Personne dans le box ne sait quoi faire avec cette RC213V insaisissable et le marasme est tel qu’un Alex Marquez préfère fuir vers Gresini Ducati pour une moto qu’il identifie clairement comme la meilleure du plateau. A ce sujet, on pourrait aussi citer l’Aprilia RS-GP, et ce duo confirme l’embellie des constructeurs européens en MotoGP que KTM ne dément pas, même si c’est plus compliqué du côté de Mattighofen. Un revirement historique qui sonne comme une revanche des années 70, période où les blasons de l’empire du soleil levant avait mis leurs homologues du vieux continent dans les cordes. Une vision des événements qui ne convainc cependant pas un Alberto Puig qui reste toujours droit dans ses bottes…

Alberto Puig est sur la sellette en ce moment au vu des résultats que l’on peut évaluer comme catastrophique du constructeur qu’il représente sur le terrain du MotoGP. Il s’agit tout de même du premier mondial dont le palmarès est l’un des plus enviables, ce qui rend le marasme encore plus déprimant. L’Espagnol n’est certes pas le concepteur de cette énigmatique RC213V mais il a sa part dans la situation actuelle de la partie pilotes. La monoculture Marc Marquez privilégiée et assumée montre à présent d’autant plus son côté obscur que la pépite a peut-être aussi été mal gérée.

Une situation qui a ouvert la porte à la rumeur d’un prochain remplacement par un certain Davide Brivio, plus consensuel, et qui a connu la victoire sous les bannières Yamaha et Suzuki. Entendez par là qu’il connait bien les Japonais et vice-versa. Alors pourquoi pas vivre aussi le succès avec Honda ? Mais on est encore loin d’en être là et si renouvellements il y a, ils concerneront d’abord les pilotes. On sait qu’Alex Marquez a fait son choix en abandonnant cette aventure Honda qui l’a épuisé et trop fait douter de lui-même. Joan Mir semble inévitable comme équipier de l’incontournable Marc Marquez qui aura des conversations intéressantes avec son frère cadet sur la Ducati

Qui dit Joan Mir en approche dit Pol Espargaró dirigé vers la sortie derrière laquelle une tenue Tech3 KTM l’attendrait. Mais Alberto Puig précise : « Pol est le pilote que nous avons pour le moment, et encore aujourd’hui, personne ne lui a dit qu’il ne resterait après avec nous ». Chez le satellite LCR, Alex Rins a déjà tout dit sur sa venue, alors que Ai Ogura peut sérieusement envisager remplacer Taka Nakagami.

Cela étant dit, que dire de la moto ? Alberto Puig ne cache pas qu’elle est un mystère : « le problème actuel de la moto est probablement dans le châssis, c’est quelque chose que nous commençons à peine à comprendre » révèle l’Espagnol. Bien que la Honda ait toujours eu la réputation d’être une moto compliquée, elle s’est aussi révélée très efficace une fois poussée à ses limites : « c’est vrai que la Honda n’a jamais été une moto facile, mais c’est aussi une moto qui, poussée à la limite, peut être très performante. Mais pour le moment, la moto ne va pas jusqu’à la limite car elle ne le permet pas, et il n’y a pas de résultats », regrette Puig.

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Alberto Puig : « les Européens ont beaucoup copié et maintenant ils ont atteint un niveau plus élevé« 

La compétition étant comme la nature, entendez par là qu’elle a horreur du vide, ce raté a mis en exergue la renaissance des marques européennes. Aprilia joue le titre avec Aleix Espargaró, et chez Ducati, le bilan après onze courses est édifiant : six courses remportées et huit pole positions. Il y a toujours une Ducati en première ligne, toujours une Ducati sur le podium et la marque est en tête du championnat des constructeurs où Honda ferme la porte. L’équipe Repsol Honda est en 9e position au classement des teams, dépassée par plusieurs structures satellites.

Un bilan qu’Alberto Puig n’identifie pas exactement comme un revirement de l’histoire. Sur Todocircuito, on peut lire ainsi son point de vue : « Ducati, Aprilia et KTM ont profité du changement de réglementation qui a eu lieu il y a des années, ils ont été clairement plus actifs et efficaces que les Japonais. Je pense que pendant de nombreuses années, les Européens ont regardé les Japonais comme des références, ils ont beaucoup copié et maintenant ils ont atteint un niveau plus élevé, ils sont clairement au-dessus à la fois électroniquement et mécaniquement. C’est une réalité ».

Cependant, l’homme de Repsol Honda Team ne franchit pas le pas d’une totale reconnaissance d’une supériorité du vieux continent par rapport à l’empire du soleil levant. Il rappelle ainsi qu’en fin de saison, une moto créée hors d’Europe gagne toujours : « je ne sais pas pourquoi, à la fin les motos japonaises gagnent toujours. Je parle de faits, ce n’est pas une simple opinion ». Il conclut néanmoins : « mais si vous me demandez, je pense que Ducati, Aprilia et KTM ont fait un pas de géant ces dernières années ».

Alberto Puig, Francesco Guidotti, Motul TT Assen

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