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La conférence qui s’est tenue à l’issue du Grand Prix d’Aragón a réuni Marc Márquez, Andrea Dovizioso et Jack Miller

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Andrea Dovizioso, sans la moindre interprétation journalistique.


Andrea, vous êtes de retour sur le podium après quelques courses plus difficiles. Vous avez fait une belle remontée après une qualification en demi-teinte…

Andrea Dovizioso : « oui, j’ai fait une erreur dans mon bon tour, donc je suis parti 10e. À Aragón, avec la dégradation du pneu arrière, il était très difficile de finir sur le podium mais avant la course, je me sentais bien et je pensais que j’avais vraiment une chance de faire une bonne course en attaquant. Mais au final, cela s’est un peu mieux passé durant la course car, comme toujours, l’adhérence était faible et, comme toujours, la dégradation (du pneu) importante, et si vous pilotez d’une façon coulée, cela fonctionne. Après un bon départ, j’ai été bloqué et je n’ai pas pu gagner des positions et j’en ai même perdu quelques-unes. Mais au final, Rins et Morbidelli ont commis une erreur et cela m’a laissé la porte grande ouverte. A partir de là, je pense que j’ai géré la course d’une façon parfaite car je n’ai pas attaqué au maximum et je n’ai pas trop usé le pneu arrière, et cela m’a donné la possibilité d’être régulier jusqu’au dernier tour pendant que, tour par tour, mes adversaires ont ralenti. Je suis donc très heureux de cela, car rattraper beaucoup de positions est très difficile en MotoGP. Je suis donc très content et il était très important pour nous de revenir sur le podium après les deux dernières courses, car nous avions une chance de nous battre pour la victoire à Silverstone, mais je n’ai pas pu, et la deuxième course, à Misano, a été très mauvaise car nous y avons peiné depuis le test. Je suis également très content pour le championnat, car si la situation est pire, par contre, elle est meilleure par rapport au troisième. »

Marc est une très bonne chance de remporter le championnat à la prochaine course, mais votre situation semble bonne pour conserver la deuxième place…

« Oui, assurément. L’écart est bon. Je n’ai pas vérifié son rythme mais je pense que Rins était également rapide. Je m’attendais à ce qu’il soit fort durant la course et je pense qu’il va essayer jusqu’à la fin à Valencia, donc nous devons rester concentrés et rester sur le podium. »

Danilo Petrucci a dit que le niveau technique de la Ducati n’était pas le même que celui de l’année dernière. Selon vous, pourquoi y a-t-il une telle différence ?

« Il est impossible de connaître exactement tous les détails car vous devez faire la comparaison avec les autres motos et les autres pilotes. Donc vous ne pouvez pas vraiment savoir à 100%. Chaque moto est beaucoup affectée par les sortes de pneus que Michelin apporte à chaque course et l’adhérence que vous trouvez sur chaque circuit : à chaque fois, c’est différent ! Par exemple, si vous regardez les Yamaha, elles ont été très rapides lors des essais mais ont finalement connu un peu plus de problèmes pendant la course. Je pense que c’est parce que l’adhérence était différente durant la course et que vous devez piloter d’une manière différente. Elles se sont améliorées dans certains domaines mais pas encore dans d’autres. Parfois, elles peinent alors qu’elles ont été meilleures à Misano : c’est à chaque fois une histoire différente. La seule chose étrange, c’est Marc (rires) ! Car il est là à chaque fois et il se bat pour la victoire à chaque course, ce qui est très très difficile. Bien sûr, il fait la différence. Mais selon moi, je suis quasiment sûr que nous sommes un peu mieux que l’année dernière, mais les pneus ont changé, l’asphalte a changé et les adversaires travaillent beaucoup. Cette année, certains adversaires sont plus fort que l’année dernière, donc nous sommes un grand groupe, et à chaque week-end il y a un grand mélange. Parfois, nous pouvons voir le même genre de course que l’année dernière, mais pas la plupart du temps, car ils sont meilleurs que l’année dernière. Et c’est à chaque fois comme ça. »

Traditionnellement, les Ducati sont des motos typées on/off. Comment expliquez-vous vos très bonnes performances aujourd’hui sur un circuit qui comporte de nombreux longs virages ainsi que des freinages des accélérations sur l’angle ?

« Je pense que, depuis deux ans, nous sommes très bons pour exploiter les pneus. Nous comprenons la façon dont nous devons piloter la moto, ajuster les réglages, l’électronique et la puissance. Et je pense que la moto fonctionne bien pour gérer les pneus. Il y a aussi une longue ligne droite qui nous aide en cinquième au sixième. Je pense que c’est la raison car aux essais, nous n’étions pas rapides, quand il y avait de l’adhérence pour tout le monde. »

Jack Miller interrompt : « je l’étais ! ».

« Il l’était (rires) ! Nous avons davantage peiné durant les essais qu’en course, car là, il y avait moins d’adhérence, vous devez piloter d’une façon différente et vous devez gérer les pneus tout en étant rapides. »

Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi le pneu tendre ?

« C’est facile ! La température était presque de 20° inférieure que celle de l’année dernière. Il faisait plus frais qu’hier et il n’y avait pas de soleil, ce qui offre la possibilité d’utiliser le pneu arrière tendre. Et l’avant médium, en ce qui me concerne. »

En théorie, le pneu arrière dur peut durer plus longtemps que le pneu tendre. Et Maverick Viñales a rencontré beaucoup de problème du côté gauche avec le dur. Comment expliquez-vous cela ?

« Je pense que vous devez changer de mentalité et d’esprit si vous courez avec des Michelin. Ce n’est pas comme dans le passé, avec d’autres marques, où plus le pneu était dur, plus il était régulier. Ce n’est plus comme ça. Comme Marc l’a dit, cela dépend de la température au sol, de la température dans l’air, et parfois 10°, 15° ou 20°, changent la façon dont fonctionne le pneu. Mais vous devez le prévoir et le comprendre, ce qui n’est pas toujours facile, mais c’est la façon dont Michelin fonctionne. La plupart du temps, le pneu tendre est meilleur jusqu’à la fin car vous glissez moins et vous patinez moins. Donc si vous pilotez de la bonne façon, l’usure est moindre qu’avec le dur qui patine davantage durant toute la durée de la course. Ce n’est jamais facile de comprendre ça et c’est un monde complètement différent par rapport à nos expériences passées. »

Vous vous êtes classé 10e samedi mais vous avez annoncé que vous pourriez être sur le podium lors du débriefing avec la presse. Et vous l’avez fait ! Comment pouviez vous être si sûr de cela ?

« Non, j’ai dit que j’avais une chance par rapport au rythme que nous avions montré durant les essais. Cela est une histoire différente. En course, c’est différent car vous devez faire un bon départ, avoir un peu de chance, mais vous ne connaissez jamais la réaction du pneu. Nous venons juste de parler des Michelin. Ils sont vraiment sensibles, et parfois vous prévoyez quelque chose mais cela n’arrive pas. Vous ne savez jamais jusqu’à ce que vous soyez en course. Mais mon rythme lors des essais était très très similaire à celui des Yamaha, de Rins, de Jack, et c’est pourquoi j’ai dit que nous avions une chance. Je ne sais pas si nous avons eu de la chance, car nous sommes partis de la quatrième ligne, mais au final tout s’est bien passé. »

Résultats du Grand Prix d’Aragón MotoGP :

Crédit photo et classement : MotoGP.com

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