Ce dimanche 15 août 2021, Joan Mir a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Red Bull Ring, au terme du Grand Prix d’Autriche.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol, qui a assuré une belle quatrième place en course, et occupe désormais, avec Pecco Bagnaia, la deuxième place du championnat.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Joan Mir sans la moindre mise en forme.
Joan, pouvez-vous revenir sur cette course folle qui s’est déroulée aujourd’hui ?
« Ce fut une course folle, car je crois que personne ne connaissait vraiment son résultat en franchissant la ligne d’arrivée [rires] ! Je dois dire que mes sensations sur le sec n’étaient pas exceptionnelles dans le sens où je n’avais pas la même traction que lors des précédentes courses. C’est quelque chose que je ne comprends pas vraiment, mais je pense qu’il va falloir qu’on analyse d’où cela peut bien provenir, car pour le moment je n’en ai aucune idée. Mais ce qui est sûr c’est que nous allons devoir résoudre ce problème en vue des prochaines courses, car mon rythme du début de course ne correspondait pas du tout à ce que j’étais en mesure de faire. »
Quand vous êtes rentré dans la voie des stands, est-ce que vous avez pris votre décision en fonction de ce que faisaient les autres pilotes, ou bien était-ce une décision personnelle ?
« Honnêtement, au fond de moi je voulais rester en piste, car il ne restait que trois tours à couvrir, et je pense que nous aurions pu nous battre pour la victoire dans cette configuration. Mais d’un autre côté, j’ai vu tous mes rivaux directs dans le groupe, Bagnaia, Quartararo et les autres, prendre la voie des stands et donc à partir de là j’ai pris la décision de faire la même chose. C’était la solution la plus facile, mais c’est vrai que je me suis posé la question de si c’était la bonne chose à faire, car au final il ne restait plus que trois tours. Je pense qu’au final on avait la même probabilité de gagner si on restait en piste que si on passait par les stands pour changer de moto. »
“Je pense qu’on avait la même probabilité de gagner si on restait en piste que si on passait par les stands”
Votre décision n’a donc pas vraiment été liée à votre situation au championnat ?
« Je pense que si j’avais été dans une autre position, j’aurais pris la décision de rester en piste. Quand on regarde Brad Binder, il a pris la bonne décision, mais je pense que nous devons raisonner en matière de points pour ne pas en perdre au championnat. »
Pouvez-vous nous expliquer la difficulté que représente un passage express des pneus slicks aux pneus pluie, car au final vous n’avez pas du tout le temps de vous habituer à leur comportement, surtout quand il ne reste plus que trois tours de course ?
« C’est quelque chose qui ne s’explique pas [rires] ! C’est la première course flag-to-flag dont j’ai réussi à voir le bout, car lors de la première je n’avais même pas réussi à rester sur la moto ! Sur le moment, quand je suis reparti des stands je ne savais même pas quels pneus j’utilisais vraiment, le soft le medium ou le hard, et je ne savais pas non plus si ceux-ci étaient rodés ou tout neufs. »
“Quand je suis reparti des stands, je ne savais même pas quels pneus j’utilisais”
« J’ai simplement essayé de monter les gommes en température le plus vite possible. J’ai rencontré des difficultés avec l’avant dans les parties de la piste qui étaient les plus sèches, et c’était vraiment difficile pour moi de bien prendre les virages, et ensuite j’ai réalisé que j’utilisais les pneus soft et tout est devenu clair à mon esprit. La moto avait un comportement de moto de route. Sur le mouillé elle est devenue plus rigide, et au début c’était assez étrange, mais il fallait bien s’adapter de toutes façons. »
Les points pris aujourd’hui revêtent une grande importance au championnat, car vous vous retrouvez deuxième du classement… est-ce que cela est de nature à changer votre approche du championnat pour la fin de saison ?
« Non, cela ne va rien changer du tout, je vais prendre les courses les unes après les autres. Je pense que les trois prochaines courses vont être cruciales, et c’est important de maintenir nos bonnes sensations, car, ici, même s’il ne s’agissait pas d’une piste qui nous est favorable, j’ai tout de même pu gérer la situation pour pouvoir reprendre quelques points au championnat. Nous avons bien fait notre travail, même si c’est vrai que j’espérais un peu mieux au niveau des résultats. »
L’an dernier vous avez remporté le championnat avec seulement une victoire à votre actif. Alors que nous venons d’entamer la seconde partie du championnat, combien de victoires vous semble-t-il nécessaires pour espérer décrocher de nouveau le titre ?
« Je pense qu’il va nous falloir remporter deux ou trois courses pour espérer remporter le championnat. Mais dans l’absolu il nous faut faire de meilleures courses, des épreuves dans des conditions plus favorables, et de la sorte je pense que nous pourrons avoir des opportunités sur certaines manches. En définitive la chose la plus importante est de parvenir à rester sur la moto dans ces conditions, comme nous avons réussi à le faire aujourd’hui. »
« Il faut continuer à progresser et essayer de remporter des courses. Je pense que c’est la clé, et il va falloir que nous remportions au minimum deux victoires à mon avis pour être en mesure de décrocher de nouveau le titre. Cela me surprendrait vraiment si je n’en avais pas besoin. »
Pensez-vous que Fabio Quartararo va faire des erreurs avec la pression du titre lors de la seconde partie du championnat ?
« Je pense que durant les trois prochaines courses nous allons aborder un tout nouveau championnat. Je pense qu’à présent la pression va s’accroître à chaque course, et c’est une pression qui est toujours difficile à gérer pour un pilote. Je pense que désormais toute la pression de Yamaha va s’exercer sur lui. C’est une situation inédite par rapport à l’année dernière. »
“Toute la pression de Yamaha va désormais s’exercer sur Fabio Quartararo”
Classement MotoGP Autriche Course :
Crédit classement : MotoGP.com
